Mots-clefs ‘Carnet de Voyages’

Nouvelles graphiques d’Afrique de Laurent Bonneau

30.12
2016
cop. Des ronds dans l'O

cop. Des ronds dans l’O

C’est au festival BDBoum de Blois que je dois ma rencontre avec Laurent Bonneau, jeune, le sourire intimidé, les yeux limpides, que semblaient s’arracher quelques éditeurs le vendredi soir. Le lendemain, je le retrouvai sur le stand de la maison d’édition Des ronds dans l’O, derrière quelques exemplaires de cet album.

Il suffisait alors de feuilleter un exemplaire pour que son talent me saute aux yeux. Voici la belle dédicace qu’il a faite pour ce cadeau de Noël :

cop. Des ronds dans l'O

cop. Des ronds dans l’O

Je n’ai bien sûr pas résisté à la curiosité de le découvrir moi-même avant de l’offrir, et j’aurais eu tort de bouder ce plaisir…

Rentré de plusieurs voyages avec ses carnets de croquis et ses court-métrages, Laurent Bonneau nous invite là à un voyage tant géographique, humain, introspectif que graphique.

En effet, pour chacun de ces onze récits en focalisation interne, onze ressentis en Afrique subsaharienne, tantôt sous forme de pensées poétiques ou de monologues intérieurs, tantôt sous forme journalistique, Laurent Bonneau a choisi une forme graphique différente : car on ne raconte pas la même chose avec un crayon charbonneux, des couleurs pastel ou des coups de stylo bic. Difficile de ne pas être soufflé par la virtuosité de cet artiste plasticien, passant de l’une à l’autre technique avec aisance. Nombreuses sont les pages qui forcent l’admiration.

Un album magnifique.

La Corse (juillet 2011)

12.11
2011

La Corse n’a pas failli à sa réputation d’île de beauté.

Les flancs de ses montagnes secs et escarpés plongent directement dans le bleu parfois turquoise de la Méditerranée. Les villes et villages résistent tant bien que mal à la désertion des nouvelles générations, ou à l’assaut récent des promoteurs pour construire des immeubles habités deux mois dans l’année. Quelques-unes, comme L’île Rousse, moins que d’autres. Mais le Nord de la Corse reste relativement épargné, pour nous offrir des côtes encore sauvages par des sentiers côtiers plus ou moins fréquentés. Aussi ses plus belles plages de sable ne sont-elles accessibles qu’à pied ou en bateau.

Sa position centrale et sa proximité des plus belles plages du Nord de la Corse font de la charmante petite ville de Saint-Florent un excellent pied à terre pour sillonner la région.

Chambre de l'hôtel

 

Où se loger ?

A l’Hôtel Sole e mare si vous restez une semaine. Toutes les chambres sont situées en rez-de-jardin avec une terrasse attenante. Demandez une chambre avec coin cuisine : vous serez logés à l’annexe, à l’abri du bruit de la route. L’accueil est simple et familial. Bon rapport qualité-prix.

 

Où manger ?

La Gaffe **, sur Le Port, excellent restaurant de poissons.

 

Où sortir ?

Au Concert de Barbara Fortuna (polyphonies corses) à l’ancienne cathédrale du Nebbio (église Sta-Maria-Assunta) à Saint-Florent.

Istanbul (Byzance, Constantinople) (2010)

23.04
2010

Que reste-t-il aujourd’hui de cette Byzance rêvée ?

Que peut-on encore voir de la Constantinople passée à l’ambition démesurée ?

Et à quoi ressemble Istanbul aujourd’hui ?

Istanbul est la seule ville au monde qui unisse deux continents, l’Orient et l’Occident. Séparée par la Corne d’Or et le Bosphore, elle est composée de trois parties distinctes : Stanboul, le vieux quartier, Beyoglu, le quartier plus récent formant la partie européenne, et Üsküdar, pour la partie asiatique de la ville.

Istanbul, à l’image de sa situation géographique, à cheval sur deux continents, est une capitale écartelée entre sa culture orientale et sa volonté d’occidentalisation.

Les touristes viennent y contempler les rares vestiges de la Byzance des Grecs, ou de la Constantinople de l’Empire romain d’Orient et la capitale des sultans ottomans, et tenter de retrouver celle qu’il y a plus de 1 000 ans, les Chinois appelaient la « ville des villes », celle qui, à la fin du IXe siècle, comptait presque  1 million d’habitants.


Que reste-t-il aujourd’hui

de cette Byzance rêvée ?


la célèbre Basilique Sainte-Sophie ***, ou « Ayasofya » où l’on couronnait les empereurs byzantins, joyau de l’architecture byzantine, avec son immense coupole encadrée de 107 colonnes. Ce que l’on peut encore voir a subi une longue histoire de constructions, d’incendies, de démolitions et de modifications.



L’Eglise Saint-Sauveur-in-Chora ***
(kariye camii sodak). Construite au XIe siècle sur les ruines d’un monastère à l’écart de la ville, elle force l’admiration par ses mosaïques à fond d’or gardées intactes.

La Citerne romaine **

construite par Constantin, alimentée par l’aqueduc de Valens, elle fournissait de l’eau à toute la ville et avait une capacité d’environ 80 000 mètres cubes.


La place de l’hippodrome *

construit par Constantin en 326-330, qui n’était pas seulement destiné aux courses de chevaux mais aussi aux cérémonies. Ce fut dans l’histoire le théâtre de tous les événements sociaux et politiques de l’histoire byzantine. Trois monuments importants y subsistent : l’obélisque du pharaon Thoutmosis, la colonne Serpentine et l’obélisque de Constantin VII.


Les vestiges des murailles *


Que peut-on encore voir de la Constantinople passée

à l’ambition démesurée ?

 

♦ le Palais de Topkapi ***, qui se dit « Topkape », soit palais de la porte des Canons, dans la mesure où ces derniers protégeaient l’une de ses entrées donnant sur la mer. Il s’agit de l’ancien lieu de résidence ottoman de 25 souverains turcs. Depuis le cloître de Bagdad, on domine et la Corne d’or et la ville d’Istanbul. Admirez les fenêtres et les portes,  habillées de nacre et d’ivoire, ainsi que les faïences décorées de motifs floraux et animaux. Imaginez-vous lire dans les bibliothèques du Sultan, surplombant la Corne d’or…. Des cadres de vie idylliques, si on oublie les ordres sanguinaires de l’un, et la prison dorée à perpétuité de l’autre.

A voir absolument : le harem ***, qui occupe une place extrêmement importante dans le palais (entrée payante) et la bibliothèque **, construite en 1718.

Détails pratiques : arriver dès 9h, à l’ouverture, et compter 5 à 6 h de visite.

♦ des mosquées, et en particulier :


La Mosquée de Soliman « le magnifique » (Süleymaniye) ***

La Mosquée bleue *** ,  aux 6 minarets. Construite au début du XVIIe siècle (sultan Ahmet Ier), sa coupole, immense, mesure 43 m de haut ; elle est percée de 260 vitraux ; son intérieur est décoré de faïences turquoises d’Iznik.

Détails pratiques : Évitez le vendredi, jour de prière, porter des vêtements corrects. Allez voir la Mosquée bleue le soir : la foule s’y pressera moins, le lieu retrouvera son calme.

♦ le quartier ottoman de Sogukçesme juste derrière la Basilique Sainte-Sophie et le long de l’enceinte de Topkapi. Mais dans cette ruelle pavée, les maisons en bois rénovées, transformées en hôtels de luxe, ont perdu toute la patine des ans et leur charme d’antan.

♦ les faïences des tombeaux qui jouxtent la Basilique Sainte-Sophie

♦ le grand Bazar plus pour son architecture (Kapali Cali) que pour ses 1000 boutiques. Il fut construit en 1461 par le sultan Mehmet II Farih.  A son centre : Bedesten, une immense salle surmontée de quinze coupoles posées sur des piliers. A voir aussi le bazar aux livres : Sahaflar çarsisi (porte sud-ouest du Bazar).

♦ le marché alimentaire du bazar égyptien, un peu moins touristique

♦ Les yali, construites au ras des flots : quartier d’Arnatvütköy, du plus pur style ottoman, sur la rive européenne.


Et à quoi ressemble Istanbul aujourd’hui ?

Certes, Istanbul a perdu la splendeur de sa période byzantine et ottomane, même si ses couchers de soleil sur ses 2500 mosquées et minarets restent parmi les plus beaux, hantés par le chant envoûtant à dessein des muezzins.

Ayant perdu son statut de capitale, elle compte néanmoins plus de 12 millions d’habitants et offre la vision d’une grande métropole européenne, même si on discute toujours de son entrée problématique (premier pays musulman) ou stratégique (pont vers l’Orient et les pays arabes), c’est selon, dans la Communauté Européenne.

Istanbul offre ainsi le visage voilé de ses habitantes et celui, souriant et dynamique, de ses commerçants, artisans et colporteurs. Bruyante, l’Istanbul moderne vibre sous les pas d’une foule continuelle, particulièrement visible dans le quartier de Taksim, dans laquelle se fraie un passage un wagon traditionnel.


A voir :

sur la rive occidentale :

la Gare de l’Orient Express * (Sirkeci) <TRAM – sirkeci>

la place Beyazit * (Porte de l’université)


sur la rive orientale :

le quartier de Beyoglu *, en commençant par le quartier de Galata *, qui monte énormément : l’occasion de prendre le fameux Tunnel ! C’est le quartier des instruments de musique, des antiquaires. On peut y boire de la bière, sortir, etc… C’est également le quartier des antiquaires et celui de Galatasaray. De la fameuse tour de Galata, on a un point de vue exceptionnel.

Mais si la file d’attente vous fait hésiter, vous pouvez toujours monter boire un verre ou dîner au bar de l’hôtel Anemon Galata, à l’ombre de la tour de Galata, avec un panorama s’en approchant.

c’est dans ce quartier surtout, et notamment dans la Rue Istikalal Cadessi qu’Istanbul reste animé le soir et qu’elle s’ouvre à l’art contemporain, avec ses musées et expositions temporaires (par exemple, celle au CentrePlatform Garanti d’Art Contemporain) d’Ali Cabbar (Huzurzuz Gölge = Disuiet Shadow).

Hôtel Pera Palas *, devenu mythique : C’était LE palace d’Istanbul à la Belle Epoque. De nombreuses célébrités y ont séjourné : Sarah Bernhardt y a occupé la chambre 304, Mata Hari la chambre 104, Greta Garbo la chambre 103, Ernest Hemingway la 218, et enfin Agatha Christie la chambre 411. Marcel Proust, Jean Giraudoux et Graham Greene y sont passés aussi.

Pourquoi pas ne pas aller boire tranquillement un verre dans son bar art nouveau, plutôt que de faire partie des cohortes de touristes curieux visitant la fameuse chambre 411 ?

Le Grand hôtel de Londres, au charme désuet,

La Place TAKSIM,

On peut se dispenser de la visite du palais de Dolmabahçe, le nouveau plais impérial (qui signifie « jardin plein », avec ses 285 pièces). Escalier d’apparat, salle du trône. Toutes les pendules sont arrêtées à l’heure de la mort de Kemal Atartük, le père des Turcs, le 10 novembre 1938.

Certes, c’est un magnifique palais, qui « en met plein la vue », avec surtout son incroyable salle de réception pour les festivités et son escalier monumental avec une rampe en cristal et son dôme en verre, mais, comme il fut conçu par un architecte français sous Napoléon III, ce palais nous surprendra moins, nous Français. Aussi, si vous disposez de moins de 5 jours pour visiter Istanbul, j’aurais tendance à vous suggérer de mettre en option facultative sur votre programme !

Par ailleurs, le mode de fonctionnement de la visite du palais est assez prohibitif, puisque la visite guidée est obligatoire, même en tant qu’individuels, et faite au pas de charge pour éviter les embouteillages entre troupeaux de moutons, pardon entre groupes.


A faire :

Une croisière sur le Bosphore ***

On y aperçoit des palais sur les rives, comme le fameux palais de Dolmabahçe.

Monter au café Pierre Loti ** pour y prendre le thé sur l’une des nappes à carreaux blancs et rouges, et contempler la vue panoramique sur la Corne d’or,

Aller au hammam *(évitez les hammams touristiques où vous vous retrouverez entre touristes, et comptez 10% en plus pour les masseurs)

Sortir des sentiers battus, errer dans les quartiers éloignés des sites touristiques.



Programme éventuel

JOUR 1 : quartier de Sultanahmet

  • 9h Visite du palais de Topkapi et de son harem,
  • En milieu d’après-midi : passer par le quartier ottoman de Sogukçesme, juste derrière la Basilique Sainte-Sophie, et le long de l’enceinte de Topkapi.
  • Se promener dans le parc public situé en contrebas du palais, l’un des rares et des plus soignés d’Istanbul.
  • Retourner ensuite visiter la Citerne romaine,
  • Soirée : traverser la place de l’Hippodrome et aller vous asseoir dans la Mosquée bleue pour y admirer ses faïences.

JOUR 2 : quartiers de Sultanahmet puis de Beyoglu

  • 9h Visite de la Basilique Sainte-Sophie
  • Aller voir les faïences des tombeaux qui jouxtent la Basilique Sainte-Sophie
  • Déjeuner ou dîner sous le pont de Galata, le meilleur point de vue sur Topkapi ou sur les mosqu ées
  • Après-midi et soir : Quartier de Beyoglu

JOUR 3 : quartiers ouest avec celui d’Eyüp

  • Visite de l’église Saint-Sauveur,
  • Monter au Café Pierre Loti (le quartier porte aussi son nom, avec une orthographe « turquisée »)
  • Hammam

JOUR 4

  • Gare de l’Orient-Express
  • 10h30 Traversée du Bosphore en ferry,
  • 12h Arrivée à l’embouchure de la mer noire.
  • Retour au village par la ligne 15 : déjeuner, yaourt
  • Retour en bus C232 jusqu’à la place Taksim

JOUR 5 : quartier du bazar

  • Visite de la Mosquée de Soliman le Magnifique
  • Pause « Boza »
  • Promenade et achats dans le Grand Bazard et le Bazar égyptien


A comprendre – les détails des la vie quotidienne des Stambouliotes

Les règles de politesse :

-       les plus jeunes cèdent leur place aux femmes et aux plus âgés, dans les bus et tramways, usage révolu en France.

-       Les hommes ne regardent pas l’épouse de leur interlocuteur, par respect.

A table, on vous sert systématiquement de l’eau (en bouteille ou sous plastique) et du pain. Compter 10% de service.

Les toilettes publiques sont à 1 LT.

Les prix sont en général assez uniformisés. Par exemples, vous paierez partout votre grande bouteille d’eau 1 LT, et vous aurez les mêmes tarifs de poissons grillés dans tous les restaurants sous le pont de Galata.

Bien sûr les chats grouillent à Istanbul, grands chasseurs d’animaux nuisibles, mais il reste quelques chiens qui n’ont pas été éradiqués, paressant allongés de tout leur long tels des chats, sans laisse, au soleil.

Les sollicitations diverses lorsque les Stambouliotes comprennent que vous êtes touristes : remerciez d’un non de la main et passez votre chemin, ou dites au restaurateur que vous avez déjà mangé.

La plupart des Stambouliotes s’habillent avec discrétion. Beaucoup de femmes s’habillent en noir, portent leur jupe longue et des foulards colorés.

Des appareils de gymnastique sont mis à disposition dans les parcs. Quelle bonne idée !


Les moyens de transport

  • L’avion (bon rapport qualité-prix avec une escale à Zurich avec la compagnie suisse)
  • Le train (entre autres le fameux Orient-Express)
  • Le tramway, très pratique
  • Le bus
  • Le dolmus (prononcer « dolmouche ») : fourgonnettes qui font fonction de bus, à prendre « au vol » en repérant les différentes destinations indiquées sur la pancarte derrière le pare-brise. Les tarifs sont fixes, et le touriste a peu de risques de se faire arnaquer, car conduisant tout en surveillant qui a payé et qui n’a pas payé (en entrant), le chauffeur a peu de temps à perdre en palabres !
  • Les taxis jaunes
  • Le métro
  • Les « œufs » pour monter au café Pierre Loti
  • Le ferry
  • Les deux funiculaires dont un pour le quartier Istikalal Caddesi
  • Le tunel (1 arrêt) traverse Galata : c’est le premier métro au monde !
  • Le tramway historique

N’acceptez pas, lors de la réservation de votre chambre, le taxi de votre hôtel : de 15 à 20 euros la course, il est tellement élevé par rapport aux autres solutions offertes qu’il n’ose même pas le proposer au retour, où n’importe quelle agence de voyage vous prendra de votre hôtel pour 4 euros par personne.

Vous trouverez des panneaux « Stop » : ils s’écrivent « Dur » et se prononcent « dour » en turc.


Où se loger

     

  • Hôtel Hanedan ** (www.hanedanhotel.com) : Bien situé pour l’accès aux principaux monuments. Agréable toit-terrasse où est servi le petit-déjeuner, dominant le Bosphore et donnant sur la basilique Sainte-Sophie. La chambre familiale Byzantium donne sur ces deux vues.
  •  

     


A boire et à manger :

Thé turc (çay, se dit « tchaï ») : trop infusé à mon goût, il est bu partout et en toutes circonstances.

Boza ** : en boire au café Vefa Bozacisi (rue katip celebi caddesi 102, VEFA-NO de la mosquée), fondé en 1876, où l’on sert uniquement cette boisson au goût inhabituel, un peu amer, à base de blé concassé.

Raki *** : à base d’alcool d’anis étoilé, il peut se boire pur, avec un verre d’eau. Il est à mon goüt bien meilleur que notre fameux pastis marseillais, plus pâteux sous la langue.

Döner kebap *** : Kebab

Aubergines grillées ***

Poisson grillé (bar, daurade, rougets, sole) sous le Pont de Galata ** ou au bord ***, en face de la mosquée de Souleyman, moins cher, sur des tables en plein air.

Köfte ** : boulettes de viande grillées (adresse possible : Tarihi Sultanahmet Köftecisi Selim Usta, Divan Yolu Caddesi 12 (près de l’arrêt de tramway Sultanahmet))

Mezze *** : hors-d’œuvres (mousse d’aubergines, tzatziki, moussaka, …)

Midye Dolma *** : moules fourrées (au Marché aux poissons «Sampiyon Kokoreç»)

Midye ** : brochettes de morceaux de sardines frits au yoghourt (http://sampiyonkokorecci.com)

Simit * : petites couronnes de pain couvertes de graines de sésame.

Baklava ** : feuilleté au miel et aux noix (une bonne adresse : Baklavaci Said : www.baklavacisaid.com)

Lokum *: loukoum

Ayran *** : yaourt liquide


On peut s’en dispenser :

Suivre les yeux fermés conseils de vos guides touristiques, qui vous suggèrent un hammam mixte (alors qu’il est habituellement uniquement fréquenté par des hommes) ou qui vous emmènent le soir dans des quartiers sans grand intérêt ou ultra – touristiques, pour manger sur des tables aux jolies nappes.

En effet, nul besoin d’aller dans des restaurants un peu plus « classe » pour bien manger. On paie le service professionnel, la nappe et le décor, mais dans l’assiette, les portions sont chiches et ne diffèrent que très peu des « bouis-bouis » extérieurs !

Evitez donc Hamdi et Lokantasi, duquel, certes, la vue peut être belle, à condition d’avoir une table près de la baie vitrée au 3e étage ou en terrasse.

Nul besoin de goûter à des plats dits historiques, à base d’agneau bouilli, comme le Pilic Topkapi (plat ottoman, à base de poulet), le Bolu Piknigi (plat d’Anatolie centrale), les Manti (Cappadoce, raviolis turcs servis avec du yaourt), le Rahibe Kesesi (Chrétien d’Istanbul, feuilleté d’agneau), ou enfin le Papaz Yahonisi, plat byzantin, à base d’agneau, d’oignons, de pommes de terre, d’ail, de cumin et de potiron : cela se rapproche de nos plats traditionnels français, sans avoir beaucoup de goût. Le moindre kebab servi avec des aubergines grillées en aura bien davantage !

Souvenirs souvenirs :

En plus des livres et cartes postales qui vous permettront (de vous) d’offrir les plus belles vues d’Istanbul, sans mitrailler avec frénésie chaque lieu sur votre passage, vous pouvez aussi rapporter des boîtes de loukoums, des bouteilles de raki (dans votre valise en soute, pas dans votre sac à dos !) ou des céramiques, près de l’église Saint-Sauveur.

Le mot de la fin d’un grand musicien :

Le kebab est le même quelle que soit la nappe.


Sources

Webographie

http://www.routard.com/guide/code_dest/istanbul.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Istanbul

Bibliographie des documentaires

A emporter, malgré quelques erreurs, surtout au niveau des plans et adresses : Lonely Planet, Guide du routard
Lu : Turquie : une mosaïque de cultures. – Minerva, 1998. – p. 54-73.
A feuilleter pour ses belles photographies ou à acheter en souvenir : PAMUK, Orhan, GÜLER, Ara. Istanbul : Ara Güler. Pacifique, 2009. ISBN 978-2878681307 : 35 euros.

Bibliographie des œuvres de fiction

PAMUK, Orhan. Istanbul. Gallimard, 2010. 547p. : photogr. n.b. (Folio). ISBN 978-2070358601 : 9,20 euros.

Venise ** à *** (juillet 2004 & mars 2010)

02.04
2010

Elle ne se visite pas, elle se contemple, elle se vit. A pied ou sur l’eau, tapie dans un silence trompeur, elle se laisse admirer, résistant aux assauts d’acqua alta et de touristes.

Bien entendu, on peut visiter ses innombrables musées,  souvent d’ailleurs installés dans de splendides palais, ses églises et basiliques, mais mieux vaut se perdre dans ses dédales le nez en l’air et s’éloigner dans ses quartiers moins touristiques que d’aller s’enfermer pour y contempler ses magnifiques tableaux et témoignages de son passé.

A Venise, à faire absolument :

- préférer l’avion et rejoindre la piazzeta par bateau, sans passer (superstition vénitienne) entre les deux colonnes du XIIe s., provenant de Constantinople et surmontées, l’une du lion ailé de Saint-Marc, l’autre de Saint-Théodore, premier patron de Venise.

- monter en haut du Campanile qui offre une vision «panoramique» de la ville du haut de cette haute tour de98 mètres qui faisait office à la fois de phare et de clocher, et qui, s’étant effondrée, a été reconstruite (accès à 6 euros en 2004) .

- la Place Saint-Marc **, le «coeur » de la cité que Napoléon appelait « le plus beau salon du monde » et qui fut tour à tour le siège des fêtes religieuses, des jeux et des évènements politiques de la république de Venise. Vue extérieure de la Basilique Saint Marc, du Palais des Doges, de la Torre dell’orolegio, du Campanile. Les pigeons ont déserté la place Saint-Marc, eux qui faisaient la joie des touristes, des venderus de graines et des microbes. Terminée la fiente de pigeon sur les monuments.

- le Palais des Doges ** : Grandiose, il fut le lieu de résidence du Doge mais aussi le siège du gouvernement, de la justice et de la police. Ce palais du plus pur style gothique, non meublé, mais aux vastes salles d’apparat richement décorées aux plafonds et aux murs,  avec de belles cheminées issues du maniérisme et des vitraux sphériques. Dans ce palais où tout le monde devait être invité, mais où l’on permettait aux gens fâchés de ne point se  croiser, on mulipliait les endroits d’où l’on pouvait apercevoir les allées et venues des autres. On accède ensuite aux prisons où Marco Polo et Casanova furent enfermés. Fin de la visite avec le célèbre Pont des soupirs appelé ainsi non par romantisme mais à cause des gémissements des condamnés à mort qui empruntaient ce fameux pont aprés avoir appris la sentence.

- les maisons vénitiennes dont on peut remarquer les cheminées apparentes, les rivets destinés à fixer les poutres à l’intérieur, les premiers étages d’apparat, les alignements verticaux des fenêtres et les terrasses perchées sur leur toit.

- le Pont de l’Academia (tout récent, datant de 1930) offre l’une des pus belles vues sur le Grand Canal et où les plus grands aquarellistes vénitiens comme Canaletto et Guardi ont peint leurs plus belles oeuvres.

- les quais du Zattere, le long du canal de la Giudecca, où les vénitiens VIVENT, viennent faire leur jogging, bronzer, pique-niquer, boire un Spritz ou manger des glaces.  C’est devenu davantage le quartier,  avec le Dorsuduro qui le jouxte, des Beaux-Arts (peinture vénitienne du XIVe au XVIIIe s. à la Galerie dell’Accademia

-cubisme, dadaïsme, surréalisme,… à la fondation Guggenheim – nouvelle collection privée d’art contemporain, de François Pinault au palais Grassi qui fait polémique)  et des antiquaires, plus que celui des entrepôts à sel et de régates.

- la vue extérieure de la Chiesa di Santa Maria della Salute (façade du 16e siècle),

- la façade de la Ca d’oro, le plus beau palais de style gothique vénitien (1440), qui doit son nom (maison d’or) aux feuilles d’or qui couvraient jadis sa façade, avec sa dentelle de pierre et ses loggias superposées, afin d’éblouir les passants du grand Canal, dans lequel elle se reflétait. Un spectacle particulièrement réussi au coucher du soleil.

- Le Grand Canal illuminé, à bord du vaporetto ligne 1, en passant sous le Rialto : attention : Venise n’est en aucun cas une ville nocturne. Elle se vide de ses âmes la nuit, comme fantomatique.

- un petit tour en gondole si les clichés ne vous effraient pas. Il vous en coûtera 80 euros pour un circuit proche du quartier Saint-Marc.

- Burano, principalement connue pour ses dentelles, cette petite île de pêcheurs offre avec ses façades colorées un spectacle populaire et plein de vie.

Marché aux poissons le matin, promenade dans les rues et visite de l’Eglise San Martino proche de l’une des meilleures Pasticceria (pâtisserie) de Burano ainsi que du Musée dei Merletto (de la dentelle).

Venise, c’est justement aussi un artisanat d’art

- vous irez visiter dans le Dorsoduro 3172, l’atelier de masques vénitiens Ca’macana, qui a conçu ceux du film de Kubrick, Eyes Wide Shut.


Venise, c’est aussi pour ceux qui veulent connaître son histoire :

- le Musée Correr *, dédié à l’histoire de Venise, au sein de l’aile Napoléon de la place Saint-Marc, achevée dans la moitié du 19e siècle, sous la domination autrichienne. Il nous transporte, au travers de ses tableaux notamment, dans l’histoire politique de Venise, celle de la navigation vénitienne
et au sein de la vie quotidienne vénitienne. Partout bien sûr on retrouve le lion ailé, symbole de Venise. On remarquera sur les plans de l’époque que le Rialto était bien le seul pont enjambant le Grand Canal, et que Venise était composée de petites îles rattachées entre elles.

- le quartier juif, délimité jadis par deux grilles, dont il ne reste plus que des gonds. A l’époque, c’était autant pour rassembler une communauté reconnue pour ses compétences endans le commerce et la banque, pouvant opérer des prêts, que pour se protéger. Sur la grande place, des policiers veillent. L’entrée des mosquées est payante. Les immeubles sont les seuls de Venise à comprendre autant d’étages.

- dans les environs la maison de Tintoret, dans le Canareggio.

- à proximité, remarquez les trois statues de Maures, mamelouks turcs.

- en allant à Murano ou à Burano vous apercevrez l’île Saint-Michel, île des morts depuis 1870, sur décision de Napoléon en 1807.


Venise, c’est aussi pour les amoureux de l’art :

- dans la continuité du musée Correr, et avec le même billet, on trouvera la Biblioteca nazionale Marciana, qui fut la plus importante bibliothèque de Venise et l’une des plus grandes d’Italie. Elle contient l’une des plus riches collections de manuscrits du monde. On ne voit pas un seul livre hélas au cours de son exploration : il ne reste plus qu’à admirer cette superbe pièce de style Renaissance, conçue par Sansevino, ses fresques et décorations.

- L’intérieur de la Basilique Saint Marc *: Edifiée au XI° siècle pour abriter le corps de Saint Marc que deux riches marchands vénitiens réussirent à subtiliser à Alexandrie. De style Byzantin, elle prend la forme d’une croix grecque et l’intérieur est entièrement revêtu de mosaïques inspirées elles aussi de byzance. En tout 4000m2 d’or et de verre mélangés, à la vénitienne au marbre avant de découvrir le «trésor» de la Basilique. La visite du rez-de-chaussée est gratuite, l’entrée à l’étage pour contempler la place est en revanche payante.

Traversez le canal en traghetto (gondole collective où l’on se tient debout)  devant le palazzo Gritti pour rejoindre le quartier de Dorsoduro (0,50 euro la traversée).


- L’église baroqueSanta Maria della Salute, dont l’extérieur attire plus l’oeil que son intérieur.

- la Casa Goldoni, maison natale de Goldoni, grand auteur de la commedia dell’arte et de comédies, souvent comparé à Molière. Depuis 1953 elle est devenue le siège de l’Institut d’études théâtrales. On y visite son rez-de-chaussée orné d’un puits et d’un escalier en pierre d’Istrie, deux salles à l’étage autour d’une pièce projetant une vidéo : l’une exposant un très joli théâtre de marionnettes d’époque, l’autre des objets et tableaux évoquant les scènes ayant inspiré les comédies de la commedia dell’arte.

- la Ca’rezzonico *, l’un des plus beaux palais vénitiens qui nous plonge dans la Veniseartistique et culturelle du XVIII° siècle. On y remarquera la salle de bal au sol fragile. Elle n’est presque plus meublée d’époque, et les tableaux y ont été ajoutés. Visite de 20 minutes à 3h30 selon l’intérêt pour les tableaux.

- la Ca d’Oro, le plus beau palais vénitien et son jardin, alors en cours de rénovation. Actuellement, une fois encore, sa façade que l’on peut admirer du grand Canal contentera la plupart, l’intérieur ayant été réhabilité pour abriter la Galleria Franchetti, collection de peinture et d’objets d’art du XVe au XVIIe s.

A manger et à boire !

A l’apéro : vous verrez tous les Vénitiens boire vers 18h un Spritz (2,50 euros) ou un Bellini, Prosecco (vin blanc pétillant) au jus de pêche.

Déjeuner ou dîner : adresse à retrouver sur la rue qui part de la gare et avant le premier pont à enjamber (l’un des rares menus touristiques à 13,50 euros qui propose une véritable cuisine vénitienne, avec un rapport qualité – prix correct). Exemple : premier plat = risotto aux crevettes, second plat = morue, sardines ou foies de veau avec polenta et crudités.

Dîner : Souvenir impérissable de deux dîners fameux, d’inspiration à la fois vénitienne et française (dont un risotto à la seiche et à la feuille d’or, un soufflé au chocolat accompagné d’un Maury) en  juillet 2004  du restaurant la Rivista, Dorsoduro 979/a, qui ne se dit pas gastronomique mais qui propose des mets et vins à la hauteur d’une adresse de luxe. Bien sûr les prix sont à la hauteur de ce plaisir gustatif.


Le soir : prendre un verre au café Florian (1720), place Saint-Marc, sur les traces des écrivains, des peintres et des plus grandes célébrités, si vous vous accordez ce luxe. Attention quand l’orchestre se met à jouer, c’est plus romantique, mais cela rallonge aussi considérablement il conto !

Où faire de beaux rêves

si votre bourse le permet, ne perdez pas votre temps à des allers-retours : logez dans Venise-même.

<Pour un voyage de noces, vous pouvez choisir le Palazzo Priuli, véritable palais près de la place Saint-Marc. Veillez cependant à ne pas prendre une chambre avec terrasse car on vous dirigera hors du palais.


Vos achats

- Les Marchés du Rialto et son célèbre Pont (construit de 1588 à 1592) : Centre financier et plaque tournante du commerce à Venise, le quartier du Rialto fut durant des siècles un gigantesque souk à ciel ouvert où l’on trouvait épices, soieries, pierres précieuses, café. Il demeure l’endroit le plus animé de Venise. La Pescheria, magnifique halle, constitue l’un des plus beaux marchés aux poissons d’Italie et autour les étals regorgent de fruits et légumes de la région.

- Le verre de Murano : Mesdames, ne partez pas sans un pendentif en verre de Murano (estampillé au verso). Suivant sa fabrication par la communauté chinoise qui envahit le marché ou sa fabrication à la main, vous paierez de 2 euros à plus d’une centaine d’euros. Une boutique à l’accueil très aimable, avec des produits d’un bon rapport qualité-prix : Altre il Vetro, calle del Capellier, S. Polo 1593.


Séjours en juillet 2004 et mars 2010

Documentaires et guides sur Venise lus :

SIMONIS, Daniel. Venise : le guide. LONELY PLANET, 05/2008. 292 p.. ISBN 978-2-84070-751-6.

Sollers, Philippe. Dictionnaire amoureux de Venise. PLON, 483 p.. ISBN 2-259-19719-1. Résumé : D’Accademia à Zattere, Philippe Sollers évoque Venise à travers sa passion et son expérience personnelle de la ville qu’il parcourt chaque année depuis sa jeunesse. Il insiste sur le côté sensuel et envoûtant de cette ville en perpétuelle mutation qui a su marier ses attraits culturels et naturels.

BEC, Christian. Histoire de Venise. PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE, 2002. 125 p. ; cartes, couv. ill. ; 18 cm. Que sais-je ?. Bibliogr. p. 125. ISBN 2-13-052836-8, ISSN 0768-0066. Résumé : Parmi toutes les cités du monde, Venise peut se vanter avec raison d’avoir la plus extraordinaire des biographies. Aujourd’hui, ce chef-d’oeuvre architectural est confronté aux menaces de la submersion, de la pollution et d’une forte chute démographique. Où se situe l’avenir de cette ville exceptionnelle ?

Fictions inspirées de Venise lus :

Ecrivains anglosaxons:
SHAKESPEARE, William. Le marchand de Venise. Comme il vous plaira. Beaucoup de bruit pour rien. Dans : Le marchand de Venise, 308 p. Montrouge cedex : GARNIER-FLAMMARION, 1964.
Ernest HEMINGWAY

Ecrivain allemand :
MANN, Thomas. La mort à Venise suivi de Tristan. FAYARD, 1971. 189 p. LIVRE DE POCHE. ISBN 2-253-00645-9 Résumé : Un vieil homme tombe amoureux d’un jeune garçon … Récit d’une passion folle et fatale qui saisit un écrivain d’âge mûr à l’apparition d’un gracieux adolescent d’une extraordinaire beauté. Dans « Tristan », le dilemme qui s’offre à l’héroïne est de tenter de vivre en étouffant ses dons d’artiste ou « mourir de musique ».

Ecrivain espagnol :

Mendoza, Eduardo. L’île enchantée **. SEUIL, 1993. 300 p.. Points (Paris). ISBN 978-2-02-037543-6, ISSN 0768-0481


Écrivains français :
BEAUSSANT, Philippe. Le rendez-vous de Venise *. Grasset, 2003. 196 p.. ISBN 2-213-60993-4. Descripteurs : Venise : Italie / Florence : Italie / amour / peinture / Rome : Italie.

BESSON, Philippe. Un garçon d’Italie. POCKET, 2009. 221 p.. ISBN 978-2-266-13606-8.

CASANOVA, Jacques (de Seingalt). Histoire de ma vie. PARIS : GALLIMARD, 2008. 375 p. FOLIO CLASSIQUE. ISBN 978-2-07-037760-2

Sollers, Philippe. La Fête à Venise. PARIS : GALLIMARD, 11/2008. 281 p. Folio. ISBN 978-2-07-038603-1.

Sollers, Philippe. Le Coeur Absolu. PARIS : GALLIMARD, 11/2002. 445 p. Folio. ISBN 2-07-038101-3.

Sollers, Philippe. Casanova l’admirable. PARIS CEDEX 07 : GALLIMARD, 2007. 338 p. Folio. ISBN 978-2-07-040891-7, ISSN 0768-0732.

GOLDONI, Carlo / GOZZI. Goldoni.

Mendoza, Eduardo. L’île enchantée. SEUIL, 1993. 300 p.Points (Paris). ISBN 978-2-02-037543-6, ISSN 0768-0481 Résumé : Fabregas décide de vivre son rêve. Sur un coup de tête, il fait sa valise, claque la porte de sa maison catalane et abandonne les siens. Peu à peu, ce qui aurait pu n’être qu’une escapade se transforme en errance dans une Venise décadente. Captivé par une jeune fille fuyante, Fabregas collectionne rencontres fortuites, événements insolites et situations cocasses…

MOURET, Jean-Noël. Le goût de Venise **. MERCURE DE FRANCE, 05/2009. . ISBN 978-2-7152-2303-5.

Bande dessinée :
PRATT, Hugo. Fable de Venise. Dans : Corto Maltese : Fable de Venise, 75 p. : ill. ; 22 *50 cm. STOCK, 1981.


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