Mots-clefs ‘histoire des arts’

Le rendez-vous de Venise de Philippe Beaussant

27.10
2013
cop. Fayard

cop. Fayard

A la mort de son oncle Charles, grand historien d’’art, qu’’il admirait au point de l’’avoir imité dans sa passion pour la peinture, Pierre découvre un petit carnet rempli de ses pattes de mouche, des révélations d’’une personne dont il n’’a pas su deviner les secrets pendant quinze ans passés à ses côtés : les souffrances d’un corps vieillissant couplés à la nostalgie d’’un grand amour. Judith, c’’est le prénom de cette femme qu’il a aimée, et qui lui a tant fait aimer la peinture, lui qui n’’avait pourtant fait que cela toute sa vie. Un jour, à Rome, lors d’’un colloque d’’histoire de l’art, Pierre rencontre Judith, et sa fille Sarah.…

On ne pouvait pas rêver plus beau roman sur la peinture, sachant si bien en parler, et de façon si subtile. Réciproquement, à sa lecture, on apprend à regarder autrement une oeuvre d’’art, et c’’est en partant d’’un tableau qu’’on imagine toute une histoire, tout un roman, tout un destin, comme celui de cette Petite fille à l’’oiseau mort des musées royaux de Bruxelles. Dommage que la fin soit si convenue !

BEAUSSANT, Philippe. – Le rendez-vous de Venise. – Paris : Fayard, 2003. – 196 p. ; 22 cm.. – ISBN 2-213-60993-4 : 14 € €.

Le centre Georges Pompidou : création et rayonnement de Mouna Mekouar

06.01
2012

cop. SCEREN

 

Inauguré le 31 janvier 1977 par Valéry Giscard D’Estaing, trois ans après la mort de Georges Pompidou, la création du centre culturel Beaubourg marquait une nouvelle étape en France vers la démocratisation culturelle, après celle du Ministère des Affaires culturelles en 1959, des maisons de la culture en 1960, et du CNAC en 1967. Ce ne fut pas grâce à Giscard d’Estaing, plutôt contre, prêt à arrêter le projet de son prédécesseur, mais grâce effectivement à Georges Pompidou : ce dernier désirait créer un centre culturel qui fût non seulement un musée d’art moderne, à l’instar du MOMA conçu par Alfred Barr en 1929, mais aussi un centre de création industrielle, où l’on trouverait à la fois les arts plastiques, la musique, avec un centre de musique contemporaine (l’IRCAM), de la danse avec une salle de spectacle où l’on put voir danser Merce Cunningham, le cinéma, avec un Festival international de films ethnographiques et sociologiques – « Cinéma du réel », des manifestations littéraires et poétiques (« La Revue parlée ») et une grande bibliothèque en communion avec les arts, ouverte au public (la BPI). Georges Pompidou souhaitait un lieu d’art contemporain pluridisciplinaire et accessible à tous.

Le succès fut immédiat et ne s’est jamais démenti. C’est en effet la première collection d’art moderne et contemporain en Europe, et une des premières dans le monde. On trouve aussi à ses pieds l’atelier Brancusi : la bâtisse au pied de Beaubourg est une reconstitution de l’atelier Brancusi, sculpteur roumain exilé à Paris en 1904. Mais Beaubourg ne doit pas seulement son succès à la qualité de ses collections permanentes, commençant à partir de 1905 (Matisse, Braque, Picasso).

Il le doit d’abord à son projet architectural conçu par Renzo Piano et Richard Rogers, qui fit longtemps polémique  - le musée ayant été surnommé « Notre-Dame-des-Tuyaux », « raffinerie », « usine à gaz » – avant d’être imité par d’autres musées, à l’instar du centre Guggenheim de Bilbao (Frank Gehry).

Il le doit aussi à son premier directeur, Pontus Hulten, qui eut l’idée de mettre en place des expositions temporaires, comme

Paris-Berlin, Paris-Moscou, Paris-New-York, complétées par de micro-événements interdisciplinaires. Il veilla ainsi à fidéliser ses usagers en proposant constamment de nouvelles mises en lumière de telle ou telle période, de nouvelles mises en relations géographiques, avec un versant scientifique pour les spécialistes, et un versant spectaculaire pour sensibiliser un nouveau public. Un effet Beaubourg parmi tant d’autres fut la création des FRAC en 1982.

Apprécié

Un ouvrage pédagogique intéressant. Toutefois, il me semble qu’il ne faut pas accorder une si grande influence du centre Georges Pompidou sur le projet architectural du Guggenheim de Bilbao : en 1959 ouvrait un autre musée Guggenheim conçu par le grand architecte Frank Lloyd Whright…

Centre national de documentation pédagogique, 2009. – 63 p. : ill. en coul.. – EAN13 9782240027054 : 9,90 €.