
copyright Les Inrockuptibles
Parce que la lecture, c’est aussi lire la presse :
Un magazine d’actualité culturelle !
Pour la petite histoire
A l’origine, Les Inrockuptibles, hebdomadaire culturel, était un magazine trimestriel français consacré au rock, d’où son titre, mot-valise, contrepèterie inspirée du fameux film Les Incorruptibles. Peu à peu d’autres rubriques culturelles ont fait leur entrée, comme la littérature et le cinéma, quelques brèves aussi. En mars 1992, la revue devient mensuelle, et en 1995, hebdomadaire. Désormais le magazine se veut généraliste, et accompagne régulièrement ses numéros de compilations sous forme de CD.
Les Inrocks aujourd’hui
Changeant plusieurs fois de formules, le magazine se dit toujours généraliste culturel.
Qu’en est-il ?
Sur 122 pages en couleurs de ce magazine dont d’aucuns regrettent le côté branchouille parisien, on compte en moyenne désormais
- 39 pages consacrées à l’actualité, soit près d’un tiers de la revue, avec un point de vue divers gauches,
- une rubrique magazine donnant un coup de projecteur sur une actualité culturelle un peu brûlante,
- un best-of en dernière page de tout ce qu’il faudrait aller voir, lire ou écouter en ce moment,
- et 24 pages de publicité, généralement culturelles, en accord avec les rubriques concernées.
Toujours plus d’actualités, de décryptage de look, de buzz,… plus les années passent, et les directeurs de la rédaction changent, plus le magazine perd de sa pertinence : l’actualité culturelle passe bien après, au sens propre comme au figuré, l’actualité politique tout court, « infos » peu fouillées que l’on peut lire par ailleurs dans les quotidiens et hebdos, lesquels proposent des articles de fond. C’est bien dommage car il n’y a pas énormément de presse culturelle digne de ce nom par ailleurs.
Je prise peu en outre certains choix bien marqués des Inrocks, péremptoires, ses chouchous qu’il porte à bouts de bras, de la « jet-set intello culturelle » du tout-Paris, fréquemment : Michel Houellebecq, Frédéric Beigbeder en littérature, la Palme d’or Oncle Boonmee, le groupe Revolver, les Versaillais qui ont déjà la grosse tête, et les groupes anglo-saxons plutôt que les groupes français (d’où le quiproquo créé par le groupe Cheveu), les critiques ayant été pris dans leur propre piège…
N’empêche que je le feuillette chaque semaine, glanant ici et là quelques idées, intéressée par les sorties ciné, un article sur Céline et les pamphlets, un autre sur The King of Limbs, le nouveau Radiohead, vendu en téléchargement, testant un nouveau modèle économique et vexant la critique musicale logée à la même enseigne que n’importe quel internaute pour le juger,… mais d’année en année l’intérêt va s’amenuisant : ne subsiste que l’attrait des compilations de CD accompagnant régulièrement le magazine.
Sortant chaque mardi, ce mensuel est disponible en kiosque (2,50 euros) et sur abonnement. Vous pouvez retrouver le magazine en ligne sur www.lesinrocks.com.