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Blast de Manu Larcenet

20.08
2014

blastGras, énorme, Polza Mancini, 38 ans, sans domicile fixe, est placé en garde à vue pour ce qu’il a fait subir à une certaine Carole Oudinot. Deux flics sont chargés de le faire parler durant ces 48 heures, sur cela et sur tout le reste de son dossier. Ils vont surtout écouter toute son histoire, ou plutôt celle à partir du moment où son père meurt, quand il décide de tout quitter pour partir en « voyage », sans domicile fixe, faisant des mauvaises rencontres et vivant ces fameux blast grâce à l’alcool, aux stupéfiants ou aux médicaments, au cours desquels il voit des Moaï.

Blast est une bande dessinée incroyable. Tant du point de vue de l’histoire, d’une violence extrême, dont le twist final oblige le lecteur à reconsidérer son empathie pour le protagoniste, que du point de vue des dessins, de leur mise en page et du contraste avec les dessins d’enfants utilisés pour les « blast ». Ames sensibles s’abstenir, sinon à ne pas manquer.

 

LARCENET, Manu. – Blast : 1. Grasse Carcasse. – Dargaud, 2014. – 204 p. : ill. n.b. + coul..

LARCENET, Manu. – Blast : 2. L’apocalypse selon Saint Jacky. – Dargaud, 2014. – 204 p. : ill. n.b. + coul..

LARCENET, Manu. – Blast : 3. La tête la première. – Dargaud, 2014. – 204 p. : ill. n.b. + coul..

LARCENET, Manu. – Blast : 4. Pourvu que les bouddhistes se trompent. – Dargaud, 2014. – 204 p. : ill. n.b. + coul..

Psychoraag de Suhayl Saadi

08.11
2007

cop. Métailié

Traduit de l’anglais (Ecosse) par Jean-Charles Perquin et Samuel Baudry

DJ Zaf présente sa dernière émission avant la fermeture définitive de Radio Chandni, la radio indo-pakistanaise de Glasgow. Au fur et à mesure qu’il passe des musiques au gré de ses envies, il pense à Babs, sa belle infirmière blonde sur sa belle Kawasaki bleue, avec qui il vient de rompre, à son ex, Zilla, toujours défoncée, à ses parents, interrompu parfois par ses collègues de radio.

L’auteur trimbale son lecteur dans l’univers intérieur d’un immigré pakistanais à Glasgow, un peu comme sous l’effet d’hallucinogènes, confondant réel et imaginaire, passé et présent, ombres et présences.

SAADI, Suhayl.- Psychoraag / trad. par Jean-Charles Perquin et Samuel Baudry. – Métailié, 11 octobre 2007. – 427 p.. – (Bibliothèque écossaise). – ISBN : 978-2-86424-629-9 : 24,50 €.

La voix **d’Arnaldur Indridason (2007)

18.02
2007

Titre original : Röddin (2002)

traduit de l’islandais par Eric Boury (2007)

Un polar profondément amer et révoltant

La voix, celle gravée sur deux vinyles du jeune garçon qu’il fut, qui semblait alors destinée à être écoutée à travers le monde mais avait mué trop tôt, brisant les espoirs de son père, c’est tout ce qui reste désormais de cet homme trouvé poignardé dans sa chambre lugubre au sous-sol de l’hôtel où il travaillait, déguisé en son rôle de père Noël, le sexe protégé par un préservatif couvert de salive. Au fil de cette enquête sur cette gentillesse faite homme que personne, pas même son père ni sa soeur, ne semblait regretter ni même connaître, c’est à son frère de 8 ans perdu dans une terrible tempête de neige que pense le commissaire Erlendur en cette liesse de fêtes de Noël, mais aussi à ce petit garçon hospitalisé pour coups et blessures et à son père refusant de passer aux aveux….

Après La Cité des jarres* et La Femme en vert**, voici le troisième polar que je lis d’Arnadur Indridason qui m’avait habituée à ses atmosphères lugubres et peuplées d’injustices, de violences et de paumés. Noir à souhait, glauque dès l’incipit, ce roman ne déroge pas à la règle et, en plus des problèmes de viol, de drogue et de prostitution qu’il évoque intelligemment, il met cette fois l’accent sur les relations entre père et fils, tantôt conflictuelles, tantôt destructives, mais toujours douloureuses. Sous ses apparences d’histoires entrecroisées de maltraitance, de pédophilie et d’intolérance, ce polar psychologique nous donne de magistrales leçons de vie… Un polar comme seuls je les aime, profondément amer et révoltant.

INDRIDASON, Analdur. – La voix / trad. de l’islandais par Eric Boury. – Métailié, 2007. - 329 p.. - ISBN : 978-2-86424-600-8 : 19 €.
Service de presse

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La Femme en vert ** d’Arnaldur Indridason (2006)

04.01
2006

Quelle n’est pas la surprise d’une mère lorsqu’un étudiant en médecine, venu récupérer son petit frère, lui apprend que son bébé est tout bonnement en train de mâchouiller un os humain ! Lequel en définitive s’avère appartenir à un squelette enterré soixante ans auparavant, mis à jour par un chantier de cette banlieue de Reykjavik en pleine expansion. Il n’en fallait pas davantage pour piquer la curiosité du commissaire Erlendur même si, le même jour, il reçoit un appel au secours vite interrompue de sa fille junkie enceinte, qu’il retrouve plongée dans le coma, et à laquelle il livrera peu à peu de douloureux souvenirs. Parallèlement à l’enquête, un récit se déploie, intense et douloureux, celui d’une femme qui, d’abord seule avec sa fille handicapée, puis avec ses deux autres fils, devient la victime d’un mari violent qui la bat, l’insulte et la menace de tuer ses enfants…

Dès les premières pages, on ne peut plus quitter cette nouvelle enquête du commissaire Erlendur et de ses deux adjoints Elinborg et Sigurdur Oli, tant le récit tragique de cette famille, dont l’auteur nous brosse le portrait psychologique de chaque membre, nous empoigne et nous maintient en haleine jusqu’au dénouement. Me voilà réconciliée avec les romans policiers !

INDRIDASON, Arnaldur. - La Femme en vert / trad. de l’islandais par Eric Boury. – Métailié, 2006. – 296 p.. – ISBN : 2-86424-566-3 : 18 €.
Service de presse

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La Cité des Jarres * d’Arnaldur Indridason (2005)

12.11
2005

Un vieil homme est retrouvé assassiné chez lui. Son meurtrier a laissé derrière lui un étrange message griffonné qui commence par rendre perplexe l’inspecteur Erlendur avant de l’inciter à suivre la piste d’une ancienne photo retrouvée coincée dans le bureau du défunt, celle de la tombe d’une enfant de quatre ans. Au fil de son enquête, Erlendur exhume et rassemble le puzzle de tragédies vieilles de quarante ans : la victime n’est plus celle que l’on croit, mais toutes celles qui ont pu croiser le chemin de ce vieillard amateur d’immondes films pornographiques…

Roman noir à l’atmosphère désenchantée obsédante, La Cité des Jarres transporte son lecteur sous le ciel gris d’un décor islandais, aux relents d’odeurs d’égoûts et de crimes impunis. Admirablement orchestré, ce roman d’investigation islandais fait osciller le lecteur entre les soucis personnels d’Erlendur en conflit avec sa fille droguée, la fugue énigmatique d’une jeune mariée, la souffrance de victimes de viols que la société sinon elles-mêmes culpabilise, ou encore celle de perdre un enfant. Un polar efficace, évoquant avec finesse des sujets sensibles que bien peu se risquent à traiter sans tomber dans le pathos.

INDRIDASON, Arnaldur. – La Cité des Jarres / trad. de l’islandais par Eric Boury. – Paris : Éd. Métailié, 2005. – 286 p. ; 22 cm. – (Bibliothèque nordique). – ISBN 2-86424-524-8 : 18 €.

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