Mots-clefs ‘militantisme’

Copier cloner de Louis Rigaud (2009)

10.01
2016

 

 

Voici cette fois un film d’animation proche d’expériences réelles (virus récents,…).

Il met en scène de façon humoristique un système informatique appliqué sur du vivant, créant une rencontre entre le mécanique et le vivant, et une forte analogie entre l’environnement informatique et l’environnement agricole, le clonage pouvant être assimilé à un copié collé.

Ceci afin de mettre à jour les failles du système de façon très drôle.

Le terme « ma vache » n’a d’ailleurs rien de possessif, ni d’affectif, mais se réfère à quelque chose de construit, sélectionné, comme s’il s’agissait d’une marque déposée.

Ainsi on observe l’extinction progressive du vivant : espace vert, paramètre naturel,… les alertes du système menant jusqu’à une expérience d’autodestruction.

Notez enfin le travail sur le son : au moment de l’incinération, les cris de vaches nous renvoient au vivant, et non au mécanique.

Une fable écologique amusante et efficace !

 

Les gaspilleurs de Mack Reynolds

29.03
2015

cop. Le Passager clandestin

Réputé comme étant l’un des meilleurs agents secrets au service des Etats-Unis, Paul Kosloff dérange lorsqu’un rapprochement entre les deux superpuissances est au goût du jour. Il est insidieusement mis au placard en étant chargé d’infiltrer un groupuscule de révolutionnaires d’extrême-gauche. Ce faisant, il est confronté à une vision de la société radicale qui va lui ouvrir les yeux…

Ce récit d’anticipation datant de 1967 n’a hélas pas pris une ride : ses dialogues, comme l’intrigue, permettent au narrateur/lecteur de découvrir une nouvelle lecture du monde, dépouillée du capitalisme, plus respectueuse du genre humain et des ressources naturelles. Une éthique politique au vernis fictif, vers laquelle il serait bon de se tourner, en ces années de repli sur soi.

 

REYNOLDS, Mack

Les gaspilleurs

trad. de l’amér. par J. de Tersac

Le Passager clandestin (2015).

106 p. ; 17*11 cm.

EAN13 9782369350293 : 7 €.

Aragon au pays des mines * de Lucien Wasselin (2007)

12.03
2008

Suivi de 18 articles retrouvés d’Aragon
avec la collaboration de Marie Léger

Rien ne semblait prédestiner Louis Aragon, issu d’un milieu aisé, à devenir communiste en épousant les revendications du monde ouvrier et des mineurs, à la suite de la première guerre mondiale. De la même manière, alors qu’il ne traversa le pays des Mines qu’au cours de la seconde, on observe, lors d’une lecture très attentive de ses textes par Lucien Wasselin, des références fréquentes à la vie quotidienne et aux grèves de mineurs.

Suivent 18 chroniques d’Aragon, méconnues, parues en 1950 dans La Tribune des mineurs, qui nous valent quelques belles pages de vraie critique littéraire, entière et engagée, et même quelques conseils à un nouvel auteur prometteur.

WASSELIN, Lucien. – Aragon au pays des mines, suivi de 18 articles retrouvés d’Aragon / avec la coll. de Marie Léger. – Le Temps des Cerises, 2007. – 241 p.. – ISBN 978-2-841-09662-6 : 18 €.

Tango ** d’Elsa Osorio (2007)

30.01
2007

Titre original : Cielos de Tango, traduit de l’espagnol (Argentine)

De passage à Paris, Luis, argentin, va au Latino voir les Français danser le tango et repère tout de suite Ana, qui le danse divinement bien, bien qu’elle exècre l’Argentine, terre de ses aïeux dont son père ne garde que de mauvais souvenirs. De fil en aiguille, Luis lui propose de co-écrire avec lui un scénario sur le lien qui unit leurs ancêtres au tango. Ils font débuter cette fresque familiale à la fin du Xxe siècle, aux amours contrariés par des clivages sociaux, sur fond de tourmente populaire. Le tango, naissant et vivant dans les maisons closes et les quartiers populaires de La Boca, est alors méprisé par la bourgeoisie, tandis qu’il s’exporte et devient à la mode dans tout Paris…

Roman polyphonique, Tango mêle avec brio la voix des vivants et des morts, celle du Tango personnifié, les espaces entre l’Argentine, Paris, Biarritz et l’Espagne, le temps présent de cette idylle naissante et celles passées ou contrariées de leurs ancêtres, tous violemment animés par la passion du tango. Sensualité, militantisme, mariage d’intérêt et passions étouffées m’ont fait préférer de beaucoup les récits appartenant au passé aux interruptions du présent.

Lire aussi l’article sur le site du tango argentin et sur celui très complet… de L’Humanité.

SORIO, Elsa. – Tango / trad. de l’espagnol (Argentine) par Jean-Marie Saint-Lu. – Métailié, 2007. – 418 p.. – ISBN : 978-2-86424-596-4 : 22 €
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Les mauvaises gens par Etienne Davodeau

13.01
2006

Une histoire de militants

Grand Prix de la critique – Prix France Info 2006 – Prix du public Angoulême 2006 – Prix du scénario Angoulême 2006.

Détrompez-vous : ce scénario n’évoque pas de mauvaises gens, mais les souvenirs d’un couple de militants syndicaux. Alors pourquoi ce titre ? Parce qu’il retrace leur vie dans les « Mauges », dans le Maine-et-Loire, pays rural fermé, catholique et ouvrier, nom dont serait à l’origine la contraction de l’expression « mauvaises gens ».

 

A Botz-en-Mauges, dans les années 50, Maurice et Marie-Jo, les parents du narrateur, ont dû commencer à travailler très jeunes à l’usine. L’une colle puis peint des semelles, l’autre travaille comme mécanicien – ajusteur avant de devenir formateur. La seule personne qui leur ouvre les yeux alors, c’est l’aumônier de la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). Marie-Jo découvre la mer, Maurice le basket, la vie après le travail pour s’épanouir… et se rencontrer. Peu à peu, tous deux s’engagent syndicalement et politiquement…

 

Difficile de ne pas songer à L’Etabli que j’ai lu cette année. Ici aussi le narrateur cherche à témoigner de la ségrégation sociale dès l’enfance quand on est issu d’un milieu ouvrier, des conditions de travail déplorables à la chaîne, d’un destin de 183 planches en noir et blanc jalonné de combats. Un vibrant hommage au courage du prolétariat.

 

Equatorium de Maxime N’Débéka

26.09
2005

Maxime N'Debeka

PIECE DE THEATRE

Guide-éclairé-père-de-la-nation veut écraser une rebellion et se couvrant de gloire devenir le chef d’état du pays. Pour ce faire, il fait appel au grand magicien douze-manières-trente-six -mains qui lui fait sacrifier et manger ses jumeaux, et épouser sa fille.

« Bien est pris qui croyait prendre » : un président qui n’hésite pas à tuer sa femme et ses enfants pour asseoir son règne va être la victime d?une sorte de «boule de cristal » qui lui désigne ses ennemis.

N’DEBEKA, Maxime. - Equatorium. – Présence Africaine, 1987. – 85 p.. – ISBN 2-7087-0488-5.

En complément, dans les Carnets de Rencontre, sa biographie et notre entrevue le mardi 19 mai 2004.

Les lendemains qui chantent de Maxime N’Debeka

24.09
2005

PIECE EN QUATRE ACTES

La première femme du village, épouse du Maître tout-puissant, apprend le retour de son neveu de la ville. Ce dernier, en pleine ascension politique, est chargé d’une mission par le gouvernement : celle de convaincre tous les habitants de la contrée, et donc le Maître et les Anciens, de couper les arbres au bois rare de leur forêt pour l’essor économique du pays. Le Maître disparaît, laissant les habitants perplexes. Son fils, qui devait un jour prendre sa succession, semble épouser les idées de son cousin. Seule la première femme reste fidèle à son mari au silence d’autant plus effrayant que d’abominables fléaux frappent le pays depuis.

Une pièce très engagée, aussi bien au niveau politique qu’écologique, marquant bien la division entre la ruralité attachée aux croyances, aux traditions et à la nature avec laquelle les villageois vivent en osmose, et la ville gagnée par le capitalisme colonisateur occidental. Un texte malgré tout très poétique et empreint d’un réalisme fantastique.

N’DEBEKA, Maxime.- Les lendemains qui chantent. – Présence Africaine, 1983. – 107 p.. – ISBN 2-7087-0417-6.