Mots-clefs ‘critique littéraire’

Aragon au pays des mines * de Lucien Wasselin (2007)

12.03
2008

Suivi de 18 articles retrouvés d’Aragon
avec la collaboration de Marie Léger

Rien ne semblait prédestiner Louis Aragon, issu d’un milieu aisé, à devenir communiste en épousant les revendications du monde ouvrier et des mineurs, à la suite de la première guerre mondiale. De la même manière, alors qu’il ne traversa le pays des Mines qu’au cours de la seconde, on observe, lors d’une lecture très attentive de ses textes par Lucien Wasselin, des références fréquentes à la vie quotidienne et aux grèves de mineurs.

Suivent 18 chroniques d’Aragon, méconnues, parues en 1950 dans La Tribune des mineurs, qui nous valent quelques belles pages de vraie critique littéraire, entière et engagée, et même quelques conseils à un nouvel auteur prometteur.

WASSELIN, Lucien. – Aragon au pays des mines, suivi de 18 articles retrouvés d’Aragon / avec la coll. de Marie Léger. – Le Temps des Cerises, 2007. – 241 p.. – ISBN 978-2-841-09662-6 : 18 €.

Pierre Assouline (2008)

28.01
2008

Pourquoi et comment êtes-vous devenu critique ?

Je ne me définis pas comme critique. J’en écris mais je ne me définis pas comme tel… de la même façon que quelqu’un qui joue d’un instrument de musique ne se définit pas comme étant musicien.

Je suis d’abord journaliste. Mon blog relève d’abord du journalisme. J’y écris des articles en plus du papier comme Le MondeLe Nouvel Observateur. Car je pense sincèrement que les journaux sur papier sont condamnés.

La critique est venue en plus : ce n’est pas mon métier. J’y suis venu par le journalisme. Et la plupart, avant d’être critiques, ont été journalistes. Etre critique, c’est d’abord savoir écrire un article. C’est le contenu d’un livre, une information.

Choisissez-vous les ouvrages que vous critiquez ?

Oui, mais c’est un luxe actuel. A mes débuts, je ne critiquais que ce que l’on me demandait. Au Nouvel Observateur, au Magazine littéraire, à présent, je propose des livres : on me dit oui ou non. Le Nouvel Observateur m’a proposé d’écrire une critique sur Hergé, comme j’en avais déjà écrite une.

Comment les sélectionnez-vous ?

Je reçois en moyenne 10 livres par jour, par la poste, en service de presse. Je fais mon tri (toute sélection étant une exclusion) : j’élimine un genre que je ne connais pas (SF), je conserve les auteurs que je connais déjà ainsi que les livres qui m’intéressent à cause du titre ou du sujet.

Je garde toujours un livre sur moi pour les transports en commun. Voici les trois que j’ai emportés avec moi aujourd’hui :

1) Roger Chartier Ecouter les morts avec les yeux. C’est un vers de Quevedo qui signifie « Il faut lire ceux qui ne sont plus là pour continuer à parler avec eux. »

2) Nous voulions tuer Hitler qui est le témoignage de l’ancien aide de camp du Maréchal Klug, du dernier survivant de ces groupes d’officiers de la Wehrmacht, décimés par la terrible répression qui s’abattit sur eux après l’échec de l’attentat du 20 juillet 1944.

3) La route de Mc Carthy, 242 p., dont les critiques à l’étranger ont été absolument unanimes.

Quel est le but d’une critique ?

C’est avant tout faire connaître un livre. Voici le cahier des charges d’une critique :

1) Quel est son contenu ? Quelle est son histoire ? Il y a de nombreuses critiques littéraires qui sont mauvaises car elles ne disent pas ce qu’il y a dans le livre, mais si ce dernier les a émus ou pas : ce n’est pas l’essentiel.

2) S’agit-il d’un roman français ou étranger ?

3) Quand est-il paru ?

4) L’auteur : s’agit-il de son premier, de son troisième roman ? Est-il publié à titre posthume ou de son vivant ? Quel accueil a-t-il reçu ?

5) Citez au moins une phrase du livre entre guillemets et en italique pour donner la musique du livre.

6) Tout ceci est objectif. Enfin, il faut consacrer quelques lignes pour dire si c’est un bon ou un mauvais livre : c’est là la part subjective de la critique qui va faire qu’on va le conseiller ou pas. Il faut bien sûr argumenter si elle est négative : « Ce livre est mal construit », « Le dénouement est attendu. » Il faut défendre votre point de vue. Soyez vous-même : votre avis vaut celui d’un autre.

Les étudiants en 1ère année de Science-Po (Paris) bénéficient d’une conférence de lecture-écriture (2 h), qui consiste à lire des textes littéraires, les réécrire, pour développer leur esprit critique. Car avoir un esprit critique, c’est quelque chose de constructif.

Est-ce que les débuts d’un critique sont difficiles ? Et sa réputation ?

On le devient de manière imperceptible. La réputation peut être rapide ou mettre du temps.

Y a-t-il une critique dont vous êtes fier ?

Aucune. Je ne suis pas spécialement fier de mes critiques. Je fais en sorte de peser mes mots. Je suis fier quand je fais découvrir un auteur que personne ne connait, quand j’écris une critique sur le premier roman d’un inconnu. Vous êtes le premier et d’autres journalistes suivent. Ce soir, par exemple, sur mon blog où je rédige un article par jour, j’évoquerai un livre très beau, très fort, Sentinelle d’Anne Thebaut, aux éditions Maurice Nadeau.

Est-ce que le fait de connaître des écrivains influence vos critiques ?

Je suis en effet amené à en connaître car d’une part, j’en ai interviewé beaucoup en tant que journaliste, et d’autre part, j’en ai rencontré beaucoup dans les salons du livre en tant qu’écrivain. Et je déjeune ou dîne volontiers avec certains d’entre eux. J’ai par exemple écrit hier un article très favorable sur le dernier roman de Jérôme Garcin, un livre sur l’amitié, alors que pour le précédent j’en avais écrit un pas très méchant car je pensais qu’il s’agissait d’un accident. Le cas échéant, je n’écris pas quand c’est très mauvais. Connaître un écrivain, effectivement, cela peut fausser le jugement, mais dans les deux sens, car cela aide aussi le jugement : on comprend mieux le mécanisme de son oeuvre par exemple, et puis on peut le bousculer.

Et inversement, est-ce que le fait d’être l’un des leurs influence vos confrères lorsque vous publiez un roman ?

La première critique pour Le Portrait était assassine dans Le Figaro. Après, elles ont toutes été favorables. Seulement deux journaux n’en ont pas parlé : Libé et les Inrockuptibles, le premier parce qu’il ne parle pas beaucoup de la littérature française, mais davantage de la littérature étrangère, le second parce que je n’aime pas leurs goûts, les auteurs qu’ils défendent, et eux ne m’apprécient pas non plus. Je ne suis pas parano. L’écrivain n’écrit pas par rapport aux critiques, mais par rapport à son public, qui le sanctionne, lui envoie des lettres, des témoignages. Le critique qui a pu assassiner Salinger à l’époque, personne ne se souvient de son nom. Il a eu avec son papier un triomphe éphémère. Le nom de l’auteur reste. La littérature s’inscrit dans la durée.

Faut-il connaître l’auteur pour parler de son livre ?

Il n’est pas indispensable d’interviewer un auteur pour parler de son livre. Cela peut apporter un éclairage, mais cela nous lie à l’auteur. On peut ne pas le rencontrer mais lire ses interviews, ce qui apporte beaucoup de choses, lire ce que d’autres ont écrit pour avoir des idées. Par exemple, Solet a écrit son article sur Le Portait en essayant d’être objectif, en rencontrant l’auteur pour donner d’autres facettes.

Qu’est-ce qu’un roman de gare ?

Il y a eu un renouveau depuis les années 60. Guy des Cars a été surnommé Guy des Gares car il se lisait bien dans les trains. Un roman de gare, c’est populaire, mal écrit, souvent un best-seller, facile à lire. Par exemple, les romans de Marc Levy, c’est de la littérature facile, qui n’apporte pas grand’chose. Mais grâce à lui, des gens entrent dans une librairie pour l’acheter. Il y a alors une chance sur cinq pour qu’ils découvrent autre chose.

Est-il toujours facile de rester impartial lorsque vous recevez les services de presse de Gallimard, maison qui vous publie par ailleurs ?

Je reste indépendant. C’est la règle du jeu. Si la critique est honnête, personne ne me reprochera un article défavorable. J’ai soutenu Jonathan Little dès que Les Bienveillantes est sorti. Or j’ai dit des choses sur le livre que l’auteur n’a pas aimées. C’était mon droit. C’est le problème pour la plupart des critiques qui sont écrivains dans la même maison d’édition.

A-t-on déjà exercé des pressions sur vous ?

Oui, régulièrement. Mais c’est tellement grossier qu’ils se discréditent. C’est voué à l’échec. Car cela m’incite à aller plus avant dans la critique négative.

Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant en poésie et en nouvelles ?

Tout le monde écrit des poèmes en France. C’est un excellent exercice pour jouer avec les mots. La technique de la nouvelle s’apprend sur le tas. Un écrivain, c’est d’abord un lecteur. Souvent, les écrivains sont des lecteurs toute leur vie. Pour savoir écrire des nouvelles, rien de tel que de lire des classiques comme Tourgueniev, Maupassant ou Pouchkine. Et puis, pour écrire, il faut écrire, « gâcher du plâtre », comme on dit. On écrit d’abord d’un jet, puis on revient sur le choix des mots.

Vous arrive-t-il aussi de critiquer des auteurs anciens ?

Oui, à la faveur des rééditions. Par exemple, Don Quichotte. Il faut un prétexte d’actualité.

Etes-vous influencé par ce que vous avez lu, plus jeune ?

Oui, tellement que maintenant,quand on me pose la question du temps que je mets pour écrire tel roman, je réponds 6 mois et 52 ans car il faut compter certes le travail effectif pour un livre mais aussi tout ce qu’on a été avant. J’ai lu enfant Le club des 5, Oui-OuiCent familles d’Hector Malot, et oui, quelque part, ils m’ont influencé.

Comment trouvez-vous le temps d’être à la fois auteur, critique et journaliste ?

Je dispose de 19 heures dans une journée. Il faut se définir des priorités et les hiérarchiser. Il faut aussi savoir s’organiser. Je consacre mon temps à lire et à écrire.

Vous a-t-on déjà plagié pour écrire une critique ?

Cela arrive. Surtout sur Internet. Par exemple, en Russie, on peut lire des copiés-collés de mes critiques, traduites, avec la signature d’un autre.

Les couvertures des livres peuvent-elles dissuasives ?

Oui, souvent cela me détourne du livre. Le titre compte aussi beaucoup. Il existe des titres évidemment mauvais mais l’auteur ne le sait pas.

Et des exemples de mauvais titres ?

Le titre était Reliquaire. C’est à présent Sentinelle, car la narratrice est toujours aux aguets.

Dans les titres de livres, il y a 3 mots vendeurs : enfant, sexe et amour. Nothomb a le génie des titres : elle associe deux mots qui ne devraient pas l’être.

Est-ce qu’un critique doit être écrivain ?

Un critique, s’il n’est que critique, est plus indépendant. Souvent sinon il tombe dans le travers, puisque c’est somme toute un rival, que ce n’est pas comme cela que l’on écrit mais comme lui. Mais on peut lui reprocher de n’être que critique, car « qu’est-ce que vous en savez ? Vous dites que c’est mal construit, bâclé,… mais qu’est-ce que vous en savez ? »

Que pensez-vous de la réputation actuelle de la littérature française selon laquelle elle serait plutôt nombrilliste ?

Etre nombrilliste n’est pas gênant. Tout dépend de ce qu’on en fait. C’est l’absence de talent qui constitue un problème.

J’ai été frappée par la chute de votre article sur la mort de Christian Bourgois : « Bientôt il n’y aura plus grand monde pour parler. »

Oui, cela m’est venu de cette phrase « quand une personne de qualité meurt, c’est une personne en moins à qui parler. » Ces personnes que j’ai appréciées, estimées, n’auront pas de successeurs. Dans le monde de l’édition, il existe de plus en plus de managers, d’hommes d’affaires, et de moins en moins de lecteurs. Bourgois était énarque et un excellent lecteur.

Je déjeune de moins en moins avec les éditeurs car je m’ennuie.

C’est un peu comme dans l’art où l’on s’intéresse plus au marché de l’art qu’à l’art.

Que pensez-vous du Goncourt, qui ne récompense plus le premier roman d’un inconnu comme à son origine, mais des auteurs souvent déjà connus et qui n’en sont plus à leur premier roman ? Et des prix littéraires en général ?

Il faut se féliciter de ce que la France ait autant de prix littéraires. La France constitue le seul pays où il existe une telle focalisation sur les livres entre septembre et décembre. On ne parle que de ça. C’est le seul pays au monde où un journal télévisé peut ouvrir son journal de 13h chaque premier lundi de novembre sur le dernier Goncourt. Et les prix font vendre des livres. Beaucoup de personnes offrent des livres à Noël, souvent le dernier Goncourt, même sans l’avoir lu.


Propos recueillis le lundi 21/01/2008, dans le cadre d’une rencontre organisée avec un public de lycéens,

avec l’aimable autorisation de Pierre Assouline.

Introduction aux méthodes critiques pour l’analyse littéraire **

20.09
2005

Voici un ouvrage que j’ai certainement dû lire au cours de mes études de lettres. Exceptionnellement, ce ne sont ni son résumé, ni sa critique que vous trouverez ci-dessous, mais quelques notes personnelles tirées de l’ouvrage. Commençons par :

LA CRITIQUE GENETIQUE, par Pierre-Marc de Biasi

Elle distingue 4 phases :
- la phase pré-rédactionnelle
(idées – recherches – brouillons – plan scénario de 3 pages)

- la phase rédactionnelle (dossiers documentaires préparatoires, brouillons, carnets de travail ou d’enquête)

- la phase pré-éditoriale (relecture)

- la phase éditoriale

Selon Henri Mitterrant dans La Naissance du texte, il existe deux sortes de génétiques littéraires :
- la génétique scénarique ou avant-textuelle qui étudie tous les documents autographes ayant joué un rôle dans la conception et la préparation de l’oeuvre,
- la génétique manuscriptique, ou scripturale, ou textuelle, qui étudie les variations du manuscrit de rédaction.

La critique génétique m’attirait plus qu’aucune autre, en ceci qu’elle mettait en exergue l’acte créateur, fait de recherches, de lectures, d’expériences, de tâtonnements et de sélections.
A part si l’on est thésard ou chercheur, lire Brouillons d’écrivains (ouvrage publié suite à la remarquable exposition de la BNF) ou tout autre oeuvre critique, il me paraissait cependant difficile d’accéder à ces informations avant l’arrivée d’Internet.
Plus encore depuis l’avènement de l’informatique qui annihile quasiment l’état de brouillons, ne gardant aucune trace des hésitations et choix de l’auteur.
En revanche,  la rencontre avec un auteur constitue le moment ou jamais de lui poser ces questions :
- Avant de l’accepter, votre éditeur vous a-t-il demandé de retoucher à votre manuscrit, d’en changer le titre ?
- Avant d’être accepté par l’éditeur, votre roman a dû passer par bien des étapes, depuis l’idée première jusqu’à l’exécution finale. Pouvez-vous nous dévoiler quelques-uns de vos secrets ?
- Quelles démarches avez-vous entreprises pour faire publier votre premier roman ? Dans quel état d’esprit ?
- Ecrivez-vous à la main ou préférez-vous l’écran de votre ordinateur ?
etc…

Appartiennent à cette « famille » de critique : Jean Bellemin-Noël, Gustave Rudler, R. Debray-Genette, H. Mitterrand.

LA CRITIQUE PSYCHANALITIQUE, par Marcelle Marini

L’OEUVRE LITTERAIRE COMME OBJET D’ETUDE DE LA PSYCHANALYSE

FREUD : OEDIPE ROI et HAMMLET
La psychanalyse s’inspire de la littérature et trouve en les pièces de Sophocle et Oedipe – roi et Hamlet de Shakespeare le motif des désirs amoureux et hostiles à l’égard des parents.

Oedipe – roi :
- invariant universel
- Oedipe = figure symbolique du désir infantile que nous avons oublié et qui perdure en nous,
- Oedipe à la fois enquêteur et enquêté, présuppose le double travail de la méconnaissance et de la reconnaissance jusqu’à la vérité foudroyante.

« Freud s’identifie aussi à Sophocle capable d’orchestrer en tragédie, comme lui en théorie, cette aventure de l’homme qui s’interroge sur son être, ses origines et son histoire. »


Hamlet :
L’auteur relit l’interprétation que fait Freud de Hamlet, en proie à un complexe d’Oedipe refoulé, hésitant à venger son père en tuant l’homme qui l’a remplacé auprès de sa mère et conclut :« Ce texte semble offrir tout ce que l’on reproche aujourd’hui à la « psychanalyse appliquée » : étude psychologique des personnages, jugement clinique, interprétation sans lecture précise de l’oeuvre, assimilation de l’auteur au personnage. Et pourtant, les lectures les plus subtiles n’ont pas remis en cause la justesse de cette analyse. » (p. 56)

LACAN ET LA LETTRE VOLEE DE POE
Pour lui, avec la subtilisation puis la réappropriation de la lettre, « l’inconscient fonctionne (comme une machine), selon l’alternance répétitive de la présence et de l’absence du phallus (la lettre). » (p. 60)

Autres exemples d’oeuvres, objets d’études en psychanalyse :
Délices et rêves dans la Gravida de Jensen
Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras

L’auteur finit par poser cette question : « Qui n’a pas tendance à identifier un personnage fictif à une « personne réelle » ? Ou à conclure directement d’une oeuvre à la psychologie de l’écrivain ? »
Suit une présentation des nouvelles orientations proposées par Jean Bellemin-Noël dans L’Inconscient du texte et Julia Kristeva.

Appartiennent à cette « famille » de critique :
- en psychanalyse : Freud, Lacan, Laforgue
- en littérature Jean Bellemin-Noël, Charles Mauron, Julia Kristeva, et à un degré moindre Jean Starobinsky

LA CRITIQUE THEMATIQUE, par Daniel Bergez

= Considérer l’oeuvre comme un tout et y découvrir des constantes.
Jean-Pierre Richard et Georges Poulet tentent de redéfinir un  »être au monde », fondé sur des expériences qui se déploient en figures dans l’oeuvre littéraire.
Jean-Pierre Richard entend situer son « effort de compréhension et de sympathie en une sorte de moment premier de la création littéraire : moment où l’oeuvre naît du silence qui la précède et qui la porte, où elle s’institue à partir d’une expérience humaine. » (Poésie et profondeur)

Georges Poulet : « cogito » des auteurs est d’ordre intellectuel.
Jean-Pierre Richard : appréhension sensuelle et sensible du monde
Appartiennent à cette « famille » de critique : Gaston Bachelard, Georges Poulet,
Jean-Pierre Richard, Albert Béguin, Marcel Raymond, Jean Rousset, Jean Starobinsky

LA SOCIOCRITIQUE, par Pierre Barbéris

La littérature « ne visait plus seulement le vrai et le beau moral plus ou moins transhistorique, mais un vrai et un beau militant, fut-ce sans le savoir. La littérature, diasit Madame de Staël, n’était pas un art mais une arme : pour agir et pour comprendre. »

Dans sa forme comme dans son contenu, la création littéraire ne peut échapper à son contexte historique, si ce n’est en se projetant vers l’avenir, en jetant des formes nouvelles.

Appartiennent à cette « famille » de critique : Germaine de Staël, Chateaubriand, Bonald, Pierre Barbéris, Lucien Goldman, René Girard, Georges Lukacs, Marthe Robert, Jacques Leenhard, Geneviève Mouillaud.

LA CRITIQUE TEXTUELLE, par Gisèle Valency

L’auteur sélectionne des mots, des sons, des phonèmes, au sein des multiples combinaisons possibles de mots dans une phrase.
A une échelle plus large, il structure son oeuvre en fonction de certains schémas, telleLa morphologie du conte de Vladimir Propp.

Appartiennent à cette « famille » de critique : Roland Barthes, Benveniste, Saussure, Genette, Todorov, Jakobson, Maingueneau, Henri Meschonnic (que mon prof de prépa, fervent admirateur, avait invité à intervenir à l’un de nos cours).

Voilà ! Il ne me reste plus qu’à avoir en tête  ces différentes visions du texte pour chacune de mes critiques.