Connaître le bonheur au travail
Fable à méditer :
Le deuxième : « Je gagne ma vie. »
Le troisième : « Je construis une cathédrale. »
Le premier tailleur n’a pas d’autre horizon que la pierre qu’il taille.
Le deuxième n’a qu’un rapport utilitaire au travail : celui-ci lui permet de gagner sa vie.
Le dernier a le sentiment de participer à la construction d’une œuvre.
Et vous, qu’auriez-vous répondu ?
C’est le principal conseil que nous donne l’auteur, consultant en communication et management.
Celui-ci commence par dresser un historique sociologique et philosophique de la conception du bonheur au travail, avant d’analyser en quoi aujourd’hui le travail paraît plus subi que choisi, les salariés travaillant seulement pour vivre, « de plus en plus seuls pour affronter les lois de la performance, l’arbitraire hiérarchique, et parfois la souffrance qui en découle. » (p. 46).
Car « Travailler, c’est non seulement accomplir des activités de production, mais aussi « vivre ensemble ». » (p. 46)
Jean-Paul Guedj s’appuie alors sur l’ouvrage du psychiatre Christophe Dejours, Souffrance en France, qui définit les causes majeures du malheur au travail : la peur d’être incompétent, l’insuffisance de conditions réunies pour pouvoir bien travailler, l’absence de reconnaissance. Or le travail devrait avoir, à l’instar de la famille, une fonction psychologique structurante, offrir des repères stables et sécurisants.
En effet, l’auteur démontre aussitôt dans le chapitre suivant combien les sources de satisfaction peuvent être nombreuses au travail, avant de fournir quelques exemples et conseils pour modifier les mentalités et les organisations hiérarchiques. S’inspirant de Freud, l’auteur a cette réflexion : « Le plaisir au travail (…) est ambivalent. Il relève autant de la pulsion de vie (eros) lorsqu’il est désir de travailler, lien avec les autres, énergie, risque, créativité, aventure, que de la pulsion de mort (thanatos), lorsqu’il devient « principe de diminution de la tension », bref, lorsque le travail n’est plus que plate répétition, pure sécurité, ou ennui. » (p. 72)
1. Les besoins physiologiques (faim, soif, sommeil,…)
2. Les besoins de sécurité (protection, ordre,…)
3. Les besoins sociaux (appartenance à un groupe, amour…)
4. Les besoins d’estime (réussite, reconnaissance…)
5. Les besoins de réalisation de soi (créativité, développement personnel…).
Tant qu’un besoin n’est pas satisfait, il constitue une source de motivation. » (p. 74)
Enfin, à trois reprises, il incite le lecteur à amorcer un travail introspectif en lui proposant une série de tests lui permettant de mieux cerner ses attentes, ses réactions, son niveau de stress, ses forces et ses faiblesses au travail.