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Réinventer la bande dessinée de Scott Mc Cloud

01.04
2017
cop. Delcourt

cop. Delcourt

Dans cette suite (et fin ?) de sa série pédagogique sur la bande dessinée, après L’Art Invisible et Faire de la Bande dessinée, Scott McCloud fait le point sur l’état actuel de la bande dessinée, aussi bien au niveau de l’innovation et de son renouvellement, que des enjeux économiques et des difficultés des auteurs. Il établit ainsi 12 points à partir desquels la bande dessinée peut encore croître et révéler tout son potentiel.

Quelle déception par rapport aux deux opus précédents : déjà au niveau de l’inscription de son analyse dans l’espace-temps, qui se résume beaucoup aux Etats-Unis et à une situation qui date déjà d’une quinzaine d’années ; ensuite, au niveau des 12 points qu’il mentionne, déjà pas mal exploités en France. Et puis, on sent bien qu’il rumine des réflexions amères contre les gros éditeurs américains, ce qui le fait se répéter dans son discours. Malgré tout, ses interrogations restent pleinement d’actualité : quelles pistes n’ont-elles pas encore été suffisamment explorées ? Comment vivre de son crayon lorsqu’on est auteur ? Sous quelle forme la bande dessinée peut-elle se métamorphoser sur le net ?

Une bande dessinée qui réfléchit sur la bande dessinée, pour les amateurs et les pros !

 

A relire les pages :

- 60 : c’est ce que nous faisons avec le Cacograph

- 89 : où il conseille d’ouvrir les BD pour donner envie de les lire

- bas de la p. 127 : placements de la caméra,

- 150-151 : le potentiel du dessin sur ordinateur,

- 187-189, 191, 195 : les enjeux économiques de la BD sur le web,

- 225-227 et 231 : la métamorphose de la BD sur le web.

 

 

 

L’art invisible de Scott McCloud

24.01
2014
cop. Delcourt

cop. Delcourt

Qu’est-ce qu’une bande dessinée ? C’est justement à travers une bande dessinée que l’auteur américain Scott McCloud va tenter d’en proposer une définition exhaustive en 1993.  Après avoir brossé un bref historique de la bande dessinée en en cherchant la source dans les représentations égyptiennes, mayas, médiévales, il aborde son vocabulaire technique. Il passe en revue ensuite les différentes formes d’enchaînement possibles de case en case, démontrant que tout l’art de la bande dessinée réside dans ses ellipses. Il s’interroge également sur la relation étrange entre le temps tel qu’il est représenté dans la bande dessinée et tel qu’il est vécu par le lecteur, ainsi que sur les différentes combinaisons narratives entre le texte et l’image, la meilleure étant celle qui repose sur l’interdépendance. Pour illustrer son analyse, Scott McCloud cite en exemples des extraits de bandes dessinées américaines, européennes et japonaises. Il termine son exposé en faisant l’éloge du neuvième art au sein de l’Art, sur une note optimiste de reconnaissance par ses pairs.

Pour tout auteur de bande dessinée, L’Art invisible de Scott McCloud est vite devenue la référence absolue. Amateur de BD, vous avez également tout intérêt à lire cette bande dessinée théorique : d’une part, vous vous sentirez non plus ravalés à la position débilante de lecteurs de BD, mais à celle d’amateurs d’art, et d’autre part, vous en ferez désormais une lecture plus fine encore, en vous intéressant autant au fond qu’à la forme. A lire sans tarder.

Faire de la bande dessinée de Scott McCloud

08.01
2014
cop. Delcourt

cop. Delcourt

Qu’est-ce qu’une bande dessinée ? R.C. Harvey nous en donne une définition : « La bande dessinée est constituée de récits, ou expositions narratives, dans lesquels les mots (souvent lettrés dans des bulles) compris dans la zone de l’image contribuent généralement au sens des images, et réciproquement. » Pour Scott McCloud, écrire une bande dessinée, c’est donc écrire avec des images. Pour ce faire, il faut opérer différents choix : choisir les moments qui vont décomposer l’action principale, le cadrage, proche des intentions du photographe, l’image, en essayant d’être le plus précis et le plus clair possible, les mots, qui ne peuvent pas être exprimés par l’image, et le flux. Mais c’est aussi concevoir des personnages, les expressions de leur visage et leur gestuelle, à travers lesquels s’expriment autant de techniques de dessinateur. C’est également combiner judicieusement à l’image des mots, soit prononcés par les personnages au moyen des fameuses bulles, soit placés en légendes, ou des bruitages. Scott McCloud se penche ensuite sur l’écriture de l’histoire et la collaboration entre le scénariste et le dessinateur, à partir de quoi tout ce qu’il a expliqué précédemment peut enfin commencer. Enfin il termine par la construction de l’univers dramatique, plus ou moins important selon le genre choisi.

Scott McCloud s’est surtout fait connaitre par ses ouvrages théoriques sur la bande dessinée, et notamment par L’Art invisible (1993), devenu une référence incontournable. Si ce qu’il explique n’a rien de révolutionnaire, Faire de la bande dessinée se révèle néanmoins un outil incontournable auquel se référer pour concevoir ses premières bandes dessinées.