
copyright Dargaud
Jetant un coup d’oeil par hasard sur les pages d’un journal intime tombé d’une poubelle, Louis Levasseur, écrivain fauché, trouve l’inspiration, ou plutôt s’en empare pour en tirer un roman qui devient aussitôt un best-seller. En effet, féministes et femmes au foyer voient en l’amnésie de Léa, l’héroïne, devenue incapable de faire fonctionner les appareils électroménagers, une rebelle des tâches domestiques. Un jour Louis rencontre la vrai Léa et découvre sa « véritable » histoire…
Ce scénario assez classique n’est pas sans rappeler celui du film Roman de gare de Claude Lelouch, au niveau de la thématique de l’inspiration romanesque et de l’effet de surprise créé sur l’identité du héros. Mais cela s’arrête là. Le lecteur n’éprouve aucune sympathie pour cet écrivain qui viole l’intimité d’une jeune femme pour ensuite piller son histoire. S’il y a effet de surprise et retournement de situation, c’est cette fois à propos de l’héroïne de son roman, qui connaît un destin tragique.
C’est le dessin, en fait, qui m’a le plus impressionnée, un dessin précis et expressif au crayon par le Coréen Gwangjo.
Une bande dessinée sombre et mélancolique, abordant un sujet encore souvent tabou en France, et pourtant ô combien fréquent.

Copyright Gwangjo
Léa ne se souvient pas comment fonctionne l’aspirateur / Gwangjo et Corbeyran. - Dargaud, 2010.- 127 p. : ill., couv. ill. en coul. ; 25 cm. - ISBN 978-2-505-00861-3 : 19 €.