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La guerre des Lulus : 1915 – Hans

29.01
2014
cop. Casterman

cop. Casterman

Mercredi, c’est bande dessinée

Les Lulus, ces quatre anciens pensionnaires de l’orphelinat livrés à eux-mêmes dès le début de la guerre, et leur amie Luce, sont bien embarrassés par la présence du soldat allemand, Hans, qu’ils ont dû faire prisonnier. Après avoir surmonté leur frayeur, Hans, qui a voulu déserter son régiment, devient pour eux un véritable ami…

Dans cette suite à La Maison des enfants trouvés, Régis Hautière rend palpable les injustices et horreurs de la guerre, tout en rendant ses personnages terriblement attachants. Cette série qui, tout en flirtant avec l’humour de La Guerre des boutons, traite de la guerre avec intelligence et humanité, a vraiment tout pour elle !

HAUTIERE, Régis, HARDOC. – La guerre des Lulus : 1915 – Hans / coul. de David François et Hardoc. – Casterman, 2014. – 56 p. : ill. en coul. ; 32 cm. – EAN13 9782203063976 : 13,50 €.

Reçu en service de presse.

La guerre des Lulus : 1914 – la maison des enfants trouvés

13.02
2013

 

cop. Casterman

 

Mercredi, c’est bande dessinée

Les Lulus, ce sont quatre pensionnaires de l’orphelinat de l’abbaye de Valencourt en Picardie : Lucas, Lucien, Luigi et Ludwig. Les Lulus, ce sont quatre pensionnaires de l’orphelinat de l’abbaye de Valencourt en Picardie : Lucas, Lucien, Luigi et Ludwig. En été 1914, dans l’ignorance dela guerre qui arrive jusqu’au village, ilsprofitent des moments d’inattention des deux prêtres pour faire le mur et rejoindre leur cabane dans la forêt. Un jour, en leur absence, l’abbaye et tout le village sont évacués par l’armée française : se retrouvant seuls derrière les lignes allemandes, les Lulus s’organisent pour trouver des vivres…

Pas facile de relater la guerre dans une bande dessinée à destination des enfants, et pourtant Régis Hautière y parvient haut la main en imaginant cette histoire d’enfants perdus, qui nous rappellent un peu ceux de Peter Pan, réfugiés dans leur cabane en bois, avec l’aide du trait à la fois rond et précis de Hardoc. Ses dialogues truculents et pleins de naïveté sur la mort et sur la religion abordent le thème de la guerre sans sang ni violence, volontairement proche de l’ambiance d’une Guerre des boutons. On reste sur notre faim en attendant la suite avec impatience !

HAUTIERE, Régis, HARDOC. – La guerre des Lulus : 1914 – la maison des enfants trouvés / coul. de David François et Hardoc. – Casterman, 2013. – 56 p. : ill. en coul. ; 32 cm. – EAN13 9782203034426 : 12,95 €.

Reçu en service de presse.

Peter Pan ** de Loisel

09.07
2007

Loisel revisite l’histoire de Peter Pan, imaginée par James Matthew Barrie, et adaptée à l’écran par Walt Disney.

Le premier album surprend d’abord : il nous plonge dans le Londres des plus démunis, dans l’alcoolisme, la prostitution et la cruauté. Les personnages sont laids, la figure édentée et mauvaise. Seules lumières dans cette fange : le jeune Peter qui raconte à des orphelins la douceur des caresses de sa maman fictive, Sir Kundal qui lui a appris à aimer toutes sortes d’histoires, à lire et à écrire, et… la petite fée Clochette qui vient sauver Peter de ce monde d’adultes qui n’est que concupiscence.

Les albums suivants construisent le personnage de Peter Pan, son monde peuplé de sirènes mortelles, de nains, de centaures, d’elfes et de fées, du crocodile Tic-Tac et du capitaine Crochet. Peter Pan retourne parfois dans le monde des adultes d’où il vient, emportant avec lui sa mallette de médecin, un Londres dans lequel Jack The Ripper défraie la chronique en éventrant les prostituées, dont la mère alcoolique et sans coeur de Peter…

Ce monde, pourtant, n’est pas aussi merveilleux qu’il n’y paraît, car il est le pays de l’oubli et de l’enfance, un pays où l’on oublie tout, même ceux que l’on a aimés et qui ont été assassinés, un pays où l’on ne subit pas les conséquences de sa méchanceté ou de sa jalousie…

Après la lecture du premier tome, très sombre, c’est un vrai plaisir de se retrouver dans ce monde féérique, de voir Peter le modeler peu à peu et Peter devenir Peter Pan avec ses enfants perdus. Mais Loisel se garde de nous dépeindre un monde merveilleux vers lequel s’échapperaient tous les enfants que nous demeurons dans nos coeurs : d’abord par la peinture de ses personnages, aucun ne représentant vraiment un canon de la beauté ni ne respirant la bonté, puis par son histoire qui laisse planer quelques doutes sur la véritable identité de Peter à Londres…
Au final, voici une série que j’ai avalé d’un trait mais qui m’a laissé un arrière goût doux-amer, comme des souvenirs d’enfance peut-être…. qu’on prendrait garde à ne pas trop embellir.

Un site est consacré à cette série de Vents d’ouest.

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La joie de vivre ** d’Emile Zola (1884)

16.09
2005

Orpheline à 10 ans avec un bel héritage, Pauline Quenu est recueillie par son oncle et sa tante. Douce et calme, elle se fait aussitôt accepter par eux et par son cousin Lazare, qui vient d’obtenir son baccalauréat mais ne rêve que de musique au grand dam de sa mère, qui nourrit beaucoup plus d’ambitions pour lui. Peu à peu, la petite se dévoue entièrement à cette famille d’adoption et à tous ces pauvres gens du village qui envoient leurs enfants mendier auprès d’elle tous les samedis, mais plus encore pour Lazare pour lequel elle va consentir à alléger le paquet de titres dont elle a hérités. Et plus les années passent, plus Lazare change de passions, plus le ménage de la famille vient à manquer, et tandis que le magot s’allège, la famille, ayant mauvaise conscience, commence à beaucoup moins l’aimer…

Ce roman psychologique semble être le plus intimiste de Zola, en ceci que Lazare souffre comme lui de cette idée de sa mort prochaine. Zola essaie ainsi de réagir contre sa propre hantise de la mort en brossant le portrait de ce personnage nerveux, jamais heureux, antinomique de celui de Pauline portée par une pulsion de vie et d’altruisme, contre le scepticisme et le désespoir pour ceux qui sont trop instruits pour croire aux promesses religieuses. Toute une machinerie du corps est ainsi mise en branle dans le roman à travers les maux dont souffrent l’oncle avec sa goutte, puis la tante, et enfin Louise dont l’enfantement est terrifiant. Zola confronte ainsi la maladie, la douleur physique, à la joie de vivre, à la patience de Pauline qui croit en la médecine et en la toute-puissance de la volonté. C’est ainsi que Pauline, en lutte d’abord contre sa jalousie et son besoin d’être aimée, puis pour son droit d’être pleinement femme et mère, atteindra l’ultime abnégation d’elle-même. A tel point que le lecteur est révolté devant cette souffrance morale, il a bien envie de la secouer, et de rêver pour elle d’une autre vie possible que lui laisse entrevoir le cher médecin, seul à voir clair dans son dévouement sans borne.

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