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Comment naissent les araignées de Marion Laurent

01.04
2015

cop. Casterman

Les Etats-Unis, dans les années 1990. Alice souffre du peu d’autonomie que lui laisse sa mère. Un soir où elle réussit à sortir, elle fait la connaissance de Dwight, peu communicatif, qui aime la dessiner, mais qui disparait du jour au lendemain, sans un mot. Empruntant la voiture de son oncle, elle renverse quelqu’un… Isadora, alcoolique, fait la manche depuis qu’elle s’est faite licencier d’une maison de retraite, hantée par la mort de sa propre mère qui a détruit sa vie… Alice et Isadora sauvent ce soir-là Billie, qui allait au même cours de danse qu’Alice avant que son frère et ses amis ne décident de le lui interdire, ainsi que tout contact avec le garçon blanc dont elle est amoureuse… Dwight, enfin, est amoureux d’Alice depuis bien avant leur rencontre mais n’a jamais osé le lui avouer…

Ce roman graphique entrelace les destins de trois Américaines et d’un jeune Américain à la manière d’un film choral. Pour ce faire, Marion Laurent préfère un dessin au trait pur, découpe ses planches et choisit ses plans comme des images cinématographiques. A travers les destins croisés de ces quatre personnages, Alice, adolescente timide, Isadora, sans domicile fixe car ayant rompu toute attache familiale, Billie, jeune afro-américaine brimée par l’extrémisme religieux de sa mère et de son frère, et Dwight, artiste introverti, elle aborde le manque de confiance en soi, la perte des repères, le carcan familial, mais aussi l’art et l’amour. Une première histoire bouleversante de cette jeune auteure.

 

LAURENT, Marion.

Comment naissent les araignées

Casterman (2015).

157 p. : ill. en coul. ; 19*28 cm.

EAN13 978220306075-3 : 23 €.

Le marchand d’éponges ** de Fred Vargas & Edmond Baudoin (2010)

20.10
2010

Il est vingt-trois heures, place Maubert à Paris. Il fait trop froid. Pi Toussaint s’apprête à dormir près de son caddie rempli d’éponges à vendre, quand il assiste à l’assassinat d’une femme élégante. Embarqué au commissariat en qualité de témoin, il rechigne à apporter son aide alors que l’Etat n’a jamais rien fait pour lui. Le commissaire Adamsberg l’emmène faire un tour pour discuter. Entre eux se noue une compréhension mutuelle…

Après avoir collaboré une première fois ensemble pour Les Quatre Fleuves, édité aux éditions Viviane Hamy, voici le fruit d’un nouveau travail d’Edmond Baudoin à partir d’une nouvelle de Fred Vargas, intitulée Cinq francs pièces, extraite du recueil Coule la Seine. Les dessins très noirs de l’illustrateur paraissent faits à l’encre de Chine, pour une réalité cruelle, souvent reniée par les passants, même en plein hiver. Cela fait songer à tous ces gens, ces femmes et ces hommes, qui vendent aux passants qui des mouchoirs en papier, qui la possibilité de se peser, pour ne pas avoir à demander la charité, pour garder un semblant de dignité. A lire.

Librio, 2010. – 62 p. : ill. n.b. ; 22 cm. – ISBN 978-2-290-02718-9 : 5 euros.