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La petite fille aux allumettes de Sanami Suzuki

29.11
2017
cop. éd. komikku

cop. éd. komikku

Chacun a en mémoire l’histoire tragique de la petite fille qui gratte le soir de Noël les allumettes qu’elle est censée vendre, pour se réchauffer, et rêve d’un monde meilleur avant de mourir de froid.

Cette série de mangas reprend l’idée principale en débutant chacun de ses chapitres par ce leitmotiv :

« Je m’appelle Rin. Je suis vendeuse d’allumettes. Mes allumettes donnent forme aux chimères. Autrement dit… à ce qu’on pense quand on les allume. Ce sont des allumettes chimériques… C’est un mot un peu désuet, mais le style rétro, c’est à la mode ! Ca vous tente ?« 

Une fillette habillée en gothique lolita propose des allumettes pour exaucer une rêverie, quelque chose à quoi l’on pense en l’allumant, contre une année de sa vie.

Une autre fillette, elle, sa rivale, propose des bougies pour exaucer un souhait, celui au plus profond de soi.

L’une comme l’autre semblent bien désabusées sur les choix de vie de leurs victimes et la noirceur de certains personnages, notamment pour accéder à la gloire. Le concept m’avait suffisamment séduite pour avoir envie de lire cette série, mais la juxtaposition de chapitres thématiques nuit au suspens, et le fil directeur principal n’est pas suffisamment construit pour faire naître un état de tension chez le lecteur, comme dans d’autres séries comme Death note par exemple.

4 tomes publiés dans cette série actuellement.

Balthazar au pays blême de Corteggiani & Domecq

18.10
2017
cop. Casterman

cop. Casterman

 

Dans un orphelinat de Saint-Pétersbourg, au début du siècle dernier, Balthazar se réveille d’un cauchemar, certain qu’on va venir le chercher. Guidé par une voix, il décide de s’enfuir. Au même moment, des soldats viennent le chercher et son meilleur ami se fait passer pour lui. Balthazar trouve alors refuge dans la roulotte de Maroussia…

Le dessin est rond, entre le manga et l’album pour enfants, le découpage bien rythmé, les atmosphères de couleurs bleues, vertes et rouges alternées ; le scénario mêle les personnages emblématiques du folklore russe au conte merveilleux, laissant malgré tout de nombreuses zones d’ombre nuisant à la vraisemblance de l’ensemble.

CORTEGGIANI, François, DOMECQ, Mathilde

Balthazar au pays blême

Casterman, 2017

120 p. : ill. en coul.

EAN13 9782203094390 : 18 €

La petite sirène et autres contes de Hans Christian Andersen

26.08
2016

7209Après les Contes de Charles Perrault, voici ceux de Hans Christian Andersen, qu’il a lui-même écrits de toutes pièces à partir de récits populaires et non rassemblés. Réputé comme étant meilleur écrivain et surtout moins misogyne, j’étais curieuse de savoir si j’allais davantage apprécier ses contes, après avoir comparé sa version originale de La Petite sirène avec celle de Walt Disney, et surtout de relire La fameuse Reine des neiges, avant que ma fille ne voie un jour l’adaptation infidèle de Walt Disney. Quels contes contient ce fameux recueil ?

J’en connaissais comme vous la plupart, mais ma mémoire avait grandement besoin d’être rafraîchie : La petite Sirène, La princesse sur un pois, La petite poucette, L’intrépide soldat de plomb, Le vilain petit canard, La Reine des neiges, La petite fille et les allumettes, et d’autres absolument pas : Le coffre volant, La cloche, La bergère et le ramoneur, Les amours d’un faux col, La vierge des glaciers.

Eh bien, de tous ces contes, c’est Le Vilain petit canard qui me plait le plus finalement (dans lequel l’auteur aurait placé les principaux épisodes de sa vie), certains contes se rapprochant trop de thématiques qui me déplaisent (La petite Sirène, La princesse sur un pois, La petite poucette, La bergère et le ramoneur), d’autres contes me paraissant par trop tristes (La petite fille et les allumettes), même si l’humour et l’ironie du sort restent palpables chez certains (L’intrépide soldat de plomb, Le coffre volant, Les amours d’un faux col) et que La Cloche parait même un brin écolo-mystique. Quant à la Reine des neiges, je cherche en vain ce qui justifie que Disney ait pu conserver ce titre en en ayant totalement modifié le contenu, le conte original n’ayant a priori rien à voir avec le film d’animation éponyme qui connait un énorme succès auprès des enfants. D’ailleurs, sa version du Vilain petit canard est elle aussi détestable et en modifie totalement l’intention. 

Verdict plus nuancé qu’avec Perrault donc, avec des contes qui respirent la joie et la tristesse de la vie.

Les contes de Perrault de Marc Soriano

22.04
2016
cop. Tel Gallimard

cop. Tel Gallimard

Normalien agrégé de philosophie, Marc Soriano (1918-1994) se spécialisa dans l’étude de Charles Perrault et de Jules Verne. Romancier et psychanalyste, professeur de littérature populaire et pour la jeunesse à Bordeaux III et professeur émérite à Paris VII, il publia en 1968 Les Contes de Perrault, culture savante et traditions populaires, où il se propose de répondre à des questions insolubles :

Oui ou non, ce fameux recueil est-il un livre pour enfants ? Si oui, à quel courant pédagogique se rattache-t-il ? Si non, qu’est-il exactement ?

De quelle manière se rattache-t-il à la mode des contes de fées ? Et à la querelle des Anciens et des Modernes ?

Pourquoi Perrault, chef de file des Modernes, se donne-t-il la peine de recueillir ces « contes de vieilles », venus d’un lointain passé ?

S’agit-il de contes réellement populaires ou d’une oeuvre de lettré ?

etc.

Pour analyser les contes en vers et les histoires ou contes du temps passé - Griselidis, Peau d’Ane, Les souhaits ridicules, La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge, La Barbe bleue, La Chat botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet à la houpe et Le Petit Poucet – Marc Soriano commence par se poser la question de la paternité de l’oeuvre et de ses sources d’inspiration, bien souvent empruntées à la littérature orale ou à la littérature napolitaine de Basile que Perrault adapte très librement (Peau d’Ane en particulier). Marqués par la mentalité d’une époque – le XVIIe siècle – et par la gémellité de l’écrivain, ces contes ne sont pas tant destinés aux enfants que des transmissions d’une mémoire collective. Aussi la misogynie ainsi que l’insuffisance éducative des parents transparaissent dans les textes, parfois grotesques (Les Trois souhaits), d’autres fois truffés d’erreurs et de contradictions. Seul Le Petit chaperon rouge se dégage du lot finalement, seul conte d’avertissement véritablement destiné aux enfants. D’ailleurs ce dernier meurt chez Perrault, et non dans la version des frères Grimm, qui lui substitue le dénouement du Loup et des 7 chevreaux. En outre, il permet des jeux de voix, des mimiques, des répétitions d’expressions importantes qu’hélas certains éditeurs suppriment actuellement : « le petit pot de beurre », « tire la chevillette, la bobinette cherra », « c’est pour te manger »,…. Soriano, abordant l’aspect psychanalytique du conte, assimile alors l’action de « dévorer » à « faire l’amour » (déshabillé de la grand-mère, petit Chaperon rouge dans le lit) et le personnage du loup au père, et donc au complexe d’Oedipe, le cauchemar absolu étant alors désiré, le petit Chaperon rouge souhaitant être mangé (les petites filles réclamant que leur père joue le rôle du loup pour les dévorer).

De quoi nous faire abandonner définitivement l’idée de lire à nos enfants la plupart des contes d’autrefois, notamment Peau d’Ane (l’inceste), Cendrillon (paumée sans les hommes) et La Belle au bois dormant (vierge accouchant de deux enfants durant son sommeil)…

La petite sirène de H. C. Andersen vs Walt Disney

21.02
2016
cop. Susanne Davidson

cop. Susanne Davidson

Le début de cette année 2016 me conduit à revoir avec ma fille de longs métrages d’animation, notamment des Walt Disney : Rox et Rouky, Les Aristochats, La Belle et le clochard, Le Livre de la jungle,…

Parallèlement je relis les contes de Charles Perrault, des frères Grimm et de Hans Christian Andersen, ceux du premier m’ayant permis de me rendre à quel point leur vision, celle d’une époque, entérine discriminations sexistes et sociales.

Commençons par comparer la version originale (1836) de La Petite Sirène à celle remaniée du 33e film de Walt Disney par Jon Musker et Ron Clements (1989) :

Le conte

Cadette des six princesses, Ariel se languit du monde des humains dont parle ses soeurs. Le jour de ses quinze ans arrive le rite de passage à l’âge adulte : sa grand-mère lui permet enfin de remonter à la surface : à bord d’un navire une fête est organisée en l’honneur d’un beau prince, qu’elle sauve de la noyade lorsqu’une tempête éclate. A son réveil, le prince est secouru par une jeune fille. Depuis lors, Ariel n’aspire qu’au beau prince et à son âme immortelle. Car si les sirènes meurent en se transformant en écume au bout de trois cents années d’existence, les humains, eux, ont la vie plus courte mais l’âme immortelle. Elle décide alors d’aller trouver la sorcière, qui accepte de satisfaire ses « stupides désirs » qui ne lui apporteront que malheur, en échange… de sa langue, qu’elle lui coupe, pour lui confisquer ce qu’elle a de plus beau, sa voix. En buvant son élixir, la petite sirène, désormais muette, perd à jamais sa queue qui se transforme en deux jambes, la faisant souffrir comme si des aiguilles se plantaient dans ses pieds. Si le prince ne s’attache pas à elle, jamais elle n’aura d’âme immortelle, et s’il en épouse une autre, elle mourra, le coeur brisé. Hélas, si le prince s’attache bien à elle, il n’en tombe pas amoureux, mais d’une princesse en qui il reconnait celle qui le trouva sur le rivage. Alors que ses soeurs donnent leurs cheveux à la sorcière pour que la petite sirène puisse avoir le choix entre tuer son prince ou mourir, Ariel préfère mourir et se transforme en fille de l’air…

Le film

Le personnage de la grand-mère disparait au bénéfice de trois animaux qui accompagnent Ariel dans ses aventures, un poisson, un Bernard l’Hermitte et un cormoran. Cela supprime une figure féminine qui use de façon bienveillante du pouvoir, et cela ajoute des personnages humoristiques qui sont au service des autres, parmi lesquels le Bernard L’Hermitte, qui semble être un esclave noir, habitué à s’amuser, chanter et danser, véhiculant un message somme toute raciste.

La petite sirène ne tombe plus amoureuse d’une statue représentant son idéal masculin, mais de la statue du prince réel qu’elle a rencontré.

Les conditions de la transformation de la petite sirène en humaine exigent d’elle un sacrifice bien moindre : Ariel donne sa voix, sans qu’on l’ampute de sa langue, sa queue se transforme en jambes sans qu’elle dût en souffrir, elle a trois jours pour se faire aimer du prince sans quoi elle redeviendra sirène.

C’est la méchante sorcière qui se fait passer pour la princesse qui a secouru le prince, et avec qui il s’apprête à se marier, comme ensorcelé, ce qui adoucit l’effet des apparences trompeuses et du coup du sort. En effet, le prince est tombé amoureux de la voix de celle qui l’a sauvé.

Toute cette histoire, enfin, se termine par un happy end, la sorcière étant tuée par le prince, sauvant à son tour la petite sirène, et tous deux convolant en de belles noces sur le navire.

Mon avis

Au début du conte comme du film, les rôles traditionnels sont inversés : le prince séduit la jeune fille qui l’observe en chantant et en jouant de la musique, et cette dernière vole à son secours alors qu’il se noie. Dans la conte d’Andersen, la jeune sirène pouvait finalement gagner une âme immortelle, mais pas le coeur du prince, pour lequel elle a tout sacrifié, famille, queue de sirène, joies, jusqu’à sa vie. Pour devenir femme et séduire, la jeune femme doit endurer mille souffrances, et ce sans avoir l’heur de plaire à l’élu de son coeur. Chacun en effet est resté fixé sur une image de l’amour idéal, la sirène sur la statue dans son jardin qui ressemble au prince, le prince sur le visage de celle qu’il pense l’avoir secouru… Les apparences sont trompeuses, les fantasmes conduisent à des erreurs. De la souffrance d’être femme, de la puberté, le film ne parle pas. Le « Sois belle et tais-toi«  ne permet pas à la petite sirène originale d’accéder au bonheur, contrairement à celle du film. Et la mise en garde finale du conte d’Andersen n’existe plus chez Walt Disney, ce qui détourne complètement le message initial : tout est bien qui finit bien, les sacrifices de la petite sirène pour plaire au prince sont enfin récompensés, le prince, retrouvant sa virilité, vole à son secours à son tour, et son père confie sa fille chérie aux bons soins de ce dernier… Message anti-féministe et très patriarcal, complètement opposé à celui de Hans Christian Andersen.

A éviter donc. A cette version il me faudrait voir l’adaptation japonaise, qui semble plus proche du message original.

Contes de Charles Perrault

19.07
2015

Poucet5
L’envie me démangeait depuis longtemps de me replonger aux sources des premiers récits d’enfance, ces contes populaires transmis de siècle en siècle qui furent complètement transformés et édulcorés par Walt Disney.

Que transmettre à son enfant, comment aujourd’hui peut-on encore sans sourciller lui conter telle histoire sans réfléchir à sa moralité, à son message sous-jacent ?

Je commence donc par les contes les plus célèbres de Charles Perrault :

Ces contes oraux furent publiés sous la forme d’un recueil en 1697, sous le règne de Louis XIV, souvent imaginés par des femmes, qui souhaitaient le « meilleur » pour l’époque pour leurs filles.

Il s’agit ici non seulement de distraire mais surtout d’instruire.

Car contrairement à ce qui se dit, les contes ne sont pas atemporels : ils portent les valeurs et la langue du monde dans lequel ils sont nés. Il faut bien garder à l’esprit qu’il s’agissait de transmettre au travers de ces contes les valeurs de l’aristocratie ou de la bourgeoisie aisée de l’époque :

- la noblesse et la richesse y sont toujours valorisées.

- les femmes doivent être jolies, modestes et soumises. Avant d’être fées, elles sont surtout des fées du logis. Les hommes sont au contraire intelligents, rusés et nobles. Ainsi, les personnages les plus futés des Contes sont masculins (Le Petit Poucet et Le Chat botté). Les seules créatures féminines un peu actives sont des ogresses ou des fées, et sont donc surnaturelles. Riquet à la houppe est aussi laid et spirituel que la princesse est belle et bête. Les filles doivent être sages et disciplinées. Ainsi, le Petit chaperon rouge et la femme de Barbe bleue sont punies l’une pour folâtrer au lieu de prendre un chemin direct, l’autre pour sa curiosité. Perrault était ainsi en phase avec son époque où l’éducation des filles était très limitée.

Charles Perrault a gardé des contes oraux ces phrases rituelles, répétées comme un refrain : « tire la bobinette, et la chevillette cherra. »

Dans un souci pédagogique, il leur a ajouté une à deux moralités plus ou moins heureuses (plutôt moins que plus), à la manière de La Fontaine, mais sans jamais l’égaler.

 

La_Belle_au_Bois_Dormant_-_Sixth_of_six_engravings_by_Gustave_DoréLa Belle au bois dormant

L’incipit pourrait être traduit de manière moderne de la manière suivante : des parents (Roi et Reine), après avoir longtemps désiré leur fille, l’ont eue après xxxxx FIV. Ils veulent donc le meilleur pour elle.

Mais à partir de là, ça dérape. Les dons des 6 premières fées : beauté, esprit, grâce, danse, chant, musique (parfaite petite épouse), la 7e (fée se voyant méprisée) prédisant qu’elle mourra de la piqûre d’un fuseau, et la 8e essayant de réparer le coup, mais pas assez puissante, rassurant en annonçant qu’elle dormira 100 ans et sera réveillée par un fils de roi (et donc riche et puissant), pas forcément un homme bon et intelligent. Le Roi publie un édit pour éliminer tous les fuseaux. Le bébé n’a pas de prénom, il ne part pas non plus dans une chaumière avec les trois fées, comme dans le Walt Disney.

Une pauvre vieille (pas informée) file la quenouille. La princesse se pique (pas informée). C’est peu dire qu’il y a un problème de communication.

La 8e fée arrive et décide d’endormir tout le château pour que le jeune fille ne soit pas seule à son réveil, sauf le Roi et la Reine, car ils ont un royaume à gérer, qui publient des défenses (ils ont donc finalement perdu leur fille ; ils ne la reverront plus vivants). Des ronces s’élèvent autour pour défendre le château, sur l’ordre de la méchante fée.

100 ans plus tard, le prince (pas informé) croit une rumeur parmi d’autres qui dit qu’il y aurait une princesse endormie derrière toutes ces ronces. Il ne peut être suivi par personne : les ronces se referment derrière lui.

La Belle se réveille sans avoir besoin d’un baiser.  S’ensuit un festin où la Belle porte une vieille tenue et où l’on joue de vieux airs.

Le prince retourne auprès de son père et lui ment. Pendant deux ans il cache la vérité à ses parents et fait à Belle deux enfants (l’Aurore, 4 ans, et le Jour, 3 ans).

En l’absence de son fils et à la mort de son mari, la belle-mère (ogresse) veut manger ses petits enfants. Un gentilhomme les cache et donne un agneau à la place. Rebelote pour la reine Belle, à qui le gentilhomme apprend que ses enfants sont saufs. Mais l’ogresse découvre la supercherie : elle veut les tuer tous, eux trois et leurs sauveurs. Heureusement, le jeune roi rentre et l’ogresse se suicide.

Moralités :

- Il faut savoir patienter pour obtenir l’époux parfait, beau et riche.

- Il faut se méfier de sa belle-mère.

- Evitons la sexualité avec le mariage.

 

Si vous vous avez envie de transmettre ces valeurs à vos enfants, eh bien pas moi ! Donc pas de Belle au bois dormant. Au suivant !

 

Le Petit chaperon rouge

Contrairement aux livres pour la jeunesse actuels, il n’y a absolument pas de happy end, pas l’ombre d’un chasseur à la fin : le petit Chaperon rouge se fait dévorer, tout comme sa grand-mère ! Gare aux petites filles qui folâtrent !

Moralité : il ne faut pas écouter les « loups », qu’ils paraissent doucereux ou dangereux.

C’est un conte d’avertissement pour faire peur aux fillettes et les mettre en garde contre les inconnus.

 

Admettons. Je garde.

 

 

Barbe bleue

Finalement c’est l’histoire d’un mariage forcé adouci par le fait que la jeune femme soit attirée par les richesses de son époux. Sa curiosité est punie par la violence conjugale.

 

Je rejette.

 


Le Maître-Chat ou le Chat botté

Dans ce conte, le but ultime est de faire épouser au cadet désargenté une princesse pour devenir puissant. Au passage, Perrault souligne la dure vie du cadet qui n’a pas grand’chose en héritage. 

Finalement, cela met en valeur le mensonge et la manipulation pour parvenir à ses fins.

Je rejette.

 

250px-LesfeesLes Fées

C’est encore l’argent qui plait le plus : l’happy end pour récompenser la pauvre fille bien gentille, c’est de lui faire épouser un prince. 

Je rejette.

 

 

 

 

 

 

 

 

220px-Gustave_dore_cendrillon4Cendrillon

Ah cette histoire qui a fait naître la sacro-sainte permission de minuit (pour sortir en boîte et non plus au bal), comme si là encore le but ultime pour une fille était d’épouser un prince, et ses qualités d’aimer faire le ménage, coiffer, repasser,…

Je rejette.

 

 

Riquet à la houppe

C’est encore quand même la princesse qui est bête et belle alors que le prince est intelligent et laid…

Je rejette.

 

200px-Poucet10Le Petit Poucet

C’est hyper-violent : des enfants abandonnés par leurs parents qui craignent la famine, un ogre qui tranche la gorge de ses propres filles,… Mais on retient la ruse de ce petit dernier qui se tire d’affaire des plus mauvais pas…

Admettons. Je garde.

 

Et encore, Perrault a édulcoré ces contes populaires : le loup faisait manger au petit Chaperon la viande de sa grand-mère avant de la dévorer après l’avoir mise dans son lit ! 

Au final, sur 8 contes célèbres, j’en garde à la limite 2… Tiens, ces deux-là n’ont justement jamais été interprétés par Walt Disney…

Aux contes de Grimm à présent…

Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur

12.11
2014

cop. Métailié

Rien n’obligeait le petit escargot à partir du paisible Pays de la Dent-de-lion, le meilleur endroit possible pour toute sa colonie qui ne l’avait jamais quitté. Mais voilà, il pose décidément beaucoup trop de questions : pourquoi n’a-t-il pas de nom ? Pourquoi est-il si lent ? Agacés, les siens lui suggèrent d’aller voir ailleurs s’il trouve ses réponses. Rebelle, le petit escargot, entreprend alors un voyage riche de rencontres, avec une taupe, un hibou qui a trop vécu, une tortue Mémoire, pleine de sagesse, la Reine des fourmis, et rentre avertir les siens d’une grande menace devant laquelle ils doivent fuir…

Une bien belle histoire à raconter aux plus jeunes, qui me semble moins faire l’éloge de la lenteur que celle de la curiosité et du courage.

SEPULVEDA, Luis. - Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur / ill. de Joëlle Jolivet, trad. de l’esp. (Chili) par Anne-Marie Métailié. – Métailié, 2014. – 92 p. : ill. n.b. ; 23 cm. – EAN13 978-10-226-0133-7 : 12,50 €.