Mots-clefs ‘littérature’

Littérature : textes théoriques et critiques

05.10
2012

 

cop. Nathan université

 

100 textes d’écrivains et de critiques classés et commentés par Nadine TOURSEL et Jacques VASSEVIERE, agrégés de lettres modernes.

C’est la rentrée pour les étudiants : l’occasion de vous présenter un ouvrage qui m’a été très utile lors de la préparation d’examen en lettres, il y a plus d’une quinzaine d’années.

Clair et concis, Littérature : textes théoriques et critiques classe en effet en huit parties les textes indispensables à la résolution des grandes problématiques qui se posent sur l’oeuvre littéraire :

- Qu’est-ce qu’un oeuvre littéraire ? : spécificité du texte littéraire, les critères de qualité, l’oeuvre et le réel.
- L’expérience de l’écrivain : la création littéraire, l’écriture et ce qui s’y joue, l’homme et l’oeuvre.
- L’oeuvre et ses lecteurs : qu’est-ce que lire ?, l’oeuvre et son public, le destin de l’oeuvre. Qu’est-ce qu’un classique ?
- Structures du récit : modes du récit, temps et espace, le personnage, la description.
- Le roman : le roman en procès, roman et réel : le réalisme en question, roman et récit, roman et personnage.
- La poésie : le langage poétique, la création poétique, lire un poème, fonction de la poésie.
- Le théâtre : la communication théâtrale, la mise en scène, les fonctions du théâtre.
- Fonctions de la littérature : littérature et morale, littérature et politique : la question de l’engagement, littérature et culture.

Une introduction ouvre chacune des parties de ces différentes problématiques, suivie d’une présentation claire et synthétique de trois à cinq textes de théoriciens, d’universitaires ou d’écrivains. De quoi donner une vision d’ensemble des oeuvres indispensables à la compréhension du questionnement posé, et surtout de donner envie de les lire !

Un ouvrage de référence pour les étudiants en lettres.

Les Inrockuptibles ** (1986-)

24.03
2011

copyright Les Inrockuptibles

Parce que la lecture, c’est aussi lire la presse :

Un magazine d’actualité culturelle !

Pour la petite histoire

A l’origine, Les Inrockuptibles, hebdomadaire culturel, était un magazine trimestriel français consacré au rock, d’où son titre, mot-valise, contrepèterie inspirée du fameux film Les Incorruptibles. Peu à peu d’autres rubriques culturelles ont fait leur entrée, comme la littérature et le cinéma, quelques brèves aussi. En mars 1992, la revue devient mensuelle, et en 1995, hebdomadaire. Désormais le magazine se veut généraliste, et accompagne régulièrement ses numéros de compilations sous forme de CD.

Les Inrocks aujourd’hui

Changeant plusieurs fois de formules, le magazine se dit toujours généraliste culturel.

Qu’en est-il ?

Sur 122 pages en couleurs de ce magazine dont d’aucuns regrettent le côté branchouille parisien, on compte en moyenne désormais

  • 39 pages consacrées à l’actualité, soit près d’un tiers de la revue, avec un point de vue divers gauches,
  • une rubrique magazine donnant un coup de projecteur sur une actualité culturelle un peu brûlante,
  • un best-of en dernière page de tout ce qu’il faudrait aller voir, lire ou écouter en ce moment,
  • et 24 pages de publicité, généralement culturelles, en accord avec les rubriques concernées.

Toujours plus d’actualités, de décryptage de look, de buzz,… plus les années passent, et les directeurs de la rédaction changent, plus le magazine perd de sa pertinence : l’actualité culturelle passe bien après, au sens propre comme au figuré, l’actualité politique tout court, « infos » peu fouillées que l’on peut lire par ailleurs dans les quotidiens et hebdos, lesquels proposent des articles de fond. C’est bien dommage car il n’y a pas énormément de presse culturelle digne de ce nom par ailleurs.

Je prise peu en outre certains choix bien marqués des Inrocks, péremptoires, ses chouchous qu’il porte à bouts de bras, de la « jet-set intello culturelle » du tout-Paris, fréquemment : Michel Houellebecq, Frédéric Beigbeder en littérature, la Palme d’or Oncle Boonmee, le groupe Revolver, les Versaillais qui ont déjà la grosse tête, et les groupes anglo-saxons plutôt que les groupes français (d’où le quiproquo créé par le groupe Cheveu), les critiques ayant été pris dans leur propre piège…

N’empêche que je le feuillette chaque semaine, glanant ici et là quelques idées, intéressée par les sorties ciné, un article sur Céline et les pamphlets, un autre sur The King of Limbs, le nouveau Radiohead, vendu en téléchargement, testant un nouveau modèle économique et vexant la critique musicale logée à la même enseigne que n’importe quel internaute pour le juger,… mais d’année en année l’intérêt va s’amenuisant : ne subsiste que l’attrait des compilations de CD accompagnant régulièrement le magazine.

Sortant chaque mardi, ce mensuel est disponible en kiosque (2,50 euros) et sur abonnement. Vous pouvez retrouver le magazine en ligne sur www.lesinrocks.com.

La littérature en péril *de Tzvetan Todorov

15.04
2009

« En règle générale, le lecteur non professionnel, aujourd’hui comme hier, lit ces œuvres non pas pour mieux maîtriser une méthode de lecture, ni pour en tirer des informations sur la société où elles ont été créées, mais pour y trouver un sens qui lui permette de mieux comprendre l’homme et le monde, pour y découvrir une beauté qui enrichisse son existence : ce faisant, il se comprend mieux lui-même. La connaissance de la littérature n’est pas une fin en soi, mais une des voies royales conduisant à l’accomplissement de chacun. Le chemin dans lequel est engagé aujourd’hui l’enseignement littéraire, qui tourne le dos à cet horizon (« cette semaine on a étudié la métonymie, la semaine prochaine on passe à la personnification »), risque, lui, de nous conduire dans une impasse – sans parler de ce qu’il pourra difficilement aboutir à un amour de la littérature. » (p. 24-25)

 

Voilà en quelques mots l’objet de cet essai. Tzvetan Todorov, sans blâmer les professeurs de lettres pour autant, lesquels ne font qu’appliquer le programme et les instructions officielles, se désole de l’état de l’enseignement en France, où l’on arme les élèves d’outils critiques pour analyser une œuvre, mais où l’on n’essaie pas de leur faire aimer la littérature en tant que telle, la littérature pour elle-même, pour ce qu’elle offre au lecteur, ce qu’elle lui fait partager à travers sa vision du monde et ses personnages. Partant de là, rien de plus évident de constater que les œuvres contemporaines, écrites par toute une génération ayant connu cet enseignement, illustrent une conception soit formaliste, soit nihiliste, soit solipsiste, telle que « l’autofiction ».

 

Après avoir esquissé brièvement son parcours autobiographique et ses travaux universitaires, Tzvetan Todorov explique pourquoi le formalisme qu’il a prôné pendant longtemps, avec Gérard Genette et Roland Barthes, ne peut faire l’objet d’un enseignement dans le secondaire, sous peine de faire fuir de futurs lecteurs. Il y a du vrai, effectivement, dans ce qu’il dit, et c’est effectivement la raison pour laquelle je n’ai pas choisi cette carrière mais une autre dans l’espoir de donner le goût de lire à toute une génération qui, une fois le bac en poche, n’aura sur sa route quasiment plus de prescripteurs de lecture capables d’éveiller ce plaisir.

Le dialogue des arts de Gérard Denizeau

17.06
2008

 

cop. Larousse

On n’a pas oublié les correspondances de Baudelaire : Gérard Denizeau l’imite en ceci qu’il s’attache au moyen d’oeuvres – phare, du Moyen-Âge à nos jours, à montrer combien les différents arts se font écho au sein d’un même mouvement artistique.

Un véritable voyage visuel que cet ouvrage de référence, qui nous invite à réécouter, relire ou revoir des chefs-d’oeuvre littéraires, musicaux, picturaux, cinématographiques, etc… pour en saisir la résonnance et l’influence dans une époque donnée.

Pas assez précis pour les amateurs déjà éclairés, il intéressera essentiellement le grand public néophyte.

DENIZEAU, Gérard. - Le dialogue des arts. – Larousse, 2008. – 239 p.. – (Comprendre et reconnaître). – ISBN 978-203-583669-4 : 29 €.