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188 contes à régler de Jacques Sternberg

28.11
2010

« C’est au milieu du XXIe siècle que des êtres intelligents surgirent du fond de l’espace pour aborder sur la Terre qu’ils savaient dévastée de fond en comble par une guerre atomique (…) »

Qu’y découvrirent-ils ? Vous le saurez en lisant la suite de cette histoire intitulée Le désert, l’une des 188 qu’égrène ce recueil.

Après s’être essayé à divers genres (romans, théâtre, scénario, dictionnaires, …), Jacques Sternberg était revenu en 1988 à son genre de prédilection, le récit bref, pour notre plus grand plaisir. Bien lui en a pris : dix ans après, consécration à ses yeux, 188 contes à régler, d’abord publié chez Denoël, sortait enfin en Folio, suivis par ses deux autres recueils de nouvelles plus érotiques, Histoires à dormir sans vous (1990) et Histoires à mourir de vous (1991).

Dans la même veine que ses recueils précédents, ces contes sont autant de comptes à régler avec la planète, les êtres humains et la civilisation. Car toutes ces histoires de science-fiction, parmi lesquelles se sont faufilés douze contes fantastiques, sont dénuées de tout scientisme : elles ne visent qu’à distiller la peur chez leur lecteur par le biais d’un schéma narratif réduit à l’essentiel et d’une chute effrayante. Leurs thèmes ? Des topoï contemporains comme la peur de l’autre, l’homme aliéné par la société, et des topoï romantiques comme la fuite du temps et la mort.

Mes contes préférés ? Les chats (un classique chez Jacques Sternberg), Le désert, Le P.D.G. et Les trois clients.


En savoir plus ici sur l’analyse des contes et nouvelles de Jacques Sternberg.

Beaucoup aimé

RELECTURE en 2010 : première lecture en 1998.

188 contes à régler / Jacques Sternberg ; ill. de Roland Topor. – Éd. revue par l’auteur. – [Paris] : Gallimard, 1998. – 377 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. – (Collection Folio ; 3059). - ISBN 2-07-040416-1 (br.) : 39 F.
1ère publication en 1988

L’escalier truqué * de J.-P. Duffour (2009)

18.12
2009

Portant le titre d’une des nouvelles fantastiques qui le composent, L’escalier truqué nous plonge dans l’univers angoissant de locataires d’un immeuble, des animaux anthropomorphes, qui vivent une situation tellement absurde qu’ils croient être en train de faire un cauchemar, et donc pouvoir s’en sortir en se réveillant. Or la chute de l’histoire leur est  presque toujours fatale, et ne fait pas partie de leurs rêves mais bel et bien de la réalité.

Un moment désarçonné par son dessin simpliste qui frappe par ses couleurs très vives, on lit d’une traite ces récits brefs tous oniriques ou kafkaïens.

Rackham, 2009. – 72 p. : ill. en coul.. – ISBN 978-2-87827-125-6 : 16 euros.

300 contes pour solde de tout compte ** de Jacques Sternberg (2002)

27.09
2005


La culture :

« Il avait une soif de connaissances tellement dévorante qu’il ne pouvait pas acheter un kilo de tomates sans avoir potassé l’évolution de la tomate à travers l’univers et les siècles. »

300 contes pour solde de tout compte, un titre ô combien adéquat puisqu’il s’agit du dernier livre publié par Jacques Sternberg, qui s’éteindra quatre ans plus tard, un mercredi 11 octobre 2006, à l’âge de 83 ans. Comme dans son œuvre, il aura achevé sa vie sur une note d’humour noir, d’abord en mourant d’un cancer du poumon alors qu’il avait arrêté de fumer depuis 20 ans, ensuite en choisissant de se faire incinérer… Ses cendres sont déposées au cimetière du Père Lachaise.

On comprend mieux pourquoi son quatorzième et dernier recueil fait la part belle au cynisme et à l’humour noir, omniprésents même dans ses quelques 17 récits fantastiques et 19 de science-fiction qui le composent, ou encore érotiques.

Comme toujours, Jacques Sternberg se refuse à tout réalisme topographique, onomastique et à toute psychologie individualisée. Pas de patronyme donc, pas d’épaisseur psychologique des personnages. Il emploie presque toujours la troisième personne du singulier, la plupart du temps masculine, et féminine une quinzaine de fois, pour s’en moquer tout autant ou pour en louer les atouts de séduction.

Comme toujours aussi, ses textes brefs relatent un événement particulier, qui apparaît souvent comme le résultat explicite d’un choix dans un large éventail des possibles. Jacques Sternberg épure l’intrigue du récit par une technique du raccourci qui rendent plus percutantes encore ses attaques contre la société actuelle qui l’écœure, mais aussi contre le monde de l’édition.

D’ailleurs, plus que dans tout autre ouvrage, Sternberg s’attarde ici beaucoup sur ce qui le préoccupe personnellement, soit sur la non-reconnaissance dans le monde de l’édition, sur les affres de l’écriture, sur la difficulté à être connu, et puis sur la maladie, la vieillesse et plus que tout, sur la mort.

Les récits que j’ai le plus appréciés :

L’Auteur, La Certitude, Les Chiffres, La Culture, Le Déclin, La Fascination, L’Essayiste, L’Indifférent, L’Exergue, La Rue

La certitude :

« Sa vitalité (…), son inconséquence également, lui avaient permis d’avoir une existence pleine de détours passionnés, d’élans irréfléchis (…), mais comme sa lucidité ne l’avait jamais quitté, il ne put jamais oublier que la vie n’était jamais que le seul raccourci d’un rien terrifiant à un autre. » (citation tronquée pour ne pas dépasser quelques lignes – cf droits)

A déguster lentement, mais sûrement : deux minutes suffisent pour lire l’un de ces contes qui peuvent faire deux lignes comme une page, mais combien de temps ensuite la plupart restent gravés dans l’esprit !

STERNBERG, Jacques. – 300 contes pour solde de tout compte. – Paris : Manitoba / Les Belles Lettres, 2002. – 318 p. : couv. ill. en coul.. – (« Le grand cabinet noir »). – ISBN 2-251-77168-9 : 20 euros.

Crises d’asthme d’Edgar Keret (2002)

26.09
2005

cop. Actes sud

Dans la veine de Kafka, trempant sa plume dans l’’humour noir et le minimalisme, cet écrivain israélien égrène la vie quotidienne des gens du commun, sans effleurer ou si peu le conflit avec la Palestine. Il a choisi la forme du récit bref de quelques pages et l’emploi du « je » pour entrer plus vite dans le vif du sujet de ces 48 nouvelles. On grimace beaucoup à la lecture de quelques textes macabres tels que « Mon frère est déprimé », « Le chapeau du magicien », « Langue étrangère » où le père se noie dans son bain pendant que ses fils discutent dans la pièce voisine pour savoir si leur cadeau lui a plu. Etgar Keret porte ainsi un regard désillusionné, plein d’ironie mordante, sur la vie d’un monde à la dérive : violence conjugale, meurtre, préjugés, endoctrinement scolaire. Mais ce regard, il le fait aussi pétiller par quelques clins d’œil, comme ces exceptions à la règle que sont l’« histoire du chauffeur d’autobus qui voulait être dieu » ou « de bonnes intentions ». Dans ce recueil écrit au scalpel, cet auteur, parmi les plus populaires de sa génération en Israël, fait éclater au grand jour l’étrange et inquiétante absurdité de notre quotidien.

 

Lecture d’avril 2003. Rencontre-dédicace le samedi 15 mars 2008.

 

KERET, Etgar. – Crise d’asthme. – Actes sud, 2002. – 208 p. : couv. ill. en coul. ; 19 cm. – ISBN : 2 7427 4093 7 : 18 €.

 

Contes glacés *** de Jacques Sternberg (1974)

24.09
2005

Pour Jacques Sternberg, « écrire un roman de plus de 250 pages, c’est à la portée de n’importe quel écrivain plus ou moins doué. [...] Mais écrire 270 contes, généralement brefs, c’est une autre histoire. Ce n’est plus une question de cadence mais d’inspiration : cela demande 270 idées. C’est beaucoup. »

Contes et nouvelles constituent donc la majeure partie de sa production, en tout cas, la plus intéressante, et le recueil que voici reste à mon sens le plus abouti.

C’est après la guerre, de 1948 à 1973, à Bruxelles, que Jacques Sternberg écrivit ces récits brefs et les lut, deux fois par semaine, à « La Poubelle », cabaret littéraire animé par Jo Dekmine.

Il livre dans ses Contes glacés une vision particulièrement terrifiante de la vie.

Cette vision transcende les genres chez lui. De fait, rien n’est terrifiant mais tout est terriblement reçu. Comme son défunt ami Roland Topor, illustrateur de ses recueils, Jacques Sternberg fuit les appellations et condamne cette manie héritée des sciences naturelles et d’Aristote de toujours vouloir classer la moindre espèce d’écrit dans un genre définitivement arrêté. Mieux que quiconque, Jacques Sternberg passe de l’un à l’autre de ces genres en véritable virtuose et les mélange dans un même récit. Ces genres sont pourtant très proches, et ce dès leur origine. Leur évolution le confirme.

La science-fiction (41 histoires ici), après avoir goûté au plaisir de l’exotisme intersidéral ou scientifique, se penche davantage sur notre condition ; à elles seules les parties « Les Autres » et « L’Ailleurs » en proposent respectivement douze et vingt ; l’intitulé de ces deux chapitres reprend en filigrane les topoï de l’altérité et du voyage exploités par la science-fiction.
Le fantastique (128 contes au total, pratiquement la moitié du recueil) ne répond plus à des peurs externes mais internes à l’homme.
L’humour noir et l’absurde, enfin, plus contemporains, révèlent une forme d’horreur moderne. Il imite d’ailleurs à sa manière les tall stories à l’américaine, ces histoires invraisemblables qu’on débite sans sourciller.
En revanche, Jacques Sternberg affiche son souci de cohésion par la création de chapitres et le choix du titre, qui suggère « glacés de peur ». Contrairement au classement par ordre alphabétique des contes de la plupart de ses recueils, ces contes sont, semble-t-il, répartis en fonction de leurs éléments perturbateurs, de ce qui conditionne l’irruption de la terreur. Et, à l’image de la poupée russe, au cœur de ces contes écrits « pour glacer de peur », et, plus précisément à l’intérieur des rubriques, le propre titre du conte est choisi en fonction du vecteur qui provoque une fissure dans le monde réel. Citons-en quelques-uns dans la rubrique « Les Objets » : La Photographie, Le Papier peint, La Machine à sous, L’Affiche, La Clé, Le Miroir, La Bouteille, La Vitre, Les Lunettes, Le Tricot ou La Photo. En fait, quels que soient leur rubrique et leur genre, les contes sont regroupés sous un dénominateur commun, la terreur.

Le phénomène de la réitération constitue peut-être la loi d’organisation la plus visible pour le lecteur. Ainsi, à plusieurs reprises, l’incipit ressemble à une formule de conte merveilleux dans le style de Marcel Aymé. De même, le schéma narratif est le suivant : la solitude à l’imparfait d’un fantoche mène à une fissure du réel, rupture marquée par le passage au passé simple, qui conduit à la mort du fantoche. Il s’inspire en cela d’une longue tradition de la nouvelle, voire celle de toute la littérature en général, puisque cette structure narrative fait figure de modèle. La quasi-absence de décors et de repères temporels, ce refus de tout réalisme topographique ou historique, confèrent au récit la valeur éternelle et universelle du conte.

L’effet de loupe du texte bref sied à l’effet de terreur recherché : une entrée directe dans le sujet, peu d’événements, des ellipses narratives pour courir plus vite vers la fin. Tous les détails concourent à rendre l’effet envisagé, à entretenir le suspense. Aucun portrait, aucune description ne vient ralentir l’unique intrigue.

Le mot coupe, le mot hache, le mot viole la conscience du lecteur. De la terreur, Sternberg nous propose une vision sans voile. En effet, ce grand virtuose du texte bref dépeint la vie au vitriol, avec la précision du scalpel. Le sang gicle, un homme s’écrase au sol toutes les cinq pages. Tout est mépris, insolence, humour glacé.

Ainsi donc, si Jacques Sternberg a choisi le conte ou la nouvelle, ce n’était certainement pas pour s’inscrire dans la logique moralisante du premier, ni dans l’effort de vraisemblance de la seconde. Telle est donc la fonction des contes et nouvelles de Jacques Sternberg : aller droit au but, sans s’embarrasser de psychologisme de pacotille puisque nous sommes de toute façon de simples automates mis en marche pour un laps de temps réduit.

Sa lecture achevée, le lecteur acquiert la certitude de l’inutilité fatale de tout. A l’instar de ses contemporains, en effet, Jacques Sternberg révèle son observation impassible d’une société – machine et se livre à une analyse lucide de être humain enclin à la bêtise et la misère morales. En effet, s’il existe toujours une peur de l’autre, elle n’est plus pour autant celle d’un monstre venu de notre imaginaire ou d’ailleurs, mais celle d’un monstre bien réel : l’homme. Incapable de communiquer dans l’intimité ou avec l’extraterrestre le plus différent, l’homme reste le pire ennemi de l’homme. Il est capable de la plus grande indifférence, tels le spectacle de la déportation ou celui des événements du Rwanda. Les hommes s’entre-tuent à travers les siècles, pour une question de territoire ou de religion. Par l’absurde, Jacques Sternberg va refuser de jouer la comédie humaine ; il se situe hors de ses conversations insipides car stéréotypées, de son aliénation culturelle, de son perpétuel recommencement. C’est pourquoi la véritable folie, moderne, terrifiante, est chez lui quotidienne, universelle : c’est le thème de l’engagement et du travail, de l’homme aliéné par la passion morbide du travail jusqu’à l’épuisement de ses forces vitales. Du même coup, il critique la société, le capitalisme, la bureaucratie oppressive et toutes les institutions. Il imagine une société futuriste où l’individu perd son identité, sa personnalité, ses relations, sa vie et reverse ses journées de travail en taxes et impôts Il démantèle cette civilisation bâtie sur une idée reçue : « On n’arrête pas le progrès ! ». Jacques Sternberg attaque donc à mots armés le monstre humain et la société inhumaine qu’il a façonnée et qui lui a échappé. Ce ne sont pas un ni deux coups portés à ce soi-disant bon sens quotidien mais plusieurs centaines assénés, à travers ses contes.

« A côté de l’usine qui fabriquait en série des allumettes, cet hommes d’affaires avait créé une entreprise où l’on enflammait les allumettes pour vérifier si elles étaient utilisables. » (p. 196)

Fréquemment, sa rage est aussi d’ordre écologique, dénonçant la pollution et le gaspillage des ressources naturelles. Il n’en garde pas moins ses griffes pour son sujet de prédilection : la religion, qu’il porte systématiquement en dérision.

>Aussi Jacques Sternberg laisse-t-il son lecteur au bord du précipice. Non seulement il enchaîne ses maillons du vecteur – tension vers la terreur sans retour à l’ordre, sans vecteur-détente, mais surtout il détruit ainsi les fondements du réel et ses certitudes sans rien reconstruire. Cette vision anarchique du monde provoque donc aussi le chaos dans l’esprit du lecteur et bouleverse sa propre vision du monde.

Mes contes préférés ? Les Chats, Le Rideau, Le Plafond, La Photographie, Marée basse.

« C’est avec quelque étonnement qu’on remarquait accroché à la porte de ce caveau funéraire l’écriteau : JE REVIENS DANS UN INSTANT. » (p. 162)

Contes glacés. – Paris : Marabout, 1974, 375 p.
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Le portrait *** de Nicolas Gogol

14.09
2005

Traduit du russe par Elsa Triolet

Jeune peintre se consacrant tout entier à son art, vivant en ascèse, Tchartkov voit sa vie bouleversée lorsqu’il trouve dans le portrait angoissant qu’il vient d’acheter de quoi vivre dans le luxe pendant des années. Il ne rêve soudain plus que de gloire et de notoriété auprès de l’aristocratie… Dans une vente aux enchères, l’extraordinaire vivacité des yeux d’un portrait excite la foule jusqu’à ce que la curiosité de cette dernière ne soit piquée par le récit qu’un jeune inconnu leur conte sur son histoire…

Un même sujet, le portrait, est traité de manière différente par deux nouvelles de Gogol aux limites du fantastique. Le sujet de la première se révélera bien plus intéressant que celui de la seconde, qui semble en constituer plus ou moins l’explication mystique, mais qui a peut-être inspiré quelque cinquante années plus tard Oscar Wilde pour son Portrait de Dorian Gray. Toujours est-il que le premier sujet traite de la condition d’artiste, et par-delà des conditions d’émergence de son génie : devient-on un peintre de génie en menant une vie de moine ? Est-on condamné au contraire à la médiocrité au regard de ses pairs si l’on cède aux sirènes de la gloire et des mondanités ? C’est ce questionnement que jugea intéressant Elsa Triolet, à tel point qu’elle proposa sa propre traduction de ces nouvelles, aussi fidèle que possible à la prose du célèbre écrivain russe.

A LIRE !!!

Lire aussi l’article de L’Humanité.



GOGOL, Nicolas.- Le portrait / trad. du russe par Elsa Triolet, postface de Marie-Thérèse Eychart. – Rambouillet : Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet, 2007. – 125 p.. – ISBN : 978-2-84109-690-9 : 9,50 €.

Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet
42, rue du Stade

78120 Rambouillet

Voir le commentaire sur les anciens Carnets de Sel

Si loin de nulle part ** de Jacques Sternberg (1998)

12.09
2005

« Horticulteur fanatique et limité à sa passion, il se fit fatalement faucher dans la fleur de l’âge. » (La fatalité, p. 60).

Dans son avant-dernier recueil de 153 nouveaux contes, Jacques Sternberg fait la part belle à l’humour noir, sur la Création et sur Dieu, sur l’écrivain, sur la vieillesse et la mort, avec toujours une quantité non négligeable de récits fantastiques (29) ou relevant de la science-fiction (30). Nombreux d’ailleurs sont les contes déjà parus dans les Contes glacés ou Géométrie dans l’impossible.

Comme toujours chez lui, la réalité la plus ordinaire peut coûter la vie autant que des voyages interplanétaires, comme un fait mineur peut engendrer des conséquences insoupçonnables. Les certitudes n’ont plus cours. Rien ne sauve l’homme… Et jamais Sternberg n’a autant évoqué la mort, cette mort qui ne saurait tarder à présent, ni sa condition d’écrivain hélas oublié des prix et de la renommée, avec toutefois une lueur d’espoir teintée d’humour noir dans L’auteur, où il se met lui-même en abime. Car sa foi en l’être humain paraît comme une étoile filante, dans ce recueil couleur nuit d’encre, au travers de deux contes seulement, la fraternité en pleine guerre dans La sentinelle et la renaissance de l’amour dans le rendez-vous.

Mes contes préférés ? La création, L’épitaphe, L’essai, Les revenants, Le roman, L’évolution. Les contes de Sternberg, on les prend, on en lit quelques-uns, on sourit, on les repose, mais on ne les oublie pas.

A la fin de l’ouvrage, vous trouverez une table des matières, l’éditorial du Cabinet noir, une biographie de Jacques Sternberg, et un hommage de Sternberg à Alain Dorémieux qui, le premier, en 1954, avait découvert son talent de conteur.

Nous ne tarderons pas à revenir sur cet écrivain prolifique avec cette fois son dernier recueil 300 contes pour solde de tout compte.

Critique dans la presse :

«Un régal de petits récits concis, cinglants, n’épargnant rien ni personne, et surtout pas Dieu dont l’obsession poursuit cet athée, à égalité avec la mort, seule certitude absolue et énigme éternellement irrésolue. » Aliette Armel, Magazine littéraire, février 1999, n°373, p. 74-75.

STERNBERG, Jacques. – Si loin de nulle part. – Ed. Les Belles Lettres, 1998.- 232 p.. – (Le cabinet noir). – ISBN 2-251-7711—0 : 49 F.