Mots-clefs ‘mythologie’

Vaïana : La légende du bout du monde

09.11
2017

VaianaPour la fiche technique et le synopsis, on pourra se reporter à l’article Wikipédia sur ce 137e long-métrage d’animation des studios Disney, sorti en 2016 et réalisé par Ron Clements et John Musker.

Nous voici donc cette fois en Polynésie. Il s’agit une fois de plus d’une héroïne (Manne mercantile des produits dérivés ? Public de petites filles plus lucratif ?). Les différents auteurs de Wikipédia se sont prononcés dans l’article sur les sources d’inspiration du scénario, resté plus ou moins fidèle aux mythes polynésiens.

Revenons pour ma part au message véhiculé et au modèle donné aux enfants : il est dommage qu’il s’agisse ENCORE d’une princesse (une fille de chef). Cela aurait tout aussi bien pu être une jeune fille du clan, sans qu’il y ait toujours une relation monarchique, cette supériorité hiérarchique uniquement basée sur une transmission par  lien de parenté. La jeune fille apparait comme intelligente, rusée, sportive, sans qu’on insiste lourdement sur sa beauté, ce qui est louable. Elle finit par triompher de sa mission de réparation du mal causé à Dame nature, l’île déesse, avec l’aide du demi-dieu, sans qu’il lui fasse trop d’ombre et sans qu’il y ait encore une énième amourette, ce qui est bien aussi.

Une histoire somme toute distrayante, sans plus.

Les cent nuits de Héro

22.03
2017
cop. Casterman

cop. Casterman

Non, il ne s’agit pas des mille et une nuits de Shéhérazade, mais bien des cent nuits de Héro. Dans un monde où les dieux à tête d’aigle exigent qu’on les vénère, où les hommes condamnent à mort les femmes qui lisent, accusées de sorcellerie, deux hommes font un pari, celui que Manfred, qui a déjà tué sa femme pour l’avoir soupçonnée d’adultère, pourra ou non séduire la femme de son ami en son absence, qui durera cent nuits. Mais Héro, la bonne et l’amante de l’épouse, Cherry, a tout entendu. Elle décide alors de raconter à Manfred chaque nuit une histoire pour l’empêcher de violer Cherry…  

Isabel Greenberg revisite le récit fondateur en renouvelant la tradition du conte et en insistant fortement sur sa charge féministe. Le dessin noir et anguleux, presque naïf et assez déplaisant, assombrit encore le sort funeste que connaissent les femmes dans cette bande dessinée d’envergure, démontrant un immense talent de conteuse.

GREENBERG, Isabel

Les Cent nuits de Héro

Casterman, 2017

219 p. : ill. n.b. ; 22*31 cm

EAN13 9782203121959 : 29 €

La mythologie en BD : les Métamorphoses d’Ovide

07.09
2016
cop. Casterman

cop. Casterman

En deux à six planches, Béatrice Bottet nous propose là une sélection de mythes connus comme celui de Persée ou d’Orphée et Eurydice, et moins connus comme celui de Pygmalion.

Au premier regard, le dessin ne m’attirait pas, mais finalement, l’album se lit très bien, tant le récit des innombrables aventures des Dieux et des humains est captivant. Qui plus est, les Métamorphoses d’Ovide sont au programme de 6e.

Bottet, Béatrice, Pinet, Ariane

Les Métamorphoses d’Ovide

Casterman (La mythologie en BD ; 7)

EAN 13 9782203109681 : 13,95 €

Saru de Daisuke Igarashi

06.05
2015

Saru-01-shogakukanBeau pavé que ce one shot de Daisuke Igarashi. Mais aussitôt entré dans le récit, on n’en ressort d’une traite que 440 pages plus tard. Du manga grand spectacle, avec le réveil de Divinités ancestrales symbolisant le Bien et le Mal, le Yin et le Yang, auparavant canalisées et qui se manifestent alors à Angoulême comme aux quatre coins du monde. Un petit groupe tente d’empêcher la fin du monde promise : une jeune étudiante japonaise, un habitant du Boutan, un prêtre exorciste et une jeune fille possédé…

Si cette histoire mêlant religions et légendes chinoises relatives aux rois Singes ne m’a pas convaincue, tout compte fait, le suspens est là et bien là, le plaisir de lire aussi, le dessin soigné et détaillé. Aussi, amateurs d’ésotérisme, sans aucun doute passerez-vous un bon moment !

 

Croyances et symboles de l’Antiquité

21.02
2014
cop. Larousse

cop. Larousse

D’Abeille à Zodiaque, en passant par balançoire, chêne, cigale, danse, éclipse, grenouille, laurier, sept et violette, ce dictionnaire passe en revue tout ce qui a pu faire l’objet de croyances et de superstitions dans le monde ancien du pourtour méditerranéen.

Jean-Claude Belfiore, avec souvent beaucoup d’humour, nous offre ici un formidable outil pour comprendre la symbolique de tel ou tel végétal, animal, chiffre, couleur ou autres présents dans les textes anciens. Cet ouvrage d’une lecture agréable ne s’adresse pas seulement aux passionnés de l’Antiquité.

BELFIORE, Jean-Claude. – Croyances et symboles de l’Antiquité. – Larousse, 2010. – 1073 p.. – (In extenso). – ISBN 978-2-03-583943-5 : 26 €.

 

 

Larousse des mythologies du monde * de Fernand Comte (2004)

08.04
2011

copyright Larousse

RELECTURE

 

Ce bel ouvrage relié offre un panorama de tous les mythes et de toutes les divinités en lesquelles ont cru ou croient encore les hommes selon leur pays ou continent. Destiné à un large public, ce magnifique documentaire présente deux atouts imparables : la richesse de son iconographie et le tour d’horizon encyclopédique des récits fondateurs et de toutes les représentations historiques du sacré, qu’il s’agisse d’objets, de peintures, de sculptures, de céramiques ou d’artefacts remodelant le paysage.


COMTE, Fernand. – Larousse des mythologies du monde. – Larousse, 2004. – 321 p. : ill. en noir et en coul. ; 32 cm.. – ISBN 2-03-505526-1 : 45 euros. Bibliogr., index.

Jocaste de Brian Aldiss

14.04
2006

cop. Métailié

Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Catherine de Léobardy

Œdipe règne sur Thèbes, entouré de la Sphinge, enceinte, qu’il retient prisonnière, de ses deux fils et deux filles, Antigone étant sa préférée, et de leur mère Jocaste, dont la grand-mère Sémélé, vieille sorcière, chasse les harpies, avec pour animal de compagnie un griffon. Mais Thèbes vit sous le poids d’une malédiction. Les Dieux semblent attendre l’expiation d’un péché, d’un crime : Oedipe lance alors un appel pour retrouver et punir le meurtrier de son prédécesseur, le roi Laïos, dont il a épousé la séduisante femme, Jocaste. Cette dernière l’a pourtant supplié de n’en rien faire, perturbée par les prédictions de Sophocle lui-même, rencontré dans une autre dimension, puis du devin Tiresias. Que cache Jocaste à son époux ? Qui est vraiment Œdipe ?

Brian Aldiss propose ici sa version romanesque de la tragédie d’
Œdipe, fils de roi ayant, sans le savoir, assassiné son véritable père et épousé sa mère, devenant doublement coupable de parricide et d’inceste. Il offre cette fois à Jocaste le premier rôle, celui de la mère et épouse qui sait tout mais ne lui avouera jamais rien, et donc la véritable responsable de sa tragédie.

J’avoue avoir failli reposer ce roman au bout des vingt premières pages : Brian Aldiss semblait au début vouloir revisiter le mythe d’Œdipe de façon déconcertante, avec tout un bestiaire mythologique proche de l’héroïc-fantasy et avec d’innombrables anecdotes salaces. Puis le récit prend forme, et, une première intrusion de Sophocle dans la narration nous surprend et perturbe Jocaste, à qui il affirme qu’elle n’est qu’un personnage secondaire dans cette tragédie grecque qu’il a écrite pour mettre en exergue l’inéluctabilité du destin et de la fatalité. D’autres incursions suivront, dont celle, finale, de ce jeune Karimov prêt à être exécuté pour avoir osé présenter à son Président Œdipe roi et Antigone, qui apparaîtra à son tour aux yeux de la jeune femme prête à enterrer son frère, encourant la mort, préférant accomplir son devoir moral que respecter la loi d’un seul homme, fusse-t-il Roi de Thèbes.

Une version troublante, dont la violence et la sexualité incestueuse à peine contenue mettent le lecteur plus mal à l’aise que dans la tragédie de Sophocle.

 

ALDISS, Brian. – Jocaste. – Métailié, mars 2006. – 213 p.. – (Bibliothèque anglo-saxonne). – ISBN : 2-86424-575-2 : 17 €.