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L’individu qui vient… après le libéralisme de Dany-Robert Dufour

16.01
2016
cop. Folio

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Pour le philosophe Dany-Robert Dufour, nous ne vivons pas, comme on le dit souvent, une époque individualiste mais une époque d’égoïsme grégaire… car dans l’Histoire, l’individu, qui pense et agit par lui-même, n’a encore jamais existé (p. 13). Dans les grands récits théologico-politiques, le communisme, le fascisme, le libéralisme, l’individu en effet est soit prié de se taire, soit réduit à ses pulsions et à la satisfaction de ses appétences égoïstes. Il n’y a donc pas d’excès d’individualisme comme on le croit à tort (p. 36) mais tout au contraire une négation de l’individu. Dany-Robert Dufour rappelle que le libéralisme est lié à la prescription du « self love » d’Adam Smith, à l’opposé du transcendantalisme de Kant dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs, pour qui tout soit a un prix, soit est affaire de dignité. La société ne prend dès lors plus en compte que le PIB et le PNB, les relations sociales en étant dépendantes, et non l’inverse.

Dans le premier chapitre, Dany-Robert Dufour souligne la contradiction entre l’accumulation infinie des richesses et la finitude des ressources offertes par la planète.

Dans le second chapitre, il évoque Deleuze et Guattari qui, selon lui, n’ont pas trouvé la bonne solution. Il revient sur les grands récits monothéistes qui ont asservi les femmes pour pouvoir transmettre le patrimoine des hommes qui ne sont jamais sûrs d’être les vrais pères. Selon lui, Freud a bien compris que les femmes n’avaient pas de pénis et aimeraient en avoir un, mais a oublié de dire que les hommes n’avaient pas d’utérus et aimeraient en avoir un. C’est là une proposition évidente de la différenciation des sexes. Il évoque aussi la modernité de la pensée de Socrate qui prônait le communisme sexuel (p. 187-188). Enfin, il passe à une autre forme d’oppression, celle du prolétaire qui, à la différence de l’esclave, choisit celui qui va l’exploiter contre un salaire, et non plus contre son achat et son entretien, qui reviendrait plus cher.

Dans le troisième chapitre, Dany-Robert Dufour remarque que le patriarcat a éclaté avec la théorie du genre : changement de sexe, changement d’habitudes culturelles,… alors que nonobstant demeure la distinction entre avoir un pénis ou un utérus ou pas. Il observe également l’amenuisement de la différence entre l’animal et l’homme dans la prise de conscience que l’animal souffre souvent pour le plaisir de l’homme (élevage intensif, abattoir,…). Il y a pour finir de moins en moins d’ouvriers, de prolétaires de la production certes, mais de plus en plus de prolétaires de la consommation : « Travaillez plus pour gagner plus ! Gagnez plus pour consommer plus ! » A cette vindicte il n’y a pas d’alternative.

Dans le quatrième et dernier chapitre, Dany-Robert Dufour s’interroge et émet un certain nombre de propositions (p. 339). Il avance l’idée que selon lui le capitalisme, contrairement à la doxa, est le seul régime véritablement révolutionnaire car la bourgeoisie a bafoué les relations féodale, patriarcale, idyllique, les rapports sociaux,… Il faut donc au contraire refuser la révolution permanente des rapports sociaux que le capitalisme met en oeuvre. Il en va ainsi du massacre de l’éducation pour donner de vastes troupeaux de consommateurs et l’affaiblissement de la fonction réflexive et critique. Il prône une éducation dont le devoir serait de maîtriser les passions-pulsions des élèves, à l’opposé de la télévision qui attire pour mieux diffuser sa publicité. Il revendique une éducation qui permette aux citoyens de s’avoir plus que de savoir.

Nonobstant on peut remarquer que pour aborder la notion d’un individualisme enfin sympathique, il se réfère curieusement à Marx, beaucoup, mais pas à Stirner qui a pourtant beaucoup travaillé sur l’Unique, sur l’individu (p. 371-372). Il développe enfin une règle d’or universelle qui préexiste dans toutes les religions et philosophies (p. 376-377) et qui peut se traduire par :

« Ne fais pas à l’autre ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. »

Cette règle souffre quelques exceptions, comme l’attente d’une réciprocité qui, si elle ne vient pas, la rend caduque (on ne tend pas l’autre joue pour une seconde gifle !), et l’attitude de l’adulte vis-à-vis de l’enfant. Soit un individualisme altruiste et offensif.

Or seul l’Etat pourrait permettre à chacun de devenir un individu sympathique, selon lui. C’est donc un Etat à reconstruire, à l’opposé de l’Etat actuel qui privatise tout ce qui peut l’être, qui favorise la concurrence internationale et libéralisation du secteur financier (p. 392).

Dans son épilogue, Dany-Robert Dufour conclut que l’Etat doit se charger des intérêts collectifs pour transcender les intérêts particuliers. Et dans son annexe, il liste 30 mesures pour changer le monde….

Dany-Robert Dufour, philosophe, détaché au CNRS puis directeur de programme au Collège international de philosophie, est actuellement professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII, en résidence à l’Institut d’études avancées de Nantes. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La Cité perverse – Libéralisme et démocratie (Denoël, 2009).

Un essai un peu décevant : pourquoi avoir attendu l’annexe pour proposer ces mesures sans les développer ? Finalement, l’auteur aura expliqué en quoi nos différentes formes de société ne permettent pas l’affirmation de l’individu mais au contraire son oppression, mais parle peu justement de l’avenir qui semblait au coeur de son titre et de son propos…

N’empêche, cela m’a permis de commencer mon petit Framindmap, LUtopie qui faisait partie de mes résolutions de cette année, soit faire un brainstorming d’une société meilleure à partir de mes lectures :

DUFOUR, Dany-Robert
L’individu qui vient… après le libéralisme
Gallimard (2015, Folio essais)
484 p.
EAN13 978-2-07-046755-6 : 9,70 €

Bonne année 2016 !

07.01
2016

UtopieL’an dernier, à défaut de lui trouver une rime, je décidais de baptiser cette année 2015 l’année qui ne rime à rien.

Hélas, effectivement, les événements, tant sur le plan national que sur le plan personnel, devaient donner raison à cet intitulé.

Aussi, cette année, en guise de bonnes résolutions, je souhaiterais mettre en place deux initiatives, une manière de résister à un désespoir grandissant….

L’une sera de vous proposer, dans la rubrique « Carnet de Scénarii » des analyses voire un lien vers des courts et des longs métrages dénonçant des aspects de la société pour mieux changer le monde,

L’autre de commencer une rubrique LUtopie qui construira, sur la base de mes lectures, des propositions pour une société meilleure.

Pour faire en sorte que cette année 2016 soit celle d’une renaissance de l’espoir :

Bonne année 2016 à toutes et à tous !

L’utopie pour se projeter dans l’avenir :
« Et pourtant, il y a pire encore que l’utopie réalisée, c’est l’absence d’utopie, car à ce moment-là il n’y a pas non plus de contre-utopie, donc de débat. »
François Schuiten et Benoît Peeters dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.

 

Condition de l’homme moderne d’Hannah Arendt

21.10
2013
cop. Pocket

cop. Pocket

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, après avoir publié Les Origines du totalitarisme (1951), où elle observe comment la logique totalitaire dissout la sphère publique comme la sphère privée de l’individu, devenu homme de masse, Hannah Arendt se penche en 1958 sur les conditions d’une reconstruction de l’espace politique.

S’appuyant sur sa culture érudite de l’histoire et la philosophie de l’antiquité grecque et latine, comme de l’Allemagne, elle questionne ce qui a bien pu arriver à l’homme aliéné au monde moderne, qui croit pouvoir fuir la Terre pour l’Univers et le monde pour le Moi.

Pour ce faire, elle distingue la « Vita contemplativa » de la « Via activa », pierre angulaire des trois activités humaines fondamentales : le « Travail », l’ »Oeuvre » et l’ »Action », analysés précisément dans les chapitres centraux.

Elle examine donc le renversement hiérarchique de toutes ces valeurs : alors que, dans l’Antiquité, la Contemplation (« Vita contemplative ») était préférable à l‘ »Action », à travers laquelle les citoyens d’Athènes pouvaient être immortalisés par l’Histoire, par des exploits ou par la politique, elle-même permise grâce au « travail » des esclaves et à l’« oeuvre » des artisans, plus durable que l’homme lui-même, le monde moderne a prôné l’ »animal labourans », une société de travailleurs, devant assurer sa subsistance et celle de l’espèce ; il est envahi par l’« oeuvre », qui, dans la société de consommation, est destinée à devenir de plus en plus périssable, pour ne pas remettre en question son modèle économique ; il rend l’homme presque incapable d’« action », c’est-à-dire d’initiatives, en paroles et en actes.

Selon elle, les découvertes scientifiques nous ont fait douter de nos sens et de la réalité, comme si nous étions entre les mains d’un esprit malin. Seule l’introspection peut conduire à une certitude, car rien d’extérieur n’entre dans le processus. La plus grave conséquence de ces découvertes, c’est que désormais l’homme apaise sa soif de connaître non plus par la contemplation, qui est devenue une expérience dénuée de sens, mais par l’action, qui est devenue du « faire » et de la « fabrication ». Hannah Arendt conclut sur la passivité la plus inerte, la plus stérile jamais connue de l’homme, revenant au stade animal. La capacité d’agir est devenue selon elle le privilège des hommes de science, voire des artistes.

Hum… Une conclusion bien pessimiste, et elle le pensait déjà en 1958… L’exposé est clair, les concepts facilement compréhensibles. Au final, on partage en grande partie sa réflexion sur la condition humaine moderne.

Prolongement :
A lire la réflexion très intéressante de Gabriel sur la validité de ces concepts, plus de 50 ans après, avec la révolution numérique.

Mai 68 par eux-mêmes **(1989)

21.01
2011

« Ce livre est un aperçu de leurs actes, leurs passions, leurs interrogations, leurs itinéraires dans ce « long fleuve tranquille » dont les zones de rapides, tel 68, modifient le cours » , nous dit l’introduction (p. 9).

Les trente-huit entretiens ou articles sur les soixante-six personnes entendues reflètent la diversité des acteurs d’alors : lycéens, étudiants ou actifs, ouvriers et syndicalistes, femmes, personnel hospitalier, artistes, personnes politisées ou pas, tous soulignent le facteur surprise de mai 68, ce mouvement soudain qui ne fut ni prémédité ni généré par une idéologie.

De Paris ou de la province, on y trouve ainsi le témoignage d’un ancien étudiant anarchiste du mouvement du « 22 mars », Jean-Pierre Duteuil, d’un apprenti à Caen, d’un ouvrier suivant les cours du soir, d’un lycéen de Grenoble, d’un docker anarchiste, d’une lycéenne d’Arcachon. La lecture de Charlie hebdo (sous le titre de Hara-Kiri à l’époque), voire de Combat, les a, à l’époque, tous marqués, tout comme la dernière n’a pas supporté le message véhiculé dans le livre de Rotman, parlant d’une élite et d’une masse suiveuse.

A la suite des jeunes, on trouve les actifs, les ouvriers, un ingénieur-électronicien à Sud-Aviation, d’un militant syndical à Creusot-Loire, … Tout comme les étudiants, leurs revendications étaient plus qualitatives que quantitatives. La CGT comme le PCF en prennent plein leur grade au fil de ces témoignages. En effet, ceux-ci n’ont pas su soutenir les grévistes qui voulaient remettre en cause l’organisation taylorienne, contrôler ou du moins participer à la gestion de l’entreprise : la grève n’avait pas été lancée pour que les jours de grève soient payés, mais pour qu’après « rien ne soit plus comme avant. »

Beaucoup de femmes témoignent aussi de ce que mai 68 a pu apporter à la cause féministe, à ce que la femme soit reconnue comme un individu à part entière. Si ce ne fut pas un commencement, du moins ce fut un tremplin pour les mesures à venir.

Cabu et Léo Ferré témoignent également, l’un garde un souvenir jouissif de sa traversée des Champs-Elysées à bicyclette pendant la pénurie d’essence, l’autre du gala qu’il avait donné à la Mutualité lors de la nuit des barricades.

Trente-huit regards donc sur ce mouvement social, tant décrié par les partis de droite et d’extrême-droite. Forcément : la jeunesse et la main d’oeuvre du pays réclamaient le changement, le dialogue, la participation aux différentes instances, de meilleures conditions pour étudier ou travailler…

Mai 68, par eux-mêmes : le mouvement de Floréal an 176 / textes et propos recueillis par « Chroniques syndicales », « Femmes libres » et le Groupe Pierre-Besnard de la Fédération anarchiste… [et al.]. – Paris : Éd. du « Monde libertaire », 1989. – 239 p. : ill., couv. ill. ; 20 cm. – (Bibliothèque anarchiste). – ISBN 2-903013-13-6 (br.) : 6 € sur le site.

Indignez-vous !* de Stéphane Hessel (2010)

14.01
2011

Fort de son âge et de son expérience d’ancien résistant et d’ancien déporté torturé, Stéphane Hessel adresse aux citoyens français : « Indignez-vous ! ». Non seulement, dit-il, il y a de nombreux motifs pour ne pas être fiers de ce qui se passe dans notre pays (« cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés », (…) où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, (…) cette société où les médias sont entre les mains des nantis »), mais surtout l’indignation est salutaire pour un pays, c’est par elle que commence la résistance civile. La politique menée dans ce pays est contraire aux principes et aux valeurs adoptés par le Conseil National de Résistance. Elle remet en cause toutes les conquêtes sociales d’après-guerre : une Sécurité sociale permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours, la nationalisation des sources d’énergie, des compagnies d’assurance et des banques, « une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général », une presse indépendante « à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères. »


Que nous apporte la lecture de ce petit discours, sorti en octobre et meilleure vente en France depuis fin décembre, de ce « pamphlet » de 13 pages tout au plus, qui fait le choix de consacrer deux pages à la Palestine parmi toutes les guerres dans le monde ? Pas grand’chose à vrai dire. Mal construit, un peu fouillis, évoquant l’influence de Sartre et de l’existentialisme, rappelant les causes du fascisme et du régime de Vichy, ce discours, prononcé au nom de tous des vétérans des mouvements de résistance (furent-ils consultés ?), et non en son seul nom qui figure sur la couverture, s’élève contre l’indifférence et clame haut et fort ce que le commun des citoyens pense de manière un peu triste, défaitiste, voire révoltée.

Or, c’est bien là que le bât blesse, faisant de ce petit livre que l’on s’arrache un objet consensuel : l’auteur nous demande de regarder autour de nous et de nous indigner, tout en prônant la non-violence, la violence n’ayant jamais rien fait avancer. Oui, et alors ? N’est-ce pas ce que nous faisons ? Ne sommes-nous pas déjà allés au-delà, agissant réellement, manifestant publiquement notre « indignation » ? Ne nous a-t-il pas vu défiler dans la rue pour les retraites ? Depuis longtemps, le stade de l’indignation est dépassé pour beaucoup d’entre nous : du changement, voilà ce que la plupart d’entre nous voulons, un refus net et catégorique de cette société qu’on nous impose, de cette société qui avantage outrageusement ses riches, fait culpabiliser ses actifs en leur demandant de travailler plus, et méprise ses inactifs, jeunes ou vieux, et l’éducation des premiers.

Sur ce point, nous sommes bien d’accord, et c’est pourquoi ce petit fascicule, qui n’a absolument rien de révolutionnaire dans tous les sens du terme, est finalement le bienvenu : il donne une certaine légitimité à nos réflexions, à nos rancoeurs, en les mesurant à l’aune de toute une vie d’ancien résistant. Et si son succès s’explique par la confirmation qu’il apporte aux doutes de certains sur la justesse / justice d’une politique qui va droit dans le mur, prônant toujours plus d’inégalités sociales sur le grand échiquier des intérêts économiques des multinationales, alors on ne peut que s’en féliciter.

Indigènes éditions, 2010. – 29 p.. – (Ceux qui marchent contre le vent). – ISBN 978-2-911939-76-1 : 3 €.

Dieu en personne ** de Marc-Antoine Mathieu (2009)

05.12
2009

Dieu se présente un jour dans une file d’attente. Un homme somme toute banal. Après vérification de son identité qu’il est la seule à décliner,  étant évidemment sans papier, sans domicile fixe et sans numéro de sécurité sociale, il déclenche bien malgré lui, après un moment de stupeur dans le monde entier, une vague de procès : il a des comptes à rendre à l’humanité…

Au moyen d’un trait simple, en noir et blanc, Marc-Antoine Mathieu a toujours joué sur l’absurde et sur les frontières entre le réel et l’imaginaire, et ce de manière particulièrement réussie avec son personnage kafkaïen dans la série « Julius-Corentin Acquefacques ». Il imagine ici le personnage incontournable qui a le plus façonné fantasmes et imaginaire collectif à travers l’Histoire, Dieu, et le place devant le tribunal de l’humanité. Pour ce faire, il s’amuse à jongler avec tous les procédés narratifs susceptibles d’évoquer son bref passage sur Terre : médiatisé comme buzz de l’Histoire, Dieu devient ainsi tantôt le sujet d’une pièce de théâtre, d’un film, de best-sellers ou d’un message publicitaire, tantôt il fait l’objet d’une tentative d’analyse psychiatrique, sociologique, juridique, religieuse, picturale, philosophique ou encore scientifique. On ne le voit d’ailleurs jamais, si ce n’est de dos ; en revanche, on l’entend un peu, et ce qu’il révèle du bout des lèvres, c’est que la vérité nous dépasse, et qu’il lui faut disparaître pour redevenir une chimère, une invention de l’homme pour expliquer ce que ce dernier ne peut concevoir, et peut-être n’a-t-il jamais été qu’une bonne histoire, la meilleure qui soit, à l’image de cette BD, à ne pas manquer.

Vous pourrez lire les 8 premières planches du récit complet sur BD-Gest, et mes autres chroniques sur l’oeuvre de Marc-Antoine Mathieu :

- Mémoire morte **
- L’origine ***
La qu… *** (1991)
- Le processus *** (1993)

Le Début de la fin ** (1995)

La 2,333ème Dimension*** (2004)
les Sous-Sols du Révolu ** (2006)

MATHIEU, Marc-Antoine. – Dieu en personne. – Delcourt, 2009. – 122 p. : ill. n.b.. – ISBN 978-2-7560-1487-6 : 17,50 €.
Acheté en dédicace à BD’Boum de Blois.
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