Mots-clefs ‘comédie’

La famille Bélier

19.06
2015

 

Comédie française

Scénariste : Victoria Bedos et Stanislas Carré de Malberg

Réalisateur : Eric Lartigau

Producteur : Jerico – Mars films

L’histoire

Alors que ses parents fermiers et son frère sourds et muets comptent sur son aide pour gagner les prochaines municipales, une adolescente s’entraîne tous les soirs en secret avec son professeur de musique pour passer le concours de Radio France à Paris…

Mon avis

Cette comédie se laisse gentiment regarder. Malgré tout, il ne s’agit absolument pas d’un film sur les sourds et muets : bien au contraire, non seulement les acteurs ne le sont pas (sauf le fils), mais le personnage de la fille ne l’est pas non plus, et rien ne nous permet de mieux les découvrir ; pire, sa famille, dans le film, constitue le frein qui empêche l’adolescente de voler de ses propres ailes (la chanson finale le dit carrément) et tout est fait pour montrer à quel point ses parents et son frère ne peuvent pas se débrouiller tout seuls sans elle. On comprend sans mal pourquoi ce film a pu agacer les sourds et muets ! D’ailleurs, le mauvais goût serait de décliner ce contraste : une famille aveugle avec une fille peintre, une famille d’handicapés avec une fille athlète, etc… Une grosse erreur aussi : difficile de croire que cette adolescente ait attendu le lycée pour avoir ses règles, et encore moins les réactions suscitées à son âge !

 

Men in black III

21.01
2014

Mardi ciné

Genre : comédie SF

Synopsis (Etan Cohen)

En 2012, le duo d’agents « Men in Black » J et K fonctionne toujours après 15 ans d’association, mais J s’interroge sur le caractère renfermé de son partenaire. Sur la Lune, un extraterrestre boglodite très dangereux, Boris l’Animal, s’évade et retourne sur Terre avec un objectif : tuer K, l’agent qui l’a capturé en 1969 et lui a détruit le bras gauche.

Dans la nuit qui suit, K disparait et seul J semble se souvenir de lui : pour le reste de l’agence, K est mort sur le terrain à Cap Canaveral le 16 juillet 1969.

Mais J présente les symptômes de quelqu’un qui a subi une faille de l’espace-temps. Selon O, il ne lui reste plus qu’à remonter le temps jusqu’au 15 juillet 1969 afin de retrouver K avant le Boris du présent.

Arrivé en 1969, J part pour Coney Island, où Boris est censé avoir commis son premier meurtre. Là, Boris lui échappe et J est arrêté par K, alors âgé de 29 ans, qui l’emmène aux quartiers du MiB…

Analyse

J souffre du manque d’affection de son collègue. Ce dernier ayant disparu d’un présent menacé par la fin du monde, il part à la recherche de son adversaire (plus monstrueux tu meurs) pour sauver et son seul ami et le monde. Pour ce faire, ses aventures l’emmènent vers le passé où il va de découverte cocasse (les divers extra-terrestres toujours aussi loufoques, le Andy Wharol couverture d’un men in black), poétique (leur allié extra-terrestre Griffin) en découverte tragique (la vérité sur la mort de son père). Le tout avec beaucoup d’humour. Bref le concept génial d’un James Bond pourchassant en secret les plus terribles extra-terrestres, mêlant audacieusement les genres, fonctionne toujours aussi bien !  

Annie Hall de Woody Allen et Marshall Brickman

07.05
2013

annie-hallMardi cinéma

Genre : Comédie

Réalisateur : Woody Allen (1977)

SYNOPSIS

Naissance, joies, tensions d’une relation amoureuse qui débouche sur une séparation.

AVIS SUR LE SCENARIO

Le scénario peut sembler bien mince si ce n’était du Woody Allen dans toute sa splendeur, nourrissant son histoire d’amour d’un mélange détonant de dialogues truculents, de gags (les scènes du homard et de la cocaïne), de comique de situations pourtant parfois pathétiques, de considérations métaphysiques, existentielles ou psychanalytiques.  Excellent.

Poil de carotte ** suivi de La Bigote ** de Jules Renard (1894 ; 1909)

10.02
2007

Poil de carotte**
suivi de La Comédie en un acte qui porte le même nom,
d’une conférence
et de La Bigote**, comédie en deux actes

Préface d’André Fermigier

Je ne me souvenais absolument plus de Poil de Carotte, si ce n’est de son sobriquet, il me faut bien l’avouer à cette relecture. J’ai cru entamer un roman. Or Poil de Carotte revêt deux formes : l’une narrative, certes, mais sous forme d’épisodes douloureux, de correspondance entre M. Lepic et lui, de souvenirs obsessionnels ; l’autre étant une pièce de théâtre. Jules Renard façonne des phrases courtes, aux mots pesés et aux images bien senties, telles que « Accoudés, ils suivent du regard les galeries soufflées que creusent les taupes et qui zigzaguent à fleur de sol, comme à fleur de peau les veines des vieillards. » (p.55). A chacune de ses anecdotes la chute, rude, s’accompagne toujours d’une pointe d’humour, tel ce premier dîner que sert la jeune servante à la famille, dégainant le pain lorsque le père vient à en manquer, mais ce dernier sort de table : « Clouée, stupide, Agathe tenant sur son ventre la couronne qui pèse cinq livres, semble la réclame en cire d’une fabrique d’appareils de sauvetage. » (p. 78). Il en est d’autres, comme celle de cet aveugle dont se débarrasse Mme Lepic, qui dénoncent l’égoïsme des petits-bourgeois : « Puis elle le pince légèrement, afin de se venger un peu ; elle le pousse dans la rue, sous l’édredon du ciel gris qui se vide de toute sa neige, contre le vent qui grogne ainsi qu’un chien oublié dehors. » (p. 83).

Le narrateur s’arrange pour tourner en dérision tous les mauvais traitements que sa mère lui prodigue (sa propre m… qu’elle lui donne à manger par exemple), cherchant à ménager les esprits peu habitués à ce que l’on dise du mal d’une mère. A l’occasion, il fait preuve lui aussi d’une méchanceté sournoise envers les bêtes, plus faibles que lui, envers cette vieille servante qu’il contribue à jeter à la rue, tout comme son maître d’étude, jalousant l’attention dont son camarade de dortoir fait l’objet.

Plus concise, la pièce de théâtre qu’en fit Jules Renard met en scène davantage le triangle formé par le père, la mère et Poil de Carotte, triangle formé par l’absence de communication et d’amour.

A ce sujet, la conférence donnée par Jules Renard permet entre autres de saisir les enjeux et les choix inhérents à cette adaptation théâtrale.

La Bigote, enfin, est une comédie irrésistible, se jouant autour d’un mariage à conclure entre la fille Lepic et son prétendant, mis en garde par M. Lepic contre la place occupée par le curé dans un ménage.

Somme toute un bon moment.