Mots-clefs ‘sida’

Le rêve du village des Ding * de YAN Lianke (2005)

13.05
2007

Titre original : Ding zhuang meng

Roman traduit du chinois par Claude Payen (2007)

Alors que le village des Ding dépérit quelques années après que ses habitants, incités par le vieux Ding puis par son fils, aient vendu leur sang, emportés par une « fièvre » qui n’est autre que le sida, le fils Ding, lui, s’est bâti une petite fortune avec le sang ainsi collecté à outrance, et continue à s’enrichir à présent sur le malheur d’autrui…

Des les premières pages, le ton est donné : le narrateur n’est autre que le petit-fils de douze ans, mort empoisonné par le village pour se venger du père responsable de leurs maux, le grand-père sermonne sans succès son fils, et les gens succombent à la mort la plus laide, laissant leur village en proie à la désolation. Il y aura bien quelques belles échappées, telle cette idée du grand-père de donner un concert, ou encore celle de rassembler tous les malades à l’école, et surtout telle cette belle histoire d’adultère entre deux jeunes malades, qui bravent les tabous sociaux pour vivre pleinement chaque jour qui leur reste à vivre et à s’aimer. Mais la triste réalité est bien là, dénoncée dans cette fiction censurée en Chine, celle de milliers de paysans contaminés par le sida pour avoir donné leur sang sur les incitations du gouvernement. Révoltante.

YAN, Lianke. - Le rêve du village des Ding / traduit du chinois par Claude Payen. – Arles : Picquier, 2007. – 328 p.. – ISBN : 978-2-87730-916-5 : 20 €.
Service de presse
Commentaire sur l’ancien blog

L’homme dit fou et la mauvaise foi des hommes de Florent Couao-Zotti

17.09
2005

cop. Le Serpent à plumes

Dans les nouvelles de Couao-Zotti, voler, tuer, souffrir est le quotidien de ces Africains dans un pays meurtri par le sida, aux relents de vaudou et de magie. Dans la première, un mari profane régulièrement la tombe de son épouse défunte pour la violer, encore amoureux, alors qu’il l’a tuée par accident, la battant tout son saoûl. Dans la seconde, un fou accompagné de sa petite fille fait la démonstration de ses pouvoirs de sorcier devant le maire et la police, condamnant le libéralisme et la mauvaise foi des hommes. Dans la troisième, une jeune fille met bas, seule, dans la saleté, l’enfant né d’un viol. Quelques minutes plus atrd, elle découvre que c’est son tuteur, son oncle qui l’a violée et qui lui a transmis le virus du sida. Etc…

Toutes ces nouvelles sont on ne peut plus affligeantes, noires, désespérées. Le courage m’a manqué pour lire les deux dernières…

COUAO-ZOTTI, Florent. – L’homme dit fou et la mauvaise foi des hommes. – Le Serpent à plumes, 2001. – 211 p. ; 17 cm. – ISBN  2-84261-307-4.