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Hommage à Jacques Sternberg (1923-11 octobre 2006)

11.10
2011

En l’honneur du 5e anniversaire de la mort de Jacques Sternberg

«  T’es rien  »  ?

On meurt deux fois.

La première fois de sa vraie mort, biologique, inéluctable, celle qui aura été le thème central, obsessionnel, de toute l’œuvre de Jacques Sternberg, terrifié à l’idée de mourir. La seconde, c’est lorsqu’on tombe dans l’oubli, quand notre nom n’évoque plus rien à ceux qui restent.

Et cette deuxième mort peut être tout aussi effrayante pour un artiste, notamment pour un écrivain tel que Jacques Sternberg, si ce n’est davantage, que la première, car cela signifie qu’on ne le lit plus, que son œuvre après lui s’est éteinte elle aussi, pas plus durable que l’airain. Alors que faire  ? Pour les éditeurs, rééditer ses oeuvres  : c’est ce qu’ont fait dernièrement Albin Michel, Mijade, La Table ronde et les éditions de La dernière goutte. Pour ceux qui ont eu la chance de côtoyer Jacques Sternberg  : continuer à parler de lui, écrire sa biographie. Et puis ? Pour ses lecteurs qui, comme moi, l’estiment, il reste une possibilité, celle de favoriser la communication autour de ses textes, de jouer le rôle de passeur culturel auprès des non-initiés. Enfin est née l’idée de cet essai qui disséquerait son œuvre toujours vivante, pour en faire miroiter les entrailles, desquelles, d’un coup de scalpel, jaillit l’absurdité de notre condition humaine. Sternberg avait beau dire  : « t’es rien », conscient de sa propre finitude de terrien, il n’est pas dit que, de ce conteur intarissable de la terreur quotidienne, on enterrera l’oeuvre aussi…

 

… et ce même jour, mardi 11 octobre 2011, annonce dans La Nouvelle République, de la mort de Jean Gourmelin, illustrateur et dessinateur de presse, dont la rencontre avec Jacques Sternberg en 1968, dont il deviendra l’ami, fut déterminante : il abandonna dès lors le domaine de l’Art et la direction des ateliers du maître verrier Max Ingrand pour partir, sur ses recommandations, travailler dans la presse et dans l’édition, illustrant entre autres ses chroniques dans France Soir et ses anthologies. Découvrez ou retrouvez ses univers à l’exposition de la Bibliothèque du Centre Pompidou.

Denis Chollet avait d’ailleurs écrit en début d’année un article sur Jacques Sternberg et Jean Gourmelin dans le numéro 28 de la revue Papiers Nickelés.