Mots-clefs ‘thriller’

La vérité sur l’affaire Harry Québert de Joël Dicker

26.09
2015

Unknown1975. Un témoin aperçoit un homme poursuivant une jeune femme dans les bois : la jeune fille ne fut jamais retrouvée, l’affaire ne fut jamais élucidée.

2008. Un écrivain, Marcus Goldman, victime de son succès, ne fait plus un pas à Manhattan sans qu’on le reconnaisse : un deuxième roman, basé sur un fait divers, l’a rendu immensément célèbre.

2008-8 mois. Marcus Goldman, dont le premier roman a connu une grande notoriété, connaît « la maladie des écrivains » : l’angoisse de la page blanche pour son second roman que son éditeur le presse d’écrire. Il va alors rendre visite à son ancien professeur et mentor, Harry Québert, auteur de l’incomparable Origines du mal, publié en 1976, qui raconte une histoire d’amour impossible.

Dans ce thriller jubilatoire, tous les ingrédients sont réunis pour séduire et fasciner le lecteur : une mise en abime d’histoires d’écrivains, le travail d’écriture, le faux et usage de faux, l’ambition, couplée à une histoire de Lolita à la Nabokov et à la poisse d’un pauvre gars plein de génie. Ajoutez à cela des rebondissements à foison, sans parcimonie, et vous aurez un roman divertissant qui se lit facilement d’une traite malgré ses 663 pages.

Gone Girl (2014)

29.10
2014

Fiche descriptive

Titre original : Gone Girl
Titre québécois : Les Apparences
Genre : thriller
Scénario : Gillian Flynn, d’après son roman Les Apparences (Gone Girl)
Réalisation : David Fincher
Montage : Kirk Baxter
Musique : Trent Reznor et Atticus Ross
Production : Leslie Dixon, Bruna Papandrea et Reese Witherspoon
Sociétés de production : Pacific Standard et New Regency Pictures
Durée : 149 minutes
Dates de sortie : octobre 2014

Synopsis court

Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, Amy disparaît mystérieusement. Nick prévient aussitôt la police  : la table en verre du salon brisée et des taches de sang semblent indiquer qu’elle a été enlevée ou tuée.

Très vite, les soupçons se portent contre Nick, qui ne semble pas du tout jouer le rôle du mari éploré attendu devant les médias, ses beaux-parents ou la police. Il continue même à tromper sa femme avec une jeune étudiante pulpeuse, Andie, en cachette de sa soeur, chez qui il s’est réfugié, le temps que la police scientifique passe la maison au peigne fin. La presse à scandale s’empare de l’affaire et désigne Nick comme le meurtrier, rappelant que la peine de mort est toujours appliquée dans le Missouri.

Alors que l’histoire du couple est dévoilée en parallèle par le journal intime d’Amy, qui raconte ses désillusions et accuse son mari de s’être montré violent à son égard.

Nick réagit : il prend l’avocat Tanner Bolt pour se tirer d’affaire, et va trouver les deux ex de sa femme, tous deux étant fichés par des accusations d’Amy pour se venger…

 

Critique

  • Dès les premières minutes, il ne faut pas être devin pour deviner qu’il n’y a ici ni meurtre, ni séquestration, mais un jeu dangereux entre un mari et une femme, et une volonté de manipuler et la police et les médias. C’est d’ailleurs le leitmotiv de David Fincher d’attaquer le spectacle médiatique comme une sorte d’arène que fascine les téléspectateurs.
  • La critique a beaucoup retenu la symbolique de la longévité du couple, de sa représentativité en public, sans montrer ses failles ni ses secrets ; on reste pourtant à mille lieues des Noces rebelles (2009) ! Le traitement reste très anecdotique.
  • Il semblerait que David Fincher ait choisi une fin différente du roman… A celle, attendue, d’une Amy déclarée vaincue, lui a été préférée une fin plus médiatique, jouant sur la manipulation, comme dans tout le film.
  • Seulement, si à la sortie du cinéma, on se repasse le film dans la tête, cette fin ne peut absolument pas fonctionner, à moins que le FBI soit complètement hypnotisé par cette femme et n’ouvre aucune enquête sur ses déclarations, que Nick n’essaie même pas de faire un test de paternité, etc..
  • Du reste, je n’ai pas boudé mon plaisir à regarder ce film, malgré tout…

 

Usual suspects

06.05
2014
usualsuspectsGenre : Thriller
Scénariste : Christopher McQuarrie
Réalisateur : Bryan Singer
Sortie en salle : 1995

Résumé

Un homme symbolisant le Mal, Keyser Söze, tue le dernier homme survivant au carnage, avant que le bateau ne brûle, et l’unique témoin du drame raconte : l’histoire, complexe, débute par une séance d’identification apparemment aléatoire…

Analyse 

pour ceux qui ont déjà vu le film !

On connait tous la blague à ne pas faire pour celui ou celle qui n’aurait pas encore vu ce film, la réponse à cette question « Tu sais qui c’est Keyser Söze ? » : « C’est le gars qui boîte ! », et qui constitue le twist final qui a fait entrer ce film dans la légende. Tout commence par une intrigue de prédestination où l’on distingue à peine l’homme qui en achève un autre, sur un bateau dévasté par une fusillade. Le second acte commence lors de l’interrogatoire du seul témoin oculaire, un peu simplet, handicapé d’une main et qui boîte. En parallèle, un flic tente d’arracher à l’un des hongrois mourant, brûlé au 3e degré, le portrait-robot de Keyser Söze… Eh bien, une fois que l’on revoit le film en connaissant la fin, on se rend compte alors que ce film est moins connu pour son twist final que pour le cran qu’a eu le scénariste d’offrir au spectateur des images basées sur une histoire inventée de toutes pièces, une fable dans la fiction. Si je ne me trompe pas, c’es en effet l’une des rares fois au cinéma où les 3/4 d’un film sont complètement mensongers : le narrateur nous « monte en bateau », si vous me permettez ce jeu de mot. En un mot pour cela chapeau !

Twin Peaks

07.01
2014

Mardi ciné

Devenue une série culte, la série Twin Peaks créée par Mark Frost et David Lynch a inspiré la comédie parodique Mais qui a tué Pamela Rose ? de nombreux épisodes de séries : X-Files (le héros de la série, David Duchovny, joue d’ailleurs dans la 2e saison de Twin Peaks), Oz, Psych ou encore Les Soprano.

Il me fallait donc absolument la voir !

Synopsis

Dans la ville imaginaire de Twin Peaks, située dans le nord-ouest de l’État de Washington, le cadavre de Laura Palmer, une lycéenne, est retrouvé emballé dans un sac en plastique sur la berge d’une rivière.Bien embarrassé, le shérif voit avec soulagement l’arrivée de l’agent spécial du FBI Dale Cooper désigné pour mener l’enquête. Ce dernier tombe très vite sous le charme de la petite bourgade. Mais il découvre bientôt que la plupart de ses habitants ont de lourds secrets à cacher…

Analyse

Il est dommage que le meurtre de Laura Palmer se trouve élucidé dès le 15e épisode sur une série de 29, quasiment à la moitié ! Dès lors, l’agent du FBI change d’objectif et traque son ancien collègue et mentor devenu fou, venu l’inquiéter à Twin Peaks. Mais tout semble se recouper, et Twin Peaks être la ville au coeur du Bien (la loge blanche) et du Mal (la loge noire), choisie par des extra-terrestres faisant leurs prédictions sous la forme de rêves ou de rébus. Eh oui, David Lynch ose mêler absolument tous les genres, et on passe rapidement du drame psychologique au thriller glauque, de la comédie (avec la secrétaire et ses deux amants) à de la SF (la cellule extra-terrestre de l’armée), du fantastique (les rêves, les hiboux, la possession) au polar noir, du film romantique au film d’épouvante.

Pour investir le domaine des rêves, l’un de ses thèmes favoris avec celui de l’attirance par le Mal, David Lynch use de décors théâtraux et d’un effet de voix en faisant lire à l’envers les bandes son des acteurs ayant d’abord récité leurs textes à l’envers.

Tout est savamment amené pour rendre attachants deux des personnages principaux qui vont révéler au final l’âme la plus noire dans une bourgade d’apparence si paisible et si « plouc » : schizophrénie ou possession ? A nous de décider. 

Une série cultissime de 29 épisodes à voir absolument.

 

La somnambule de Michaka/Thouard/McCloy

19.06
2013

 

cop. Casterman

cop. Casterman

Le mercredi bande dessinée

Date de parution : 12/06/2013

Boston, dans les années 70. La jeune et séduisante Marian Tansey, salariée dans une brocante, parvient à acheter une voiture, sans avoir à présenter de papiers d’identité, grâce au jeune vendeur qui commence à la fréquenter. Marian est troublée : elle retrouve le matin sa voiture, pourtant à l’abri, dans le garage de la maison de Ruth, la femme qui l’a recueillie, remplie de mégots et dans un état lamentable. Qui peut bien l’utiliser, son colocataire ou ce jeune vendeur ? Tout se bouscule, d’autant plus que Marian ne se souvient de rien au-delà de deux ans. Elle ignore qui elle est, ni pourquoi des cauchemars l’assaillent chaque nuit…

Un petit thriller psychologique adapté d’un roman d’Helen McCloy – une histoire horrible au final -, servi par le travail tout en finesse et en couleurs de Jean-Louis Thouard.

 

J'ai apprécié

J’ai apprécié

McCLOY, Helen, THOUARD, Jean-Louis, MICHAKA, Stéphane. – Carton blême. – Casterman, 2013. – 104 p. : ill. en coul. ; 19*26 cm. – (Rivages ; noir). – EAN13 978-2-203-04793-8 : 18 €.

Ikigami * à ** de Motorô Mase (2005)

22.04
2010

Préavis de mort : série de mangas

Niveau Seinen (plus de 16 ans)

Que décideriez-vous de faire s’il vous restait 24 heures à vivre ? C’est la question que vont se poser, dans chaque tome de cette série, deux jeunes gens âgés entre 18 et 24 ans, dont on va dévoiler le parcours fauché en plein départ dans leur carrière et dans leur vie d’adulte. Fujimoto, de l’état civil, est chargé de donner à chacun d’entre eux l’ikigami, un préavis de mort, 24 heures avant leur décès programmé dès leur enfance, dans l’anonymat le plus parfait. En effet, dans son pays, sur 1000 enfants à qui l’on fait une piqûre, un seul, victime du sort, mourra avant de pouvoir devenir adulte, et il ne le saura que 24 heures avant de mourir. Dans quel but ? Cette loi a été instaurée pour rappeler à tous la valeur de la vie. Elle est censée pérenniser la prospérité de la nation, et à quiconque la conteste on innocule immédiatement la capsule mortelle…

Cet habile thriller d’anticipation brosse le portrait de personnages attachants, en qui les adolescents peuvent facilement s’identifier, lesquels découvrent brutalement leur mort prochaine, et font, pris de panique, des choix, plus ou moins bons, toujours dans l’urgence, pour exploiter au maximum le peu de temps qu’il leur reste à vivre : se tourner vers soi ou vers les autres, qui continueront à vivre après leur mort ?

Autour de ces drames poignants, l’auteur nous fait découvrir à travers le jeune fonctionnaire la machinerie bien huilée de cette loi inébranlable, dont celui-ci commence à douter du bien-fondé, et pour sa propre vie privée, et pour la société. Faut-il contrôler les naissances, la démographie ? Quelle est la part de responsabilité d’un fonctionnaire qui obéit à une Loi qu’il désapprouve ? Jusqu’où peut-on parler de liberté d’expression ? Voici des thèmes qui ne sont pas sans évoquer notre monde contemporain. « Cela va être difficile de ne pas se jeter sur les suivants !!! » pensais-je après la lecture des premiers tomes, chacun racontant deux histoires d’adolescents. Mais si le concept paraissait intéressant au départ, il est dommage que le protagoniste, Fujimoto, soit si lent à remettre le système en cause et à réagir, et l’intérêt à lire ces histoires d’adolescents condamnés à mort, souvent pathétiques, finit par s’émousser… Mon enthousiasme initial étant tombé, je n’ai pas poursuivi la série.

Sur le site officiel (http://www.ikigami.fr/ ), vous pourrez lire les premières pages.

MASE, Motorô. – Ikigami : préavis de mort. – Kaze Manga, 2010. – 206 planches en n.b.. – ISBN 978-2-84965-537-5 : 7,95 €.

 

Monster de Naoki Urasawa

22.01
2007

Série en 18 tomes

1er chapitre
Cadet d’une famille japonaise, le Dr Tenma a préféré tenter sa chance en Allemagne sous les ordres d’un praticien de renom, plutôt que de rester dans le petit hôpital de son père destiné à être repris par son frère aîné. Sa carrière semble toute tracée : c’est un brillant chirurgien, auquel le directeur a promis la main de sa fille et commande des thèses qu’il reprend ensuite à son nom. Un jour, le directeur lui demande de sauver la vie d’un chanteur d’opéra plutôt que celle d’un travailleur turc. Pour sa fille comme pour lui, « chaque vie n’a pas le même prix », celui de l’ambition, de la réputation. Pris de remords, le Dr Tenma préfère contrevenir la fois suivante aux ordres du directeur qui le somme de renoncer à l’opération amorcée sur un jeune garçon ayant reçu une balle dans la tête pour sauver la vie du maire. Ce dernier meurt, le Dr Tenma est rétrogradé en simple interne, rejeté par sa fiancée. Peu de temps après, le directeur et ses collaborateurs sont retrouvés empoisonnés, tandis que le jeune patient et sa soeur, rendue muette par le choc de l’assassinat de leurs parents, ont disparu…

La vie, la mort : qui la donne, qui la reprend, qui la redonne ? Problème d’éthique, fond géographique et historique, mystères et meurtres semblent jalonner cette série manga qui me paraît à plus d’un titre intéressante et palpitante. Ne point trop en dévoiler, mais ma première impression (sans avoir vu sa diffusion sur Canal, succès oblige), c’est que, tout comme 20th Century Boys, c’est de la bombe !

17/12/2006 : j’achève le 4e tome. L’histoire prend une tournure à double titre intéressante, tout à la fois politico-historique et psychanalytique.

07/01/2007 : 7e et 8e tomes… Certains détails me laissent perplexes, tirés par les cheveux, la tournure que prend le scénario n’est pas celle que j’aurais pu imaginer.

février 2007 : 9e-10e : de nouveaux personnages se greffent et oblitèrent les principaux.

mars-avril 2007 : du 11e au 18e : un dénouement se profile dans l’avant-dernier tome, le suspens est à son comble, le véritable monstre étant de prime abord son géniteur : un auteur de livres pour enfants ! Mais rien n’est vraiment clair, et la fiction, l’imaginaire se mêlent à la réalité…

Un bon thriller, effectivement, mais je lui préfère largement Parasite, triller SF, série manga seinen en 10 tomes.