Mots-clefs ‘femme’

Perles et pirates de Zaoui et Clotkas

25.03
2015

cop. Casterman

Malédiction : on a cuisiné des lapins à bord ! Aussitôt le navire du gouverneur, qui ramène le canon de Charles le Turc ne pouvant servir qu’une fois, est abordé par des pirates qui s’en emparent… Mais pas n’importe quels pirates ! Des femmes exclusivement, cinq jeunes femmes, qui prennent la relève de leur père, le grand Mc Kinley, qu’elles croient mort, et que le gouverneur force à livrer le secret d’un trésor.

Et pourquoi les filles n’auraient-elles pas le droit de jouer aux pirates ? Voici une bande dessinée d’UN scénariste et d’UNE dessinatrice, bien dans l’air du temps, à l’humour décalé.

ZAOUI, CLOTKAS.

Perles & pirates : une histoire de perles… et de pirates.

Casterman ( 2015).

126 p. : ill. en coul. ; 19*28 cm.

EAN13 978220305818-7 : 19,95 €.

Maria Moura de Rachel de Queiroz

27.05
2009

cop. Métailié

Memorial de Maria Moura

A la mort de sa mère, Maria Moura devrait se retrouver à la tête d’un grand domaine. Mais c’est sans compter sur le machiavélisme de son beau-père ni sur la cupidité de ses cousins. Elle n’hésite alors pas à utiliser les hommes à son service pour tuer les obstacles gênants et pour ensuite partir à leur tête, armée et déterminée…

Rachel de Queiroz brosse là le portrait d’une femme extraordinaire, ayant réellement existé, première femme cangaceiro, dont le destin s’apprente à un véritable roman d’aventures… qui m’a laissée de marbre, mais peut-être pas vous ?

 

QUEIROZ, Rachel de. – Maria Moura / trad. du portugais (Brésil) par Cécile Tricoire. – Métailié, 2009. – 522 p.. – (Suite brésilienne ; 148). – ISBN 978-2-86424-682-4 : 13 €.

Art nouveau et érotisme de Ghislaine Wood

20.04
2009

Dans cet essai, Ghislaine Wood démontre, en brossant un historique détaillé et en s’appuyant sur de nombreuses œuvres – phare, à quel point l’art nouveau, ce mouvement artistique qui marqua la fin du 19e siècle, fortement influencé par les « shunga » et « netsuke » japonais, reflétait la fascination des artistes d’alors, tels que Klimt ou Rodin, pour l’identité sexuelle et érotique. Par le biais d’affiches publicitaires pour Alfons Mucha et Leo Putz, de bijoux pour René Lalique, de détails architecturaux pour Hector Guimard et Antoni Gaudi, d’objets quotidiens pour Rupert Carabin, Auguste Ledru, Maurice Bouval, Jules Desbois, Max Blondat, Frans Hossemans et Egide Rombaux, ils mettent ainsi en exergue le corps féminin, ou masculin, afin de repousser les frontières des codes établis, et d’envahir le quotidien d’un érotisme latent.

Un petit documentaire richement illustré, ajoutant quelques exemples à mon intérêt pour l’art nouveau.  

Passion ou la mort d’Alissa * d’Emilia Dvorianova (2006)

08.05
2006

 

cop. Fédérop

Yo est entrée toute petite au service de cette grande demeure habitée de messieurs et de demoiselles aux moeurs mystérieuses ou dépravées, qui vouent une passion commune pour le piano. Elle est le témoin de phénomènes étranges, tels ces journaux intimes de mademoiselle qui s’adonne au plaisir partout sauf dans sa chambre, la mort de Madame, qui s’était vidée de l’intérieur, ces miroirs qui ne reflètent plus rien, toutes ces horribles poupées que fuit Mademoiselle, ce grand trou dont Monsieur Sebastian nie l’existence, et puis… et puis un Vendredi Saint elle découvre la belle mademoiselle assassinée. Arrive X., un juge d’instruction, ébloui par la beauté de la morte Alissa. Yossif, son amant, avoue aussitôt. Mais X. s’attarde tout le week-end sur les lieux du crime et s’imprègne de son atmosphère…

N’assimilez pas ce roman à la simple lecture de ce résumé comme à un « vulgaire » roman policier : il n’en est absolument rien. J’ai rarement lu roman plus mystérieux, plus hermétique, plus polyphonique, où le Verbe se déroule fantasmagoriquement, où le Sens s’annonce puis se refuse, où l’art de raconter devient un art de la Fugue, où le réel et le surnaturel se répondent…  La Vérité, la Réalité, sont vécues successivement et différemment par les personnages. L’espace d’un instant j’ai cru déceler la clé de ces énigmes et, faisant un rapprochement avec les créatures mythologiques de Malpertuis de Jean Ray, je croyais pouvoir élucider ces bizarreries lorsque X. découvre un à un les personnages bibliques, les douze apôtres, en porcelaine, dans le mystérieux coffre. Mais non… Un roman orchestré telle une partition musicale dont chaque vision est chargée d’un sens, une vision forcément parcellaire à laquelle la Vérité échappe, un roman tout à fait déroutant, dont on sort comme d’un songe,  qui peut décourager son lecteur.

 

DVORIANOVA, Emilia. – Passion ou la mort d’Alissa. – Gardonne : Fédérop, 2006. – 260 p.. – ISBN : 2-85792-162-4 : 18 €.

Klimt : femmes d’Angelika Baümer

13.02
2006

cop. Hazan

Difficile de reproduire sur papier glacé les toiles éblouissantes de Gustav Klimt. Ce magnifique petit livre d’art y parvient néanmoins, et avec bonheur, rendant visibles les nuances des toiles, ce brillant ouvrage à la feuille d’or propre à ce grand artiste qui ne connut ni prédécesseur ni successeur, et avec qui mourut son art.

Et quelles toiles ! Sur 64 pages s’étalent les femmes posant pour Klimt, lascives ou farouches, seules ou enlacées, toutes belles. Par deux fois, j’ai pu les contempler grandeur nature, la toute première fois lors d’un voyage à Vienne, à la galerie autrichienne du Belvédère, la seconde fois en décembre à Paris.

 

cop. Klimt

Parmi elles mes préférées : Judith (admirablement encadré par son frère Georg), Le Baiser (bien sûr), Portrait d’une jeune femme (dessin), Ce baiser au monde entier et L’Amour.

En une trentaine de pages, la critique d’art viennoise relate ensuite le contexte historique et culturel qui a vu émerger cet artiste largement incompris de son vivant. L’anecdote la plus marquante reste celle de l’accueil fait sous les huées par les universitaires, les critiques et le public, à ses trois allégories commandées par l’Etat sur la Médecine, la Philosophie et la Jurisprudence. Enfin Angelika Baümer donne quelques éclairages psychanalytiques sur ce sujet privilégié de Klimt.

 

Un magnifique ouvrage, à s’offrir ou à offrir.

 

 

 

Voir aussi : http://www.lemondedesarts.com/Dossierklimt.htm

Adoré

BAUMER, Angelika. - Klimt : femmes. – Réédition. – Hazan, 2005. – 95 p. : ill. en coul.. – ISBN : 2-85025-813-X

Mosaïque de la pornographie de Nancy Huston (1982)

12.10
2005

Mosaïque de la pornographique ? Pourquoi Nancy Huston, l’auteur entre autres d’Instuments des ténèbres, a-t-elle ressenti le besoin de se pencher sur cet enfer des bibliothèques ? Pourquoi, si ce n’est pour dévoiler quelle image de la femme et de la sexualité exhibe cette littérature, dont les extraits, édifiants, n’incitent guère à la lecture intégrale de Sade, de Venus erotica d’Anaïs Nin, d’Arthur Miller, et tout particulièrement des quatre versions plus ou moins expurgées de la Vie d’une prostituée de Marie-Thérèse. Mère ou putain ? Maternité non sexuelle ou sexualité non productive ? Notre conscience les oppose, l’inconscient les réunit. Une image construite par la faiblesse de l’homme, une sexualité toujours mise en mots par le point de vue masculin, quel que soit le sexe de l’auteur. Nancy Huston procède ainsi à l’analyse littéraire de ces œuvres : elle commence par établir un parralèle entre le schéma narratif de Vladimir Propp dans sa Morphologie du conte et la constante « chute d’une jeune fille innocente » propre à la littérature pornographique, dont elle dresse ensuite un historique de 1937 à 1967, dont voici une partie :

HISTORIQUE DES ESSAIS ET RECITS SUR LA PORNOGRAPHIE

(détaillé sur tout un chapitre dans l’essai – entre autres sources : Daniel BRECOURT, Livres condamnés, livres interdits : le régime juridique du livre : liberté ou censure ? Paris, Cercle de la librairie, 1972.)

1937 : Madame Edwarda de Pierre Angélique (Georges Bataille)

1938 : La Nausée de Sartre

1941 : Venus erotica d’Anaïs Nin

1946 : Tropiques d’Henry Miller

1947 : articles dans les Temps modernes de Simone de Beauvoir et de Maurice Blanchot

1948 : Rapport Kinsey sur la sexualité masculine (best-seller aux Etats-Unis) – Publication par Jean-Jacques Pauvert de Histoire de Juliette ou les Prospérités du vice, roman du XVIIIe siècle écrit par un homme, à la 1ère personne et au féminin.

1949 : premier roman-photo français - Sexus d’Henry Miller, interdit dans les pays anglo-saxons, est édité à Paris. -Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir (plusieurs pages consacrées à Vie d’une prostituée)

1950 : Le Marquis de Sade publié par Maurice Heine.

1953 : Les Cent Vingt Journées de Sodome, La Philosophie dans le boudoir et La Nouvelle Justine de Sade publiés par Jean-Jacques Pauvert.

1954 : Rapport Kinsey sur la sexualité féminine 1954 : Juliette de Sade et Histoire d’O, signé du pseudonyme Pauline Réage, publiés par Jean-Jacques Pauvert.

1955 : publication en français de Fanny Hill de John Cleland et de Lolita de Vladimir Nabokov.

1956 : Aline et Valcour et Historiettes de Sade et Madame Edwarda de Georges Bataille, publiés par Jean-Jacques Pauvert. L’Image sous le pseudo. De Jean de Berg est publié aux éditions de Minuit.

1959 : Les Infortunes de la vertu de Sade publié par Jean-Jacques Pauvert.

Tout au long de cet essai, Nancy Huston n’a de cesse de comparer le récit d’une simple prostituée à ceux d’écrivains « confirmés » car, pour elle, « Toute considération « stylistique » mise à part, Vie d’une prostituée de Marie-Thérèse est de la littérature au même titre que « Sexus » d’Henry Miller. » (p. 91). Chutes, effets de lecture, elle analyse tout, et à la fin de son essai, met le doigt sur tous les mots escamotés dans le récit de Marie-Thérèse, les passages entiers censurés par les éditeurs (les temps modernes, les éditions Gonthier,…), dès que cette apprentie écrivain relate, avec son franc-parler, des témoignages durant la seconde guerre mondiale contraires à la dynamique du récit ou à l’esprit patriotique de rigueur. Un essai survolé, non dénué d’intérêt.

HUSTON, Nancy. – Mosaïque de la pornographie. – Nouvelle édition (éd. Originale de 1982). – Payot, 2004. – 267 p.. – ISBN : 2-228-89805-8 : 18 €.

 

Klimt : femmes *** d’Angelika Baümer (2005)

20.09
2005

copyright Hazan

Difficile de reproduire sur papier glacé les toiles éblouissantes de Gustav Klimt. Ce magnifique petit livre d’art y parvient néanmoins, et avec bonheur, rendant visibles les nuances des toiles, ce brillant ouvrage à la feuille d’or propre à ce grand artiste qui ne connut ni prédécesseur ni successeur, et avec qui mourut son art.

Et quelles toiles ! Sur 64 pages s’étalent les femmes posant pour Klimt, lascives ou farouches, seules ou enlacées, toutes belles. Par deux fois, j’ai pu les contempler grandeur nature, la toute première fois lors d’un voyage à Vienne, à la galerie autrichienne du Belvédère, la seconde fois en décembre à Paris. Parmi elles mes préférées : Judith(admirablement encadré par son frère Georg), Le Baiser (bien sûr), Portrait d’une jeune femme (dessin), Ce baiser au monde entier et L’Amour.

En une trentaine de pages, la critique d’art viennoise relate ensuite le contexte historique et culturel qui a vu émerger cet artiste largement incompris de son vivant. L’anecdote la plus marquante reste celle de l’accueil fait sous les huées par les universitaires, les critiques et le public, à ses trois allégories commandées par l’Etat sur la Médecine, la Philosophie et la Jurisprudence. Enfin Angelika Baümer donne quelques éclairages psychanalytiques sur ce sujet privilégié de Klimt.

Un magnifique ouvrage, à s’offrir ou à offrir.

Voir aussi :
http://www.lemondedesarts.com/Dossierklimt.htm

Présentation de l’éditeur :

Dans la Vienne du tournant du siècle, la société est en pleine évolution, voire en marche vers une révolution. Dans le monde ambigu de Schnitzler et de Freud, les femmes découvrent malgré les pesanteurs de l’ordre moral, le pouvoir d’une liberté nouvellement conquise, qui s’affirme par les études auxquelles elles accèdent comme dans une sensualité qu’elles osent de plus en plus revendiquer pour leur compte. La peinture de Klimt, qui fit souvent scandale à son époque (on songe aux tableaux pour la grande salle de l’Université de Vienne), est l’expression de cette fascination nouvelle pour la femme et pour le pouvoir absolu qu’elle représente. Séduction et ambiguïté sont les armes avouées de ce pouvoir. Corps offerts, lèvres entrouvertes, regards mi-clos sont les signes mille fois peints de cette domination qui se voile —si peu parfois— sous le masque trompeur de la docilité soumise. Les interdits de la société bourgeoise, mis à mal par les révélations parfois terrifiantes de la psychanalyse, volent en éclat sous le regard du peintre des femmes, qui sait exprimer à merveille le caractère impérieux du désir et l’angoisse de l’homme —l’Angst freudienne— devant cette puissance. La pluie d’or de Danaé est redoutablement métaphorique, tout autant que l’abandon du célèbre Baiser. Les illustrations et les commentaires qui les accompagnent dans le présent ouvrage donnent à voir et à comprendre. Il faut leur rendre grâce de cette élucidation qui ne nuit pas au mystère peu vénéneux de la peinture de Klimt. Les interdits de la société bourgeoise, mis à mal par les révélations parfois terrifiantes de la psychanalyse, volent en éclat sous le regard du peintre des femmes, qui sait exprimer à merveille le caractère impérieux du désir et l’angoisse de l’homme (l’Angst freudienne) devant cette puissance. La pluie d’or de Danaé est redoutablement métaphorique, tout autant que l’abandon du célèbre Baiser. Les illustrations et les commentaires qui les accompagnent dans le présent ouvrage donnent à voir et à comprendre. Il faut leur rendre grâce de cette élucidation qui ne nuit pas au mystère peu vénéneux de la peinture de Klimt.

BAUMER, Angelika. - Klimt : femmes. – Réédition. – Hazan, 2005. – 95 p. : ill. en coul.. – ISBN : 2-85025-813-X