Mots-clefs ‘Philosophie’

Guide de préparation au CAPES et à l’agrégation de philosophie

29.07
2013
cop. Ellipses

cop. Ellipses

 

Ce guide donne les clés de ce qu’un jury attend au concours, c’est-à-dire absolument pas un étalage de connaissances, mais au contraire une bonne méthodologie d’analyse de texte ou de notions, appuyée par une argumentation émaillée d’une sélection d’exemples pertinents et précis, portant sur un problème bien déterminé, clairement situés dans l’oeuvre de l’auteur.

Un petit ouvrage clair et synthétique pour les concours de philosophie, mais qui m’a un peu déçue car je n’y ai pas appris grand-chose, à part une meilleure efficacité des fiches de lecture : les outils proposés étant surtout des conseils de bon sens. Rassurant donc, mais un peu succinct à mon goût !

Philosophie magazine

06.06
2013

Parce que la lecture, c’est aussi lire la presse.

philomag68Dans le numéro d’avril 2013 était publié un dossier intitulé « Votre travail a-t-il un sens ?« .  Ce sont bien des raisons d’un « burn-out » dont il s’agit ici :

  • ainsi, pour Pascal Chabot, « les êtres humains peuvent supporter des tâches très pénibles. Mais ils ont un besoin vital de reconnaissance, car c’est elle qui transforme la souffrance en plaisir, qui donne du sens à la difficulté. »
  • pour Richard Sennett, « la loi Aubry était ridicule. Il aurait fallu aller vers une semaine de vingt heures » afin de mieux partager le travail entre les individus, quitte à assurer un complément de salaire au lieu de verser des allocations chômage.
  • un bon travail, c’est semble-t-il avoir le sentiment du bel ouvrage, par rapport à ce que l’on fait, et par rapport aux relations entretenues avec autrui. Le bon travail exige de se transformer soi-même, de se dépasser, pour acquérir de nouvelles compétences. On travaille toujours pour et avec les autres. Personne ne peut échapper à cette lutte pour la reconnaissance parce qu’il y va pour chacun de sa propre identité. Mais ce qui importe pour chacun, c’est qu’on évalue non pas sa personne, mais sa contribution, sur son utilité, sa qualité, son originalité ou sa conformité aux règles du métier.

 

 Cette année s’ouvre la première édition de la fête de la philo : toutes les infos et la programmation ici.

 

cop. Philosophie magazine

Philosophie magazine

Un magazine de vulgarisation philosophique pour appréhender d’un point de vue philosophique l’actualité du monde contemporain, et découvrir la pensée des grands philosophes.

Avant sa création en mars 2006, il n’existait aucun magazine de philosophie en France. Fort de son succès, ce bimestriel indépendant, édité par la société Philo Editions, est dès son sixième numéro devenu un mensuel.

Philosophie magazine ne se réclame d’aucune chapelle d’idées, ni d’aucun courant politique.

Ce mensuel est disponible en kiosque (5 euros) et sur abonnement (24 euros pour 5 numéros (découverte 6 mois) – 47 euros pour 10 numéros par an).

Vous pouvez retrouver des interviews et articles complétant le magazine papier sur http://www.philomag.com/.

 

Revue de presse

Même si je lis régulièrement Philosophie magazine, je prends rarement le temps de vous faire partager sa lecture. En tout cas, la mise à jour de la revue de presse ci-dessous, quand elle existe, se fera toujours un jeudi :

- 50e numéro de la revue : au dossier relativement superficiel Je suis ce que je mange on préférera la rubrique « Le grand auteur » consacrée ce mois-ci à Cioran (juin 2011).

Grand dictionnaire de la philosophie

31.08
2012

cop. Larousse

 

Cet ouvrage monumental s’efforce de passer en revue les origines, les développements et les prolongements présents de la réflexion philosophique, à travers les différentes notions abordées dans l’ordre alphabétique. L’analyse de ces dernières commence par un aperçu étymologique suivi parfois d’un chapô synthétique, avant d’indiquer les disciplines concernées et de proposer un développement encyclopédique, et s’achève sur la liste des différentes références bibliographiques citées dans le texte. A ces quelque 1100 entrées s’ajoutent encore 70 dissertations possibles. De quoi aiguiller les adolescents désemparés devant tel ou tel sujet abscons donné par leur prof de philo.

Un ouvrage de référence donc !

 

Grand dictionnaire de la philosophie / sous la dir. de Michel Blay. – Larousse / CNRS éditions, 2012. – 1137 p. ; 29 cm. – (Grands dictionnaires). – EAN13 9782035861122 : 59,90 €.

Dictionnaire des citations philosophiques

22.06
2012

cop. Larousse

Rien de tel qu’une pensée bien sentie d’un grand philosophe pour étayer une argumentation dans sa dissertation. Qu’à cela ne tienne : cet ouvrage en propose 1524, classées selon les 25 notions abordées au baccalauréat. Pour savoir tout de même qui les a dites et dans quel contexte, ce dictionnaire parascolaire les fait suivre dans une seconde partie par les notices biographiques des 57 grands philosophes cités. Pour bachoter.

 

Dictionnaire des citations philosophiques. – Larousse, 2010. – 385 p.. – ISBN 978-2-03-584571-9 : 10,90 €.

Dieu et l’Etat ** de Michel Bakounine (1882)

08.05
2010

« Trois éléments ou, si vous voulez, trois principes fondamentaux constituent les conditions essentielles de tout développement humain, tant collectif qu’individuel dans l’histoire :

1°) l’animalité humaine

2°) la pensée

et 3°) la révolte.

A la première correspond proprement l’économie sociale et privée ; à la seconde, la science ; à la troisième, la liberté.« (p. 7)


La première constitue le point de départ de l’humanité, laquelle « est en même temps et essentiellement la négation réfléchie et progressive de l’animalité dans les hommes. » (p. 9)


On peut en trouver des preuves dans les mythes bibliques, inspirées selon Bakounine par la sagesse et la fantaisie humaines. Ce dernier en profite pour fustiger la croyance en ses mystères, inexplicables car absurdes, qui puise ses sources dans la condition sociale misérable de l’individu dans la société, historiquement les esclaves et les femmes en premier, et une habitude mentale et morale prenant très tôt le dessus sur le bon sens.


Ainsi les hommes, esclaves de Dieu, le sont aussi pour l’Eglise et l’Etat, qui ne sont alors pas encore séparés. Car « toutes les religions sont cruelles », nous rappelle Bakounine, « car toutes reposent principalement sur le principe du sacrifice, c’est-à-dire sur l’immolation perpétuelle de l’humanité à l’inextinguible vengeance de la Divinité. (…) l’homme est toujours victime, et le prêtre, homme aussi mais homme privilégié par la grâce, est le divin bourreau«  (p. 27) recueillant ses aveux, le châtiant, le condamnant ou l’excommuniant. Elles dénigrent l’humanité et glorifient la divinité, tout comme nombreux sont les prêtres catholiques et protestants qui prêchent la doctrine de la chasteté, de l’abstinence et de la renonciation, et qui démentent leur doctrine par leur exemple.


Or, raisonne Bakounine,

« si Dieu est, l’homme est esclave ; or l’homme peut, doit être libre, donc Dieu n’existe pas. » (p. 26)

Il faudrait, propose Bakounine, transformer toutes les églises et les temples dédiés à la gloire d’un Dieu et à l’asservissement des hommes, en autant d’écoles d’émancipation humaine.

(n.b. personnel : et pourquoi pas en bibliothèques, ces lieux invitant au silence et à la méditation ?)

Il faudrait à ce propos que « le principe de l’autorité, dans l’éducation des enfants, constitue le point de départ naturel ; il est légitime, nécessaire, lorsqu’il est appliqué aux enfants de bas âge », et « doit s’amoindrir graduellement à mesure que leur éducation et leur instruction s’avancent, pour faire place à leur liberté ascendante. »

« Le but final de l’éducation ne devant être que celui de former des êtres libres et pleins de respect et d’amour pour la liberté d’autrui. » (p. 39).


Nonobstant, il se garde bien aussi de mettre la science sur un piédestal et de faire siéger des savants dans un gouvernement.


Ni Dieu, ni maître, telle est la devise de Bakounine qui repousse « toute législation, toute autorité et toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincu qu’elles ne pourront tourner jamais qu’au profit d’une minorité dominante et exploitante, contre les intérêts d’une immense majorité asservie. Voilà dans quel sens nous sommes réellement des anarchistes. »

C’est Elisée Reclus qui publia en 1882 ce manuscrit, après la mort de Bakounine en 1876, désormais devenu célèbre pour la virulence de ses attaques contre les religions et l’Etat. C’est du reste ce qui synthétise le mieux les discours de ce chef de file de la pensée anarchiste.

Pour lui, en effet, l’État doit être aboli dès le début du processus révolutionnaire, afin qu’une nouvelle minorité ne vienne pas remplacer la précédente.


C’est en cela que Bakounine, dont les idées vont inquiéter Marx au point de vouloir le discréditer et de le faire exclure de l’Internationale, va se montrer d’une lucidité visionnaire, par rapport aux dictatures communistes qui vont suppléer aux gouvernements qu’elles auront renversés. De même, Bakounine se méfie déjà de l’Allemagne, « systématiquement envahissante, conquérante »,« devenue une menace, un danger pour la liberté de toute l’Europe. » (p. 51).

Enfin, le refus de toute transcendance, qu’elle soit métaphysique ou religieuse, constitue pour lui la condition première de la liberté de l’esprit. Il y a du coup peu de grands hommes que Bakounine respecte, si ce n’est Mazzini, Michelet, Quinet, John Stuart Mill.

Un pamphlet édifiant, qui n’a hélas pratiquement pas pris de ride !

Chronologie biographique et repères bibliographiques en fin d’ouvrage.



BAKOUNINE, Michel. – Dieu et l’État / postface « Ni Dieu ni maître » de Joël Gayraud. – Mille et une nuit, 2010. – 119 p.. – ISBN 978-2-84205-074-0 : 3 euros.


En savoir plus sur Wikipédia, le blog de Création Libertaire ou encore le site des Increvables Anarchistes.

Antimanuel de philosophie *** de Michel Onfray (2001)

26.09
2005

Michel Onfray use de la philosophie comme de la dynamite, en nietzschéen, en interrogeant le monde à partir de questions touchant les lycéens, pour ensuite proposer les extraits d’essais philosophiques sur la question : la haine généralisée par l’art contemporain, les limites à la liberté pour protéger les plus faibles, la passion du mensonge chez les politiciens, l’aversion de la raison et de la science en religion, ….

Un ouvrage philosophique qui se lit d’une traite, collant aux préoccupations du lecteur tout en forgeant sa culture des grands textes, philosophiques et anarchistes. A lire, que l’on n’aime ou pas la philo ! Nul autre livre ne vous incitera peut-être autant à vous intéresser de plus près !

ONFRAY, Michel. – Antimanuel de philosophie. – Paris : Bréal, 2001. – 334 p. : ill. en coul. Et n.b.. – ISBN 2-84291-741-3