Mots-clefs ‘monde post-apocalyptique’

Hiroshima mon amour de Marguerite Duras

16.08
2020

IMG_20200725_160347Hiroshima, août 1957. Une femme française d’une trentaine d’années y joue le rôle d’une infirmière dans un film international pour la Paix, dont le tournage s’achève pour elle. Mais c’est de sa brève rencontre avec un Japonais dont il s’agit, un homme marié lui aussi, de cette histoire d’amour brève, au cours de laquelle elle lui confie un secret, celui de son premier amour, de cet amour interdit avec l’ennemi à l’âge de vingt ans, après trois années à se regarder, celui de s’être couché sur son corps assassiné sur la place, celui d’avoir été fondée puis chassée de la ville par l’opprobre pour gagner Paris.

Subtilité toujours de Duras, d’évoquer Hiroshima par touches successives d’images chocs pour mieux raconter une histoire d’amour entre deux jeunes gens à l’âge d’aimer, par delà des camps ennemis. Un scénario qui donne envie de voir le film dès que possible.

Le reste du monde 3. Les frontières de JC Chauzy

08.05
2020

IMG_20200508_115352Deux ans plus tard, la survie s’est organisée, hélas souvent au bénéfice de gangs dénués de scrupule qui volent, violent, torturent, massacrent. Après avoir abandonné leur mère qui s’est sacrifiée pour sauver leur vie, Hugo et Jules ont rejoint un groupe pacifique dans une ancienne colonie de vacances des Pyrénées orientales, et vivent de la chasse et des produits de leur potager.

Dans ce troisième volet de cette série composée de quatre tomes, Jean-Christophe Chauzy nous immerge dans un récit apocalyptique où les catastrophes naturelles ont chassé toute moralité chez les humains, qui s’entretuent pour survivre. Comme dans l’épouvantable roman La Route de Cormac McCarthy, l’homme devient concrètement un loup pour l’homme. Et dans un ironique renversement de situation, ce sont les Marocains et Algériens qui empêchent désormais les rescapés occidentaux de franchir leurs frontières au niveau des Pyrénées. Au point de vue du dessin, les personnages me plaisent bien moins que les paysages de désolation que Jean-Christophe Chauzy imagine en bandes verticales ou horizontales. La trame principale semble pour l’instant assez conventionnelle. A vérifier dans le dernier tome, où un dernier personnage énigmatique, présent en voix off, va entrer en scène…

 

La zone : 1. Sentinelles d’Eric Stalner

08.05
2013

cop. Casterman

Le mercredi, c’est bande dessinée !

En 2067, après la fin des abeilles et celle du monde, enfin presque, Lawrence vit isolé avec ses livres et son puma, à proximité du village d’Applecross où lettré et venu d’ailleurs, il n’est pas le bienvenu. Aussi lorsque la jeune Keira, à qui il essayait d’apprendre à lire et à écrire, lui vole une de ses cartes et s’enfuit avec deux amis, le village trouve un bon prétexte pour mettre le feu chez lui. Mais Lawrence, inquiet pour les adolescents, est déjà parti les rattraper dans ce monde post-apocalyptique…

Tous les ingrédients sont là pour produire un bon petit récit post-apocalyptique : la nature qui a repris ses droits et envahi la capitale, l’intellectuel craint et donc haï par les croyants et leur prêtre, le cannibalisme des survivants, la communauté lettrée d’un sanctuaire,… Une impression de déjà-vu certes, mais on lit avec plaisir cette histoire servie par de magnifiques planches au dessin soigné et précis.

Apprécié

J’ai apprécié

 

Entre les ombres ** / Arnaud Boutle (2010)

02.10
2010

La couverture, tout simplement magnifique, nous plonge immédiatement à l’intérieur d’une ambiance post-apocalyptique : un homme seul erre parmi les gratte-ciels de Manhattan, envahis peu à peu par une végétation tentaculaire, subit l’assaut de crabes démesurés, cherche chaque jour de quoi lire et se nourrir. Sa vie désormais n’est peuplée que de souvenirs, ceux de ses parties de pêche, enfant, avec son grand-père, et de son amour perdu, chanteuse de jazz…

Plus qu’une histoire dénonçant tel cataclysme, c’est véritablement une ambiance mélancolique, parfois même poétique, que nous propose Arnaud Boutle, à l’aide d’un coup de crayon envoûtant. Une très belle bande dessinée sur le thème de la solitude.

Glénat, 2010. – 72 p. : ill. en coul. ; 28 cm. 14 euros.