Professeur de philosophie muté dans une nouvelle université, Abe Lucas sort sa fiole d’alcool à tout bout de champ, entre deux cours, complètement dépressif. A quoi bon ? Dit-il. A quoi bon ce métier, à quoi bon vivre ? Précédé de sa réputation de coureur de jupons charismatique, il a déjà la coeur de sa collègue Rita, brune quinquagénaire prête à quitter son mari pour partir avec lui en Espagne, et d’une de ses étudiantes, la belle et intelligente Jill, qui a déjà un petit ami. Pourtant, Abe rejette l’une et l’autre, dégoûté de la vie et de l’amour sexuel. Jusqu’au jour où, dans une cafétéria, Jill et lui surprennent la conversation d’une mère éplorée souhaitant ardemment la mort du juge qui va lui ôter la garde de ses enfants…
A la suite de Match Point, qui s’inspirait quelque peu de L’Inconnu du Nord-Express en concentrant en son protagoniste les deux personnages principaux du film d’Hitchcock, le joueur de tennis célèbre parvenu grâce à un mariage d’intérêt et le bourgeois meurtrier, le concept de L’Homme irrationnel repose entièrement cette fois sur la thèse du crime parfait développé dans le film noir d’Hitchcock, en excluant tout mobile possible. Woody Allen marque d’ailleurs bien sa référence puisque la banquette du diner fait songer à celle du wagon restaurant du train, et puisque Abe répète sans cesse qu’il s’agit d’une prouesse artistique, qu’il jubile en opérant ce crime parfait. Il ne fait ensuite en amont et en aval que développer les mécanismes psychologiques des personnages qui l’entourent… et sa théorie de l’absurdité du destin qui tient souvent aux hasards de la vie, déjà bien démontrée dans Match Point. Cela reste somme toute un agréable moment à passer…
L’Inconnu du Nord Express : Bande Annonce VOST par Filmsactu