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Le tango du disparu * d’Annie Goetzinger & Pierre Christin (1988)

17.11
2008

A Buenos Aires, par un soir de grand vent, un inconnu attire l’attention de l’assistance en jouant Recuerdo dans une milonga, une boîte à tango. Un orchestre bientôt est formé de musiciens et d’un chanteur issus d’horizons différents et promis à un avenir peu rose, morose, on le sait déjà. Enrique Pracanico, joueur légendaire de bandonéon, rencontre Arnaldo Bähler, issu d’une prestigieuse famille militaire, qui va lui écrire des textes, avant de devenir « El Maestro », l’un des penseurs de l’Alianza Anticommunista Argentina, et surtout sa femme, dont il fera sa maîtresse, la sublime Elba Eva…

A l’image du tango, ce roman graphique exhale toute la nostalgie d’un temps révolu, celui du sang et de la passion, celui de l’amour et de la douleur, celui d’un bonheur trop fragile et de l’injustice. Envoûtant, il respire le parfum de la tragédie dès ses premières notes, laquelle adviendra, incontournable. Bel hommage donc que cette singulière  biographie, noire aux dessins gris, de ce bandonéoniste mort sous la dictature.

Cet ouvrage a été publié en 1988 chez Flammarion.

GOETZINGER, Annie, CHRISTIN, Pierre. - Le tango du disparu. – Métailié, 2008. – 154 p. : couv. ill. en coul. + ill. en n.b. – (Hors coll.). – ISBN 978-2-86424-668-8 : 18 €.

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Tango ** d’Elsa Osorio (2007)

30.01
2007

Titre original : Cielos de Tango, traduit de l’espagnol (Argentine)

De passage à Paris, Luis, argentin, va au Latino voir les Français danser le tango et repère tout de suite Ana, qui le danse divinement bien, bien qu’elle exècre l’Argentine, terre de ses aïeux dont son père ne garde que de mauvais souvenirs. De fil en aiguille, Luis lui propose de co-écrire avec lui un scénario sur le lien qui unit leurs ancêtres au tango. Ils font débuter cette fresque familiale à la fin du Xxe siècle, aux amours contrariés par des clivages sociaux, sur fond de tourmente populaire. Le tango, naissant et vivant dans les maisons closes et les quartiers populaires de La Boca, est alors méprisé par la bourgeoisie, tandis qu’il s’exporte et devient à la mode dans tout Paris…

Roman polyphonique, Tango mêle avec brio la voix des vivants et des morts, celle du Tango personnifié, les espaces entre l’Argentine, Paris, Biarritz et l’Espagne, le temps présent de cette idylle naissante et celles passées ou contrariées de leurs ancêtres, tous violemment animés par la passion du tango. Sensualité, militantisme, mariage d’intérêt et passions étouffées m’ont fait préférer de beaucoup les récits appartenant au passé aux interruptions du présent.

Lire aussi l’article sur le site du tango argentin et sur celui très complet… de L’Humanité.

SORIO, Elsa. – Tango / trad. de l’espagnol (Argentine) par Jean-Marie Saint-Lu. – Métailié, 2007. – 418 p.. – ISBN : 978-2-86424-596-4 : 22 €
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