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Les Inrockuptibles ** (1986-)

24.03
2011

copyright Les Inrockuptibles

Parce que la lecture, c’est aussi lire la presse :

Un magazine d’actualité culturelle !

Pour la petite histoire

A l’origine, Les Inrockuptibles, hebdomadaire culturel, était un magazine trimestriel français consacré au rock, d’où son titre, mot-valise, contrepèterie inspirée du fameux film Les Incorruptibles. Peu à peu d’autres rubriques culturelles ont fait leur entrée, comme la littérature et le cinéma, quelques brèves aussi. En mars 1992, la revue devient mensuelle, et en 1995, hebdomadaire. Désormais le magazine se veut généraliste, et accompagne régulièrement ses numéros de compilations sous forme de CD.

Les Inrocks aujourd’hui

Changeant plusieurs fois de formules, le magazine se dit toujours généraliste culturel.

Qu’en est-il ?

Sur 122 pages en couleurs de ce magazine dont d’aucuns regrettent le côté branchouille parisien, on compte en moyenne désormais

  • 39 pages consacrées à l’actualité, soit près d’un tiers de la revue, avec un point de vue divers gauches,
  • une rubrique magazine donnant un coup de projecteur sur une actualité culturelle un peu brûlante,
  • un best-of en dernière page de tout ce qu’il faudrait aller voir, lire ou écouter en ce moment,
  • et 24 pages de publicité, généralement culturelles, en accord avec les rubriques concernées.

Toujours plus d’actualités, de décryptage de look, de buzz,… plus les années passent, et les directeurs de la rédaction changent, plus le magazine perd de sa pertinence : l’actualité culturelle passe bien après, au sens propre comme au figuré, l’actualité politique tout court, « infos » peu fouillées que l’on peut lire par ailleurs dans les quotidiens et hebdos, lesquels proposent des articles de fond. C’est bien dommage car il n’y a pas énormément de presse culturelle digne de ce nom par ailleurs.

Je prise peu en outre certains choix bien marqués des Inrocks, péremptoires, ses chouchous qu’il porte à bouts de bras, de la « jet-set intello culturelle » du tout-Paris, fréquemment : Michel Houellebecq, Frédéric Beigbeder en littérature, la Palme d’or Oncle Boonmee, le groupe Revolver, les Versaillais qui ont déjà la grosse tête, et les groupes anglo-saxons plutôt que les groupes français (d’où le quiproquo créé par le groupe Cheveu), les critiques ayant été pris dans leur propre piège…

N’empêche que je le feuillette chaque semaine, glanant ici et là quelques idées, intéressée par les sorties ciné, un article sur Céline et les pamphlets, un autre sur The King of Limbs, le nouveau Radiohead, vendu en téléchargement, testant un nouveau modèle économique et vexant la critique musicale logée à la même enseigne que n’importe quel internaute pour le juger,… mais d’année en année l’intérêt va s’amenuisant : ne subsiste que l’attrait des compilations de CD accompagnant régulièrement le magazine.

Sortant chaque mardi, ce mensuel est disponible en kiosque (2,50 euros) et sur abonnement. Vous pouvez retrouver le magazine en ligne sur www.lesinrocks.com.

Miles Davis * de Jacques Ferrandez (2006)

16.03
2011

Copyright Editions Nocturne

Jacques Ferrandez retrace ici les débuts de Miles Davis à New-York. Parti pour y poursuivre ses études à la Julliard School, Miles Davis fait chaque soir la tournée des bars musicaux, à la recherche de Dizzy et de Freddie Bird, pour pouvoir jouer avec eux. Il finit par rentrer avouer à son père qu’il a interrompu ses études où on n’apprenait que « des trucs de blancs« … lequel lui donne ce conseil : « Ne sois personne d’autre que toi-même, Miles !«   Suit une biographie bilingue de Miles Davis, trompettiste, compositeur et chef d’orchestre.

A l’image du récit retraçant les débuts de Miles Davis, les 2 CD qui accompagnent la BD couvrent sa première période, aux titres beaucoup moins connus. On reconnaît bien ici la patte de Jacques Ferrandez dans cette histoire où les clichés sur les Noirs s’opposent à la figure du père, dentiste et compréhensif, même si, dans le milieu des musiciens, quelle qu’en soit la couleur, il souligne leur addiction au sexe et à la drogue.

Miles Davis / [dessins et scénario de] Jacques Ferrandez ; Miles Davis. – Paris : Nocturne, cop. 2006. – 36 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 26 cm. – 2 disques compacts (1 h 17 min 20 s, 1 h 11 min 57 s). – (BD jazz ; 36).
Réunit : Whispering : 1949-1954 ; Walkin’ : 1954-1955 . – Biographie en français et en anglais. - Bibliogr. p. 29. Discogr. p. 29. - EAN 0826596070360

Cab Calloway * de Cabu et Pitet (2010)

28.02
2011

Copyright BDMusic-Cabu

Cabu, féru de jazz, et Jean-François Pitet, qui a consacré un documentaire et un site internet à ce jazzman, se sont associés pour ce nouvel opus des éditions BDMusic.

Par le biais d’une rencontre imaginaire entre le Grand Duduche et « Monsieur Calloway », Cabu relate à grands traits vifs et colorés, de sa naissance en 1907 à sa mort en 1994, le parcours de cet amoureux des femmes, des canassons, des belles voitures et des belles fringues, en passant par ses débuts à Chicago avec Louis Armstrong, son succès au Cotton Club grâce à la chanson Minnie the Moocher et sa tournée mondiale en jouant dans l’opéra de Gerschwin, Porgy and Bess.

A la suite de ce récit est proposé un extrait illustré du lexique d’argot des musiciens de jazz imaginé par Cab Calloway.

Jean-François Pitet complète cette BD biographique par cinq pages documentaires illustrées d’affiches, de programmes et de partitions de l’époque, doublées d’une version en langue anglaise.

Deux CD de 72 et 75 minutes donnent un aperçu de son oeuvre entre 1930 et 1953, dont vous pouvez écouter l’intégralité sur la playlist ci-dessous.

Une BD idéale pour une première découverte de ce jazzman, dont les titres sont particulièrement joyeux et dansants.

Découvrez la playlist Cab Calloway

Billie Holiday * de Claire Braud (2003)

14.02
2011

copyright BDMusic

Quoi de plus émouvant que d’écouter Billie Holiday chanter une  » love song » ?

C’est ce que permet cette série, proposant, bien calé dans son fauteuil, d’écouter quarante chansons de cette grande chanteuse de jazz, tout en découvrant un épisode marquant le début de sa carrière traduit à l’aquarelle en bande dessinée.

Sa vie commence tragiquement, avec une enfance difficile livrée à la prostitution, le premier CD en reflétant le côté sombre, tandis que devenue célèbre, elle s’abîme à coups de drogues et de stupéfiants.

Le second CD évoque un autre trait de son caractère, son énergie, son envie de « swinger ».

L’anecdote relate comment Billie Holiday se fait engager par le big band blanc du clarinettiste Artie Shaw, et sort victorieuse d’un marché qu’elle propose au propriétaire raciste, qui refuse la présence d’une « négresse » dans son dancing, même pour nettoyer son hôtel.

Mais écoutons plutôt trois de ses titres :

Découvrez la playlist Billie Holiday avec Billie Holiday
Billie Holiday / [dessins et dialogues de] Claire Braud ; Billie Holiday, chant. – Paris : Éd. Nocturne, impr. 2003. – 1 vol. (23 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 26 cm. – 2 disques compacts (1 h 02 min 55 s, 58 min 07 s). – (BD jazz ; 4).
Comprend : Bluesy Billie (CD 1) ; Swingin’ Billie (CD 2). – Prod. : Paris : Nocturne, P 2003
Bibliogr. Discogr. p. 21
ISBN 2-84907-004-1. – EAN 9782849070048

Rétrospective Musique 2010

11.01
2011

Mon Top 5 albums 2010

Découvrez la playlist Top 5 2010 avec Agnes Obél


Massive Attack – Heligoland (EMI) : Des tubes géniaux.

Shannon Wright – Honeybee Girls (Vicious Circle) : Une voix d’écorchée vive, accompagnée de sa guitare électrique ou de son piano.

Agnès Obel - Philharmonics : Une belle voix féminine, un piano, la recette infaillible.

Troy von Balthasar – How To Live On Nothing : Ballades romantiques à souhait.

Jónsi - Go : Inoubliable à Rock en seine. Un chant d’elfe avec une orchestration détonante.





Les grands compositeurs de Gérard Denizeau

31.05
2010
Les grands  compositeurs

« Ce qui distingue en vérité le grand compositeur, c’est moins son importance que sa nécessité historique. Privez-en l’histoire musicale, elle perd sa cohérence et une bonne part de son intelligibilité. » (p. 5)

Voici éclairci l’intitulé de cet essai qui va donc nous présenter un peu moins d’une centaine de ces grands compositeurs passés à la postérité, qui ont jalonné l’histoire musicale de la musique occidentale,  avec une sélection de leurs œuvres marquantes, d’abord par ordre alphabétique, d’Adam de la Halle à Iannis Xenakis, puis, en fin d’ouvrage par ordre chronologique. Index des noms.

 

DENIZEAU, Gérard. – Les grands compositeurs. – Larousse, 2010. – 263 p. : ill. en coul. ; 15*25 cm. – (Comprendre et reconnaître). – ISBN 978-2-03-584338-8 / 27 euros.

Swing mineur de José-Louis Bocquet

20.11
2009

Trois mouvements, trois temps pour cette saga dans le milieu de l’industrie du skeud (comprenez du disque), trois points de vue pour ce portrait  brossé d’un producteur, Monsieur K. C’est aussi, relatés par un narrateur passé d’assistant de production à conseiller à la direction artistique, l’ascension, la chute puis le retour médiatique de Rachid, la vedette du rap avec son tube La Rasquale

« A l’époque, si je savais depuis longtemps que le père Noêl était la caissière en blouse rose d’un supermarché, je croyais encore en la possible existence d’un ange gardien providentiel qui viendrait m’arracher des griffes des hommes du cardinal ou des gitans de la rue de Strasbourg. C’était ma dernière chance de croire encore au monde de la fiction. J’ai prié Zorro, puisque ni Jackie ni Bruce n’étaient libres.
Et c’est Rachid qui est arrivé. » (p. 15-16)

Un roman, porté par le ton familier et nonchalant d’un jeune narrateur banlieusard,sur les rouages de l’industrie du disque et sa médiatisation.

BOCQUET, José-Louis. – Swing mineur. – La table ronde, 2009. – 218 p.. – ISBN 978-2-7103-3150-6 : 18 euros.
Service de presse
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