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Le vieil homme et son chat boivent du petit lait de Nekomaki

17.07
2020

IMG_20200709_132343Sur une petite île désertée par la jeunesse et les commerces subsiste une communauté de vieux villageois adorant la compagnie des chats. Daikichi, veuf et instituteur à la retraite, y vit avec son chat Tama, âgé de dix ans. L’arrivée de la jeune Michiko au café de l’île, pour aider en cuisine son oncle et sa tante, va bouleverser les habitudes des vieux insulaires, qui vont se replonger dans le passé grâce à sa cuisine, et le cœur des jeunes docteur et facteur…

Ce quatrième tome autour du duo du vieux Japonais et de son chat s’attarde sur le côté négatif de la vie insulaire comme le départ des derniers commerces, la lourdeur des déplacements maritimes pour s’approvisionner, rendre visite au vétérinaire. Mais il rebondit sur l’irruption ponctuelle de la jeunesse pour passer des vacances chez les grands-parents ou pour épauler sa famille. Les plaisirs de la vie comme la préparation de recettes traditionnelles ne sont pas en reste, ni les chats les derniers à attendre l’arrivée du poisson ! Quant au dessin, rond et coloré, il est tout simplement trop cute : en un mot, un manga très kawaii !

Date de sortie : 1er juillet 2020

IMG_20200711_212502IMG_20200709_132546 IMG_20200711_212431 IMG_20200711_212443 IMG_20200711_212452

Le régime Okinawa : passeport pour la longévité

18.04
2014
cop. Leduc éditions

cop. Leduc éditions

Que promettent les deux journalistes Anne Dufour et Laurence Wittner en exposant les principes du régime Okinawa ? Rien de moins que de manger sain, de prévenir les maladies, de vivre mieux et plus longtemps, de retrouver une silhouette mince et harmonieuse avec un choix de 80 recettes.

Voici d’ailleurs la présentation de l’éditeur :

“ A 70 ans, vous n’êtes qu’un enfant, à 80 vous êtes à peine un adolescent, à 90, si les ancêtres vous invitent à les rejoindre au paradis, demandez-leur d’attendre jusqu’à 100 ans, âge auquel vous reconsidérerez la question. “ Inscription très ancienne, gravée sur un rocher près d’une plage d’Okinawa… Au Japon, les habitants d’Okinawa totalisent plusieurs records : nombre de centenaires et bon état de santé à un âge très avancé, très peu de maladies cardiaques, de cancers, d’attaques… L’ensemble des principes de vie appliqués à Okinawa est ici dévoilé : alimentation, gestion du stress, activité physique et mentale… pour vivre en meilleure santé, plus longtemps, perdre du poids. À Okinawa, on respecte des principes de bon sens tout au long de la vie ; ce livre s’adresse à tous par conséquent.


Ces deux auteurs vont donc nous faire découvrir le secret de longévité de ces centenaires de l’archipel d’îles japonaises : no stress, de l’exercice physique, de la solidarité, de la convivialité, de la bonne humeur, et puis des habitudes alimentaires saines, qui se rapproche d’un régime semi-végétarien faible en matières grasses et reprennent quelques règles d’or lues et relues :



- manger moins (s’arrêter avant la sensation de satiété) = Le Hara Hachi Bu
- de petites portions = Le kuten gwa
- variées et diversement colorées,
- et à heures régulières,
- respecter les principes de chrononutrition (dominantes : gras et protéiné le matin, protéiné et équilibré le midi, sucré au goûter, léger le soir),
- boire suffisamment d’eau et/ou de thé surtout vert (sans sucre ni lait),
- manger plus de fruits et légumes (non pas 5 par jour mais 7 !), des produits frais, beaucoup d’épices, d’herbes et d’algues,
- manger à volonté des aliments à faible densité énergétique (légumes et fruits justement),
- manger avec modération les aliments dont la densité énergétique est de 0,8 à 1,5 (céréales complètes ou légumes secs),
- à l’occasion, en petite quantité, ceux dont la densité énergétique est de 1,6 à 3 (du poisson 3 fois par semaine), et rarement ceux dont la densité énergétique est supérieure à 3.


Suivent un abécédaire des aliments à privilégier, avec des idées pour en manger au quotidien, puis une cinquantaine de recettes (muffins aux carottes, sushis, sashimis et makis, staeks de tofu en sésame,…), et enfin de l’art de choisir et de manger des sushis !

Le chat de Georges Simenon

25.12
2011

« Mamie, je t’aime ! » Que de vieilles dames entendent-elles cette exclamation aux fêtes de fin d’année, songeant à part elles que dans les yeux de leurs petits-enfants brillent moins leur amour que la perspective de beaux cadeaux de Noël. Une fête devenue davantage une aubaine pour la société de consommation qu’une manifestation d’affection. Au moins la famille est-elle réunie… Mais quid de cette fête quand on s’y retrouve seul, sans famille pour nous accueillir mais aussi sans amis, ces derniers étant invités dans leur propre famille ? N’est-ce pas alors le jour le plus triste de l’année ?

C’est en croyant remédier à cette solitude qu’Emile et Marguerite vont choisir de faire ménage ensemble…

cop. Livre de Poche

Tous deux veufs, Marguerite Doise et Emile Bouin se sont mariés par peur de finir leurs vieux jours seuls. Depuis des années, la maison seule émet des bruits, trahissant leurs déplacements, sans qu’ils aient besoin de s’observer. Car pas un mot ne sort plus de leur bouche depuis bien longtemps. Les mots, c’est sur le papier qu’ils se les jettent à la figure, comme pour cracher leur venin : « Le chat » écrit Emile, « le perroquet » rétorque Marguerite….

Ainsi Georges Simenon entame son récit, in medias des, avant d’introduire le passé de l’un, prolo, fils de maçon, aux manières rustres, ayant toujours su profiter de la vie avec son ex-femme, et de l’autre, bourgeoise rentière, nostalgique d’un rang social révolu car ruinée, et d’un mari premier violon à l’opéra. Et puis arrive l’élément perturbateur qui à jamais va les faire sombrer dans le mutisme… La mort suspecte du chat, vengée sous le coup de la colère. Et le jeu commence, ou plutôt la guerre du mutisme.

« Il riait à son tour, en dedans. Ils avaient beau être seuls dans la maison silencieuse et s’être condamnés tous les deux au mutisme, ils ne s’y en échangeaient pas moins des réparties féroces.

- Attends un peu… Je vais te dégoûter de ton dîner…

Il sortait le calepin de sa poche, écrivait trois mots, détachait la bande de papier qu’il lançait avec adresse dans l’assiette de sa femme.

Sans s’étonner, elle dépliait le billet.

« Attention au beurre. »

C’était plus fort qu’elle : elle se raidissait. Elle n’avait jamais pu s’habituer complètement à cette plaisanterie-là. Elle savait que le beurre n’était pas empoisonné, puisqu’elle le gardait sous clef dans son buffet à elle, quitte à ce qu’il devienne mou, parfois coulant. » (p. 24)

Lu dans le cadre du Challenge Littérature belge

 

La suite, bien sûr, je me garderai bien de vous la dévoiler, si vous n’avez pas non plus vu son adaptation cinématographique, car il y a une suite, forcément, une fois racontées les circonstances qui les ont amenés à cette extrémité : vont-ils rester ensemble ? Pourquoi Emile ne part-il pas ? Vont-ils finir par s’attacher l’un à l’autre ? Qui des deux mourra le premier ?

Il semblerait que Georges Simenon, pour écrire cette histoire publiée en 1967, se soit largement inspiré de ses parents retraités pour décrire l’atmosphère du Chat. Ici le drame, pour ce maître du polar, c’est le quotidien entre deux personnages issus d’horizons différents qui s’acharnent à vouloir rester ensemble, s’étant peu à peu habitués l’un à l’autre, comme s’accrochant à un récif pour ne pas être emporté par la mort, alors qu’ils font vivre l’un à l’autre un enfer. Une histoire qui pourrait paraître invraisemblable si on n’avait pas vu de nos propres yeux, bien souvent, un couple d’une ancienne génération tenir par la seule force de l’habitude et du qu’en dira-t-on, voire à qui l’idée d’une séparation ne traverse même pas l’esprit.

Ici l’histoire est très habilement amenée, presque en huis clos avec deux magnifiques portraits de personnages : une chronique de la vie ordinaire où les silences en disent plus que les mots.

Un petit bijou d’introspection de l’âme humaine.

 

J'ai beaucoup aimé

Le chat /Georges Simenon. - Paris  : Librairie générale française , 2007.- 190 p.  : couv. ill.  ; 18 cm .- (Le livre de poche  ; 14321). - ISBN 978-2-253-14321-5 : 5 €.

Le rabaissement de Philip Roth

13.11
2011

cop. Gallimard

 

« Il avait perdu sa magie. »

« Le suicide, leur dit-il, c’est le rôle que vous vous écrivez pour vous-même. Vous l’habitez, et vous le jouez. Tout est mis en scène avec soin – où on vous trouvera, et comment on vous trouvera. » Puis il ajouta : « Mais il n’y aura qu’une représentation. » (p. 22)

Cette toute première phrase de l’incipit et cette autre du personnage principal, Simon Axler, durant son séjour en maison de repos, à l’intention des autres patients dont la tentative de suicide avait échoué, constituent la quintessence de ce qu’il faudrait retenir de ce roman.

En effet, Philip Roth part du constat de la cause de son désespoir (l’artiste déchu), pour revenir après 120 pages et une relation amoureuse (ou plutôt sexuelle) qui rallume son désir de vivre de façon illusoire et temporaire, sur sa conséquence (le suicide comme seule issue trouvée à ce désespoir).

Nonobstant ces thèmes relevant pourtant de la sphère intime (le vieillissement, le suicide), Philip Roth préfère à l’introspection les dialogues, et au « je-narrateur » la troisième personne du singulier, si bien qu’on reste toujours à distance de ce personnage dont on observe l’humeur en dents de scie, qu’une dernière rupture ébranlera tout à fait. Si on ajoute à cela l’histoire du meurtre d’un mari incestueux, celle de l’ancienne partenaire de son amie qui choisit de devenir un homme, et celle de son amante qu’il a vu naître et qu’il relooke, qui lui sort sa panoplie d’objets sexuels et l’entraîne dans une partie à trois,

Apprécié

il y a de quoi se demander si ce trentième roman de Philip Roth mérite bien le concert d’éloges dont il a pu faire l’objet, tant il semble se complaire dans le trivial et rester à la surface des choses, et surtout hélas des personnages.

Rentrée 2011
Gallimard, 2011. – 121 p.

Dans le scriptorium de Paul Auster (France, 2007)

02.02
2007

Un homme âgé, seul dans une chambre qu’il découvre truffée de mots désignant les choses qui l’entourent - bureau, mur, lit -, semble à son insu placé sous surveillance. Il ne se rappelle ni qui il est, ni ce qu’il fait là, ni ce que fut sa vie, si ce n’est des bribes de son enfance. S’approchant du bureau, il aperçoit des photographies d’hommes, de femmes et d’enfants dont il ne se souvient pas non plus, mais qui évoquent pour lui un sentiment douloureux de culpabilité. A côté un stylo et deux manuscrits dont il entame la lecture du moins épais, qui a toutes les apparences d’un rapport écrit au XIXe siècle par un détenu revenu des « vastes étendues non cartographiées des Territoires invisibles », dont « la loi dit que personne n’est autorisé à s’y rendre. » Le téléphone sonne. Un ex-policier le prévient de sa visite. Il découvre la fenêtre donnant sur l’extérieur condamnée. Il n’ose pas vérifier si la porte de sa chambre elle aussi est verrouillée. Peu après, une femme aux cheveux gris lui apporte son petit-déjeuner, l’oblige à avaler ses comprimés, l’aide à se laver et à s’habiller. Il reconnait en elle Anna, la jeune femme sur l’une des photographies, « à l’expression intense et troublée ». Elle dit être l’une des seules à lui avoir pardonné, à être de son côté… Mais qui est-il ? Qu’a-t-il fait ?

Pour peu que vous ayez résisté à l’envie de lire la critique qui suit, et aussi cette 4e de couverture sacrilège, oublié ce titre révélateur, déjà lu du Paul Auster, et que votre bibliothèque recèle l’intégrale de Marc-Antoine Mathieu, Benoit Peeters, J.L. Borges et Paul Auster, vous aurez réuni les conditions requises pour constituer le lecteur idéal de ce roman.
Sinon, courrez tout de même l’acheter : j’ai bien peur qu’il ne soit indétrônable, et qu’il soit déjà en passe de devenir LE roman à avoir lu cette année, en tout cas l’un des meilleurs de l’actualité littéraire, et l’un des meilleurs de Paul Auster, si ce n’est le meilleur.

Car dès les premières lignes, dès les premières pages, M. Auster ménage en effet son suspens et nous immerge dans un climat fantastique absurde contemporain dont le lecteur sait avec une certaine délectation que les pièces de ce puzzle vont certainement se mettre en place au fur et à mesure. Dès le début, donc, Paul Auster nous désigne un personnage qui ignore tout de lui-même et des raisons de son emprisonnement : le lecteur va donc échafauder mille hypothèses sur l’identité de ce personnage, plus ou moins vite, et plus ou moins bien selon ses propres connaissances de l’oeuvre toute entière de Paul Auster (et ce dès le premier indice de la page 33, qui a confirmé ma première hypothèse de lecture). En dehors de cette énième déclinaison du motif de l’enfermement, et ô combien géniale, et de la perte d’identité, le lecteur va aussi retrouver la mise en abime de l’histoire dans l’histoire chère à Paul Auster à deux reprises, le premier manuscrit permettant de mettre en exergue les ficelles tout à la fois de la genèse d’un bon récit et d’une critique en filigrane de l’histoire américaine, et le second manuscrit de constituer le dénouement d’un heureux « arroseur arrosé », si vous me permettez cette expression qui a l’avantage de ne pas totalement vous gâcher l’effet de surprise…

Dès le début, ce nouveau roman de Paul Auster m’a sciée : la scène d’exposition est tout simplement parfaite. Difficile de faire mieux pour donner envie au lecteur de lire la suite. Et puis, ces mots collés un peu partout pour désigner les choses par leur nom m’ont intriguée et rappelé un texte que j’ai dû faire en allemand au lycée (je vais descendre à la cave pour tenter de le retrouver). Je me perdais alors en conjonctures. Vient s’imbriquer dans l’histoire ce rapport mystérieux au parfum des Cités obscures… Vraiment, j’ai essayé de lire le plus lentement possible la première moitié de ce court roman. Et puis, et puis, Paul Auster a poursuivi une piste d’écriture et écarté les autres, ou les a peu détaillées, comme cet acte d’intervertir le nom des choses qui me paraissait digne d’être approfondi (voire philosophiquement) Je perds le fil…
Il a donc suivi forcément une seule voie, ce qui est toujours un peu frustrant, tant il ouvre au départ tout un tas de possibilités, comme à son ordinaire.
Mais son choix final tient malgré tout du génie, comme il révèle ses propres peurs de vieillir et ses questionnements. A ce propos, toutes ces préoccupations et ces moments où la vie reprend le dessus qui constituent désormais les seules joies du vieil homme sont fabuleuses, et créent une connivence immédiate entre le lecteur et ce personnage attendrissant, et derrière lui Paul Auster vieillissant, craignant peut-être un jour de voir défaillir sa mémoire, sa vessie et son vaillant M. Fier-à-bras. Il cristallise ainsi tous les discours sur l’immortalité de l’écriture et sur la mortalité de l’écrivain.

Vous l’aurez compris :
JOUISSIF, HABILE ET INTELLIGENT, ce roman ne sort plus de mon esprit depuis que j’ai dû à regret le reposer, ma lecture achevée. Quel talent ! Paul Auster est vraiment pour moi l’un des plus grands auteurs à l’heure actuelle.
J’ai déjà envie de le relire et de relire, et je vous envie de bientôt le découvrir !

146 p.

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Si loin de nulle part ** de Jacques Sternberg (1998)

12.09
2005

« Horticulteur fanatique et limité à sa passion, il se fit fatalement faucher dans la fleur de l’âge. » (La fatalité, p. 60).

Dans son avant-dernier recueil de 153 nouveaux contes, Jacques Sternberg fait la part belle à l’humour noir, sur la Création et sur Dieu, sur l’écrivain, sur la vieillesse et la mort, avec toujours une quantité non négligeable de récits fantastiques (29) ou relevant de la science-fiction (30). Nombreux d’ailleurs sont les contes déjà parus dans les Contes glacés ou Géométrie dans l’impossible.

Comme toujours chez lui, la réalité la plus ordinaire peut coûter la vie autant que des voyages interplanétaires, comme un fait mineur peut engendrer des conséquences insoupçonnables. Les certitudes n’ont plus cours. Rien ne sauve l’homme… Et jamais Sternberg n’a autant évoqué la mort, cette mort qui ne saurait tarder à présent, ni sa condition d’écrivain hélas oublié des prix et de la renommée, avec toutefois une lueur d’espoir teintée d’humour noir dans L’auteur, où il se met lui-même en abime. Car sa foi en l’être humain paraît comme une étoile filante, dans ce recueil couleur nuit d’encre, au travers de deux contes seulement, la fraternité en pleine guerre dans La sentinelle et la renaissance de l’amour dans le rendez-vous.

Mes contes préférés ? La création, L’épitaphe, L’essai, Les revenants, Le roman, L’évolution. Les contes de Sternberg, on les prend, on en lit quelques-uns, on sourit, on les repose, mais on ne les oublie pas.

A la fin de l’ouvrage, vous trouverez une table des matières, l’éditorial du Cabinet noir, une biographie de Jacques Sternberg, et un hommage de Sternberg à Alain Dorémieux qui, le premier, en 1954, avait découvert son talent de conteur.

Nous ne tarderons pas à revenir sur cet écrivain prolifique avec cette fois son dernier recueil 300 contes pour solde de tout compte.

Critique dans la presse :

«Un régal de petits récits concis, cinglants, n’épargnant rien ni personne, et surtout pas Dieu dont l’obsession poursuit cet athée, à égalité avec la mort, seule certitude absolue et énigme éternellement irrésolue. » Aliette Armel, Magazine littéraire, février 1999, n°373, p. 74-75.

STERNBERG, Jacques. – Si loin de nulle part. – Ed. Les Belles Lettres, 1998.- 232 p.. – (Le cabinet noir). – ISBN 2-251-7711—0 : 49 F.


Les techniques de lutte contre le vieillissement */Christophe de Jaeger (1999)

11.09
2005

Pour ce directeur de l’Institut du vieillissement, le processus du vieillissement, avec son cortège de dégradations physiques et psychiques n’est pas inéluctable, mais il regrette le fait qu’encore trop peu de médecins pensent comme lui. Il se propose donc dans cet ouvrage d’évoquer « les différentes possibilités« , prouvées scientifiquement, « qui peuvent nous permettre d’améliorer la qualité de notre vieillissement donc notre qualité de vie et peut-être également notre longévité personnelle » (p. 5). Après avoir exposé les différentes théories connues à ce jour, il énumère les facteurs de vieillissement :

1. Les causes génétiques, héréditaires.
2. L’absence d’usage ou le mauvais usage d’une fonction ou d’une aptitude pendant la croissance et l’âge adulte : l’absence d’activité physique, par exemple, accentue le vieillissement de l’appareil locomoteur.
3. Les facteurs de risque, comme les facteurs alimentaires (sont les plus exposés les sujets peu actifs et suralimentés), les toxicomanies de masse (tabac, alcool) et toutes les situations anxiogènes de la vie quotidienne.
4. Les maladies intercurrentes : maladies graves, traumatismes phyisques ou affectifs, surtout passée la soixantaine.

Messieurs-dames, vous observerez qu’en vieillissant votre poids augmente (à partir de 50 ans chez les hommes, 60 pour les femmes), votre taille diminue (de 3 cm pour les hommes, de 4 à 5 cm pour les femmes), votre peau perd de son élasticité et se ride, vos cheveux leur couleur. Et le reste, vos organes, vos muscles, vos neurones, est comparable.
De même, vous remarquerez qu’un tel ne fait pas son âge, alors qu’on aurait cru plus vieux tel autre. C’est que les individus ne sont pas égaux face au vieillissement, et l’âge physiologique ou fonctionnel n’est pas forcément révélateur de l’âge chronologique d’un individu, mais, bonne nouvelle pour certains, reflète effectivement son état biologique exact ! Si vous faites plus jeune que votre âge, c’est que vous vieillissez effectivement moins vite !

Faites un test les yeux fermés, debout sur une jambe : un adulte de 20 ans peut tenir presque indéfiniment, un adulte de 30 ans environ 25 secondes, un adulte de 50 10 secondes et un de 80 ans ne peut plus tenir en équilibre.

Mais qu’est-il possible de faire individuellement pour vieillir le moins vite possible, ou le mieux possible ?

Passons donc aux techniques non hormonales de lutte contre le vieillissement.

Or sachez qu’à ce jour la seule intervention qui soitréellement efficace pour maintenir « jeunes plus longtemps » de façon significative et reproductive les animaux de laboratoire et augmentée leur durée de vie maximale, c’est de…

MANGER MOINS !

La restriction calorique a « pour objectif de diminuer les apports caloriques en évitant soigneusement les carences en nutriments essentiels tels que les acides aminés, les acides gras, les vitamines et les minéraux. »(p. 45), par exemple de ne consommer pour un adulte que 1800 calories par jour (sans perdre au fil du temps plus de 20 % de son poids initial).  »Les apports nutritionnels quotidiens devraient comprendre des apports modérés en protéines (de préférence végétales), modérés en lipides (en préférant (ceux de) qualité comme l’huile d’olive), riches en fibres, pauvres en glucides rapides et riches en glucides complexes. » (p. 58)

« L’exercice physique est sans aucun doute utile pour le maintien d’une bonne santé et donc favorable à la longévité. » Il « doit être réparti, au mieux, en trois fois vingt minutes dans la semaine. » (p. 67) Car « seuls les individus ayant une activité physique moyenne bénéficiaient d’une réduction de la mortalité. » (p. 69) Pas les sportifs, ni les inactifs.

Quelles sont sinon les techniques non hormonales de lutte contre le vieillissement ?
On a bien entendu beaucoup entendu parler de la DHEA qui semble présenter un intérêt indiscutable sur la qualité de vie de l’individu.
Mais deux méthodes ont prouvé actuellement leur réelle efficacité contre le vieillissement : la restriction alimentaire et la mélatonine, laquelle ne présenterait ni danger (???), ni toxicité, ni risque de dépendance, et peut être prescrite par un praticien et prise le soir.

Comme vous venez de le lire, voici un petit Que sais-je bien instructif. Ami internaute de passage, médecin ou chercheur, j’attends que vous confirmiez ou infirmiez ces informations, en particulier concernant la mélatonine !

Les techniques de lutte contre le vieillissement /Christophe de Jaeger. – PUF, 1999. – 125 p.. – (Que sais-je ; 3463).

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