Mots-clefs ‘peinture’

Elsa : le danseur de Makyo et Faure

16.08
2017
cop. Glénat

cop. Glénat

Lalie et sa fille, Elsa, sont séquestrées dans la cave d’une secte par Benoit, un tueur professionnel engagé par Cassina, endetté, qui recherche des toiles représentant une enfant qui manquent à la collection Zystein. Alors que son mari et le commissaire cherchent à les sortir de ce mauvais pas, Elsa ressent le besoin de peindre pour s’extérioriser et réussit à sortir…

Un dessin un peu daté maintenant pour un scénario chétif, sauvés par le mystère qui entoure et les toiles et cette enfant-peintre, Elsa…

Le chef-d’oeuvre inconnu de Balzac

01.02
2015
cop. Folio classique

cop. Folio classique

Ce dimanche retour à un classique : la nouvelle de Balzac intitulée Le Chef-d’oeuvre inconnu, que j’admets n’avoir encore jamais lue.

Un jeune artiste alors inconnu, Nicolas Poussin, profite de la visite du vieux maître Frenhofer à l’atelier de Porbus pour lui emboîter le pas et écouter ses commentaires constructifs sur le tableau Marie l’Égyptienne, que Porbus et Poussin pensent achevé, mais qui parait encore au maître bien insuffisant à rendre compte du vivant. En quelques coups de pinceau, Frenhofer joint le geste à la parole et sublime le tableau à tel point que celui-ci semble prendre vie. Il n’en faut pas moins pour susciter la curiosité de Poussin qui n’a plus qu’un désir, découvrir la toile sur laquelle travaille en secret le grand maître depuis dix ans, La Belle Noiseuse. Il lui propose alors en échange de faire poser pour lui la femme qu’il aime, Gillette, au risque de perdre son amour. Frenhofer accepte…

Texte mythique qui fut adapté au cinéma, Le Chef-d’oeuvre inconnu constitue une réflexion sur la création artistique aux limites de la folie, mais surtout sur l’art, et notamment sur l’art figuratif : comment reproduire avec simplement des pinceaux et des couleurs le mouvement de la vie ? Ne faut-il pas justement s’éloigner de la réalité pour mieux la faire apparaître ? Balzac n’aurait-il pas pressenti la force de l’abstraction ? N’aurait-il pas eu, au travers de cette nouvelle qui se voulait fantastique, l’intuition malgré lui des grandes révolutions picturales ?
Une passerelle littéraire intéressante avec les arts plastiques et l’histoire des arts. 

BALZAC, Honoré de.

Le chef-d’oeuvre inconnu.

Gallimard (Folio classique, 5880 ; 2015)

120 p.

EAN13 978207046284 : 2 €.

Hokusaï : 100 chefs-d’oeuvre

30.11
2014

cop. Larousse

Hokusaï, l’artiste japonais le plus célèbre, fait l’objet d’une exposition au Grand Palais jusqu’au 18 janvier 2015, que j’aimerais pouvoir aller voir.

Mais c’est depuis la fin du 19 siècle que ses estampes ont marqué de nombreux artistes tels que Van Gogh, Monet ou Gauguin, et que ses personnages longilignes et graciles, ses scènes érotiques ou de la vie quotidienne, ses paysages sublimés, dont ses Cent vues du mont Fuji, ont permis l’introduction de l’art japonais en France.

Une centaine de ses magnifiques estampes en couleurs, parmi lesquelles son œuvre majeure La Vague, sont reproduites dans les trois quarts de cet ouvrage abondamment illustré, qui aborde dans une première partie la biographie de l’artiste, qui réalisa même de véritables happenings, et ses principaux sujets.

Un ouvrage de référence d’un excellent rapport qualité-prix.

PROTAIS, Johann, ROUSSEAU, Eloi. Hokusaï : 100 chefs-d’oeuvre. – Larousse, 2014. – 127 p. : ill. en coul. ; 24 cm + glossaire, index. – EAN13 : 9782035904966 : 12.90 €.

Roy Lichtenstein de Protais et Rousseau

06.12
2013
cop. Larousse

cop. Larousse

A l’occasion de la rétrospective consacrée à Roy Lichtenstein (New York 1923-1997) au Centre Georges Pompidou en 2013, les auteurs se sont penchés sur cette figure emblématique du pop art américain. Roy Lichtenstein reproduit des images de la culture populaire, issues de l’univers graphique des comics et des affiches publicitaires, dans une trame pointillée, s’attardant sur leur symbolique et sur leur appartenance significative à cette période d’après-guerre.

Après une biographie synthétique de Roy Lichtenstein, ce livre d’art de format moyen offre un bon aperçu de son œuvre, en en sélectionnant une bonne vingtaine, affichées sur la belle page, dont il donne les raisons qui en font des chefs d’oeuvre, le contexte de leur création, les explications sur les techniques employées, des clés de compréhension et des précisions sur leurs dimensions, leur support, leur matériau et leur lieu de conservation. En fin d’ouvrage vous trouverez des repères chronologiques et un glossaire.

PROTAIS, Johann, ROUSSEAU, Eloi. – Roy Lichtenstein. – Larousse, 2013. – 125 p. : ill. en coul. ; 19*24 cm. – EAN13 978-2-03-589361-1 : 12,90 €

Le rendez-vous de Venise de Philippe Beaussant

27.10
2013
cop. Fayard

cop. Fayard

A la mort de son oncle Charles, grand historien d’’art, qu’’il admirait au point de l’’avoir imité dans sa passion pour la peinture, Pierre découvre un petit carnet rempli de ses pattes de mouche, des révélations d’’une personne dont il n’’a pas su deviner les secrets pendant quinze ans passés à ses côtés : les souffrances d’un corps vieillissant couplés à la nostalgie d’’un grand amour. Judith, c’’est le prénom de cette femme qu’il a aimée, et qui lui a tant fait aimer la peinture, lui qui n’’avait pourtant fait que cela toute sa vie. Un jour, à Rome, lors d’’un colloque d’’histoire de l’art, Pierre rencontre Judith, et sa fille Sarah.…

On ne pouvait pas rêver plus beau roman sur la peinture, sachant si bien en parler, et de façon si subtile. Réciproquement, à sa lecture, on apprend à regarder autrement une oeuvre d’’art, et c’’est en partant d’’un tableau qu’’on imagine toute une histoire, tout un roman, tout un destin, comme celui de cette Petite fille à l’’oiseau mort des musées royaux de Bruxelles. Dommage que la fin soit si convenue !

BEAUSSANT, Philippe. – Le rendez-vous de Venise. – Paris : Fayard, 2003. – 196 p. ; 22 cm.. – ISBN 2-213-60993-4 : 14 € €.

Hopper : l’expo

01.03
2013

Quand vous êtes jeune maman depuis presque trois mois, 24h sur 24h avec votre bébé que vous allaitez, que vous ne sortez plus, et que l’on vous dit : « voilà, tel jour, je peux te le garder. », vous feriez quoi de cette journée du 28 janvier ? Eh bien non, je n’ai pas fait les soldes, même si j’ai tout de même piétiné deux heures dans le froid avant de pouvoir entrer (je m’en doutais bien) : j’ai pris le train pour aller voir l’exposition de Hopper au Grand Palais. Forcément, j’en suis ressortie non pas avec le gros catalogue d’exposition, mais avec le petit format, avec absolument toutes les oeuvres aperçues, les commentaires en moins. Alors que dire de ce catalogue, sinon qu’il retranscrit les différents éléments biographiques donnés dans l’ordre chronologique au cours de l’exposition, ainsi que toutes les oeuvres exposées sur la belle page, leur légende en vis-à-vis. Seulement, bien sûr, rien ne vaut de les avoir vues, réellement : impossible dans ces reproductions, qui ne servent là que de béquilles à une mémoire défectueuse, de retrouver les couleurs et l’extraordinaire luminosité des tableaux de Hopper. Rien à voir. Avoir l’opportunité de contempler ces toiles et gravures ne se représentera plus de sitôt, la plupart appartenant aux musées des plus grandes villes américaines.

Citons ses plus belles oeuvres à mon sens :

-  l’huile sur toile Soir bleu (1914), allégorique, clôt ses séjours en Europe (1906,1909,1910) qui l’ont beaucoup inspiré jusqu’alors : des gens attablés, bourgeois, bohèmes et même un maquereau, regardent un Pierrot lunaire (l’artiste).

- notons aussi parmi ses influences celle de Charles Burchfield, avec par exemple sa Promenade (1927-1928), qui fait penser à un cartoon :  dans un décor sont tout en rondeurs (de belles maisons de ville de style victorien, des voitures, un arbre noueux au centre), une vieille dame promène son petit chien vêtu d’un manteau – une espèce de Yorkshire ?-, que suivent en riant, semble-t-il, trois grands chiens.

- ses 26 gravures, au crayon très précis, telle House on a hill (1920) où un couple arrive chez quelqu’un ? dans leur nouvelle demeure ? – …

 

Maison de Wimereux

S’inspirant des sujets photographiés par Eugène Atget (Paris) et Mathew B. Brady (E.U.), Edward Hopper a en effet peint de magnifiques maisons, les plus célèbres étant

House by the rail road, qui me fait songer à une autre, dans la ville balnéaire de Wimereux, au bord de la Manche, ci-contre. Sur un ciel vague, la lumière brumeuse d’un jour de grand soleil est projetée sur son profil. Elle est peinte de trois quart, en légère contre-plongée, avec la voie ferrée en premier plan, dont la rouille rappelle le toit rouge de la maison, laquelle semble presque humaine, vivante.

La lumière fait tout, même quand elle est artificielle comme dans Drug store (1927)

et Lighthouse hill (1927) : là aussi, la lumière vient sur le profil de la maison et du phare, peints de trois quart. Un beau ciel bleu, des rouges, des verts.

Devant ces maisons, ni personnage ni animal.

- Summer twilight : que dit l’homme à la femme sur le balcon ?

- East Side Interior (1922) :  une femme, près de la lumière d’une fenêtre, se penche pour regarder… quoi à l’extérieur ?

- Eleven A.M. (1926) : cette femme est-elle vraiment nue ? Blafarde ? Cela reste indéterminé. Elle regarde par la fenêtre, semble s’ennuyer, observe peut-être la circulation en contrebas ou l’effervescence des passants.

- Two on the Aisle : des gens avant le spectacle réunis pour ressentir une même émotion.

Vues de loin, les toiles sont magnifiques. Si ce n’est pas sur une maison, un terrain vague devant mur enserrant quelques habitations et une église - Freight Cars, Gloucester (1928) - un paysage - éblouissant dégradé de verts de The Camel’s hump (1931) ou splendide coucher de soleil de Railroad Sunset (1929) avec encore le motif de la voie ferrée - , c’est sur des personnages que se pose la lumière, ainsi les deux femmes attablées (avec le chapeau bleu canard au milieu de la toile) dans Chop Suey (1929). Dans Gas (1940), une belle lumière transfigure également cette station service, avec de forts contrastes de rouge et de vert.

On reste également stupéfait devant ces énormes formats, tel Hotel Room (1931), à la composition assez géométrique, avec de grandes plages de couleurs : que lit la femme ? Pourquoi est-elle assise sur le bord du lit, et non allongée ou installée plus confortablement dans le fauteuil vert ? Elle lit en attendant, mais en attendant quoi ? Dans Room in New-York (1932), le spectateur reste à l’extérieur, dans la nuit, et observe un couple qui se retrouve le soir, sans se parler, dans un décor et des vêtements aux couleurs acidulées. Dans Summertime (1943), une jeune femme au chapeau, à la robe diaphane, attend qui ? Voit quoi ?

Comment ne pas en venir enfin à Nighthawks (1942) aux tonalités vert-rouille / bois, dont l’ennui sourd de ce pub très propre, à l’instar de la rue déserte. Cette toile avait inspiré un roman à Philippe Besson, comme tant d’autres par l’oeuvre d’Edward Hopper. Et comment pourrait-il en être autrement ? Il n’y avait rien de plus amusant et de plus intéressant dans cette magnifique exposition que d’écouter les multiples hypothèses de lecture des uns et des autres. D’une toile fusaient une multitude d’histoires possibles. Chaque univers solitaire et silencieux ouvrait des portes sur un avant et un après à deviner. Et c’est bien cela qui me plait tant chez Hopper. L’exposition s’achève sur Sun in a empty room (1963), comble de la solitude, une lumière vidée de ses personnages ; il ne reste plus qu’une pièce complètement vide : la vie passe, des histoires se font et se défont entre ces murs.

Sublime !

 

Van Gogh : maître de la couleur

26.09
2012

 

cop. Larousse

 

Tourmenté, Van Gogh le sera jusqu’à la fin de ses jours, et fera transparaître de plus en plus ses angoisses dans ses toiles, jusque dans le choix de ses couleurs enfiévrées et de ses tracés sinueux.

 

Après avoir retracé en une vingtaine de pages le parcours biographique de l’artiste, cette nouvelle collection “Albums” chez Larousse propose en vis-à-vis l’analyse synthétique de 45 reproductions en pleine page, dans l’ordre chronologique.

Un excellent documentaire, même si l’on peut regretter n’avoir ici qu’une pâle idée des couleurs et des épaisseurs de couches des toiles reproduites.

 

Dans la même collection, Monet : orfèvre de la lumière.

 

DENIZEAU, Gérard. – Van Gogh : maître de la couleur. – Larousse, 2012. – 123 p. : ill. en coul. ; 18*24 cm. – (Albums). – EAN13 9782035876201 : 12,90 €.