Cacograph.e 24

Rédigé par S.L. le 26 décembre 2017 | Classé dans Littérature
Mots clés : aucun

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Le Cacograph, publication textopicturale, fruit multisaveur de la réunion d'Orléanais producteurs de gribouilles.

Un regard erroné et décalé de l'actualité locale.

Simone - Caco 24

En voiture Simone !

Prendre en grippe

Celle qui agrippe

Son sac à main

Son gros postérieur écrasé

Sur le siège passager,

Prompte à offrir à son prochain

A l'un une perçeuse

A l'autre une coiffeuse.

Lui préférer sa petite-fille, Simone,

Qui, sans a priori, joue au foot comme au badminton,

Ne s'interdit jamais rien,

En attendant de devenir un jour pilote ou mécanicien.

SǝL

Pour la petite histoire, en 1929, Simone des Forest, âgée de 19 ans, est l'une des rares femmes à avoir passé son permis de conduire, et à avoir participé avec succès à des courses automobiles et à des rallyes pendant presque trente ans !

***

Ça révolutionne chez les SIMON.E.S !

Il y a de cela plusieurs centaines d'années,

quelques affreux Simon avaient presque réussi à enterrer

les Simone sous une drôle de grammaire,

qui les minorait au profit de leur genre, plus noble.

C'était de bonne guerre, puisque, plus forts,

eux seuls décidaient des règles qui régissaient la parole,

laissant aux Simone à toute cette réforme un goût bien amer.

Personne ne se souvenait de toute cette affaire

ni de ce que seuls quelques Simon, immortels,

avaient obtenu le pouvoir des mots.

L'habitude était prise.

Jusqu'à ce qu'une certaine Simone

Sur les origines du sexe dit faible se questionne.

Puis ce fut au tour d'une autre Simone

De défendre le droit de disposer de sa personne,

Ensuite mademoiselle Simone

se décida à envoyer se faire foutre les Simon

Inquiets pour sa vie sexuelle : leur demandait-on,

à eux, de cocher jeune homme ou vieux garçon ?

Puis ce fut au tour des autres Simone,

qui grandissaient finalement moins connes

que les Simon sur les bancs d'école.

Qui l'eût cru ?

Eux, ils avaient bien essayé,

pour les garder au chaud

dans leur lit et auprès des fourneaux.

Et puis, l'air de rien, ça commençait à coincer chez les Simone,

Cette histoire d'entraineurs et de cow-boys,

D'entraineuses et de cow-girl,

Putes mais pas héroïnes ou créatrices,

Pompières ou autrices.

Enfin, ce qui devait arriver arriva :

d'un seul coup, d'une seul, tous les mots avaient pondu non pas un mais des e,

des œufs avec des points,

des œufs sans point,

des œufs à poil,

des œufs sans poil,

des œufs à la coque,

des œufs cocotte.

Qui l'eût cru ?

SǝL

Cacograph 22

Rédigé par S.L. le 21 novembre 2017 | Classé dans Littérature
Mots clés : aucun

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Le Cacograph, publication textopicturale, est le fruit multisaveur de la réunion d'Orléanais producteurs de gribouilles.

Un regard erroné et décalé de l'actualité locale.

Rouge - Caco 22

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Tu es rouge comme une tomate, me reprochait ma mère,

Comme si j'avais commis quelque luxure qui eût pu la mettre en colère.

Le vermillon de mes joues à lui seul suffisait à me couvrir d'opprobre,

Elle s'avançait alors, menaçante, jusqu'à ce que ma belle assurance se résorbe.

SɘL

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Eveiller les esprits, jour et nuit, jeunes ou aguerris,

Faire de l'ébène la couleur de ma juste colère,

Celle du regard farouche que je jette à ces nantis,

Puiser dans cette encre amère dont je tire des vers,

La force de me dresser devant ces affreux dont l'injure

Aurait côtoyé formule plus vulgaire en votre temps,

Traitant à défaut d'argument, visant sous la ceinture,

De mal baisée tout sexe opposé quelque peu militant :

Je suis celle qui porte le nom et l'habit noir de l'homme,

mais que ces infâmes bourgeois surnomment la Vierge rouge.

SɘL

Cacograph 21

Rédigé par S.L. le 05 octobre 2017 | Classé dans Littérature
Mots clés : aucun

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Un regard erroné et décalé de l'actualité locale.

Grandir - Caco 21

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Il était une fois un conte de fées 

qui ne voulait pas se la raconter.

SɘL

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Sur nos pas un jour je suis retournée dans ce parc où nous avions tant joué.

Sur le tendre tronc d’un jeune arbre nous avions gravé nos initiales.

L’arbre, comme nous, a poussé, et notre amour d'enfance je suis partie réveiller. 

SɘL

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- Moi, quand je serai grande, eh ben, comme Cendrillon je porterai des chaussures à hauts talons !

- Eh ben moi, quand je serai grande, eh ben, pour ressembler à Blanche-Neige je mettrai du rouge sur mes lèvres !

- Et puis moi, quand je serai grande, mieux que la petite sirène je chanterai à la télé ! 

- Et bien moi, quand je serai grande, je resterai pas là à poireauter après le bisou du premier type plein aux as qui passe à côté…. 

- Ah oui ? Et qu’est-ce que tu feras ?

- Pareil que Buzz l'éclair, je ferai cosmonaute !   

SɘL

Cacograph 18

Rédigé par S.L. le 05 octobre 2017 | Classé dans Littérature
Mots clés : aucun

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Un regard erroné et décalé de l'actualité locale.

Cinéma - Caco 18

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Je ne suis pas mauvais, je suis juste scénarisé comme ça.

Certains méchants ont la chance de traîner des fantômes de leur passé, dans une espèce de lanterne magique. Pas moi, trop jeune paraît-il, pour avoir droit aux flash-back.

Je ne fais pas mon cinéma, ce n'est pas ça, non… D'ailleurs, finalement, être l'adversaire, c'est souvent plus intéressant à jouer. Il révèle le protagoniste par ricochet, de nœud en nœud dramatique, avec quelques implants - je ne parle pas de cheveux, je n'en ai pas -, et prépare l'arène où le héros l'affronte, et avec lui, son spectre à lui et un sacré conflit moral dont il sort grandi, au moment où l'ouvreuse de la dernière séance arrête de proposer son fichu pop-corn qui colle entre les dents.

Moi, d’habitude, on me fait tourner dans une comédie romantique, pas dans un film d'horreur. Mais voilà, la dernière mode, c'est de surprendre, et pas en me fichant simplement un cigare au bec ou en retournant toute l’histoire en un twist, mais plutôt dans l'association des genres : plus besoin de tronçonneuse, c'est surfait, après avoir été contaminé par un chien enragé, je mords à mon tour d'autres bébés et m'élance avec eux à la poursuite de jeunes babysitters, en rampant, la bave aux lèvres. Zombaby, ça s'appelle.

SɘL

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Au programme ce soir :

Amandine, la trentaine, répond toujours présente à chaque fois que son amie Léa, bien plus belle qu'elle, vit une déception amoureuse. Un jour, Léa, dans un sanglot, lui affirme au téléphone que cette fois, c'est la fois de trop, qu'elle préfère ne plus jamais avoir à vivre ça et qu'elle va sauter de la fenêtre de son immeuble. En larmes, Léa raccroche au nez de sa meilleure amie. Complètement paniquée, Amandine sort alors en courant de chez elle et se fait renverser par un bus. A l'hôpital, elle rencontre un chirurgien avec qui elle va connaître une magnifique histoire d'amour...

ou

Amandine, la trentaine, court après un bus qui vient de fermer ses portes et a démarré. A bout de souffle, elle se jette sur la chaussée devant un taxi. Elle saute sur la banquette arrière et s'écrie « Suivez ce bus ! » en tendant une liasse de billets. Le chauffeur obtempère, accélère, grille un feu rouge et rattrape le bus à l'arrêt suivant. Amandine descend du taxi. Les portes du car s'ouvrent. Elle rejoint son bébé resté dans sa poussette en haut des marches, sous les applaudissements des usagers...

ou

Amandine, la trentaine, amène son bébé malade à l'hôpital. Aux urgences pédiatriques, elle découvre une salle vitrée avec des bébés baveux comme enragés qui se jettent sur les visiteurs pour les mordre au sang, et percent leurs yeux avec leurs doigts. Ils sont mis en quarantaine. Effrayée, Amandine se dirige vers la sortie pour que son bébé ne connaisse pas le sort des autres enfants diagnostiqués. Mais ce dernier la mord. Elle choisit de se sacrifier pour lui et réussit à trouver une sortie non condamnée. Le zombaby escalade le corps de sa mère et s'échappe, la bave à la bouche...

 

SɘL

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SɘL

Cacograph 17

Rédigé par S.L. le 05 octobre 2017 | Classé dans Littérature
Mots clés : aucun

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Le Cacograph, publication textopicturale, est le fruit multisaveur de la réunion d'Orléanais producteurs de gribouilles.

Un regard erroné et décalé de l'actualité locale.

Pouvoir - Caco 17

J'ai pour habitude de porter de lourdes charges.

Il n'y a rien que je ne puisse faire,

aucune montagne que je ne puisse gravir,

pour peu que rien ni personne n'entrave mon passage.

Et si un jour c'est moi qui refuse,

je n'en crains pas les conséquences,

puisque de père en fille, de voisine à voisin,

je vous en fais la confidence,

nous nous transmettons le mot,

celui de s'autoriser à s'arrêter plutôt que de continuer,

attendris par l'herbe de l'autre côté du chemin,

et de ne pas trop laisser croire à l'autre,

à la promesse et au verbe faciles,

qu'il a quelque pouvoir sur nous, même isolés.

Aussi, de tout temps, un rien me suffit,

et je ne jalouse ni les nantis ni les plus démunis.

A ces derniers on verse de quoi taire leur faim,

avant de donner leurs os aux chiens.

Car, que je sache, de toutes les bêtes

qu'il exploite, même nourri de sa main,

c'est moi, l'âne, qui sait le mieux tenir tête

au maître guidé par son seul intérêt.

SɘL

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