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San Antonio : si ma tante en avait de Mickaël Sanlaville

12.06
2020

IMG_20200602_214637San-Antonio est muté en Bretagne, à Ploumanac’h Vermoh, avec Béru. Il y retrouve Pinaud et son ex-patron, devenu sous-préfet. Il pense y passer son temps à séparer les marins éméchés, jusqu’à ce que l’un de ceux qu’il a séparés la veille est retrouvé mort le lendemain, puis le gardien du phare,…

Le cœur insensible à la mort, mais toujours prêt à dégainer pour une jolie veuve nymphomane ou une adolescente consentante, San-Antonio, bourreau des cœurs au langage fleuri, est de retour.Voilà haute en couleurs, une histoire inspirée de l’univers de Frédéric Dard : suspens, sexe, violence rythment cette aventure chez les bretons. Pour les amateurs pur jus.

San Antonio : si ma tante en avait de Mickaël Sanlaville
D’après l’univers créé par Frédéric Dard
Casterman, 2020
92 p. : ill. en coul. ; 31*24 cm
EAN13 9782203172722 : 16 €
aventure, humour, enquête, policier : genre

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Tocqueville, vers un nouveau monde de Kévin Bazot

22.06
2016
cop. Casterman

cop. Casterman

 

Au cours de l’été 1831, deux Français, Alexis de Tocqueville et son ami Gustave de Beaumont partent à la découverte du grand Ouest sauvage afin de rencontrer des Indiens d’Amérique. Mais force leur est de constater que l’alcoolisme a eu raison des uns déchus au rang de vulgaires clochards, et que l’urbanisation galopante a chassé les autres toujours plus loin jusqu’au cœur de la région des Grands Lacs américains, par-delà une forêt vierge, à Saginaw…

Difficile à l’époque d’expliquer le véritable motif de leur voyage, soit de rencontrer des Indiens d’Amérique : les deux explorateurs déguisent leur démarche d’ethnologues en celle de deux spéculateurs partis acheter des terres. Car le galop d’une civilisation en marche piétine tout sur son passage, et notamment la Nature avec laquelle s’accordait pleinement une autre civilisation sans la détruire. Ce parcours initiatique, librement adapté de Quinze jours dans le désert d’Alexis de Tocqueville et magnifiquement mis en images par Kévin Bazot, sonne le glas d’un monde sauvage qui succombe aux appétits des pionniers américains. A découvrir.

Tocqueville, vers un nouveau monde

Casterman (2016)

 97 p. : ill. en coul.

EAN13 9782203089488 : 18 €

 

Boca nueva : 1. Soufre d’Almeida & Benchaïeb

20.01
2016
cop. Casterman

cop. Casterman

Le jeune Ese débarque au port de Boca Nueva pour trouver un petit boulot aux archives grâce à son cousin Fernando. Mais le lieutenant de police a décidé de le placer auprès de Riggs, qui vient de perdre son collègue à la brigade criminelle, pour ralentir l’enquête de ce dernier…

Rondement menée, cette aventure policière pleine d’humour met en scène des animaux et monstres originaux sur fond de mafia et de piraterie. Divertissant.

A paraître : Tome 2 : Salpêtre ; Tome 3 : Charbon.

Almeida, Sylvain, Benchaïeb, Youness

Boca nueva : 1. Soufre

Casterman, 2016

124 p. : ill. en coul. ; 23*31 cm.

EAN13 9782203087750 : 17 €

Corto Maltese : Sous le soleil de minuit

30.09
2015
cop. Casterman

cop. Casterman

Alors que Corto Maltese vient de quitter son ami Raspoutine qu’il a failli incinérer vif, il reçoit une lettre de Jack London qui lui promet un trésor et lui demande un dernier service, celui de remettre une autre lettre à une dénommée Waka Yamada, militante contre la traite des blanches en Alaska…

Beau défi que de faire renaître de ses cendres ce héros libertaire, sans foi ni drapeau, dont l’ironie mordante tord le cou aux préjugés et aux conflits d’intérêt de l’époque. Une nouvelle aventure pleine de rebondissements et de personnages, trop peut-être.

Juan DIAZ CANALES, Ruben PELLEJERO

Sous le soleil de minuit

Casterman (Corto Maltese, 13 ; 2015)

82 p. : ill. En coul. ; 24*30 cm.

EAN 13 9782203092112 : 16 €

Les explorateurs

13.07
2012

 

cop. Casterman

 

Marco Polo, Magellan, James Cook, Lewis et Clark, David Livingstone, Roald Amundsen : tous ont risqué leur vie en partant à la découverte de territoires encore inexplorés. C’est le récit de leurs aventures que nous conte ce documentaire, sur le mode narratif, puis sous la forme d’une bande dessinée, avant de conclure par quelques dates – phare.

Ce concept original rend chacune des six biographies plus attractive et facile à lire.

POUGET, Anne. – Les explorateurs / ill. par Vincent Dutrait. – Casterman, 2012. – 87 p. : ill. en coul. ; 26 cm. – (Docu BD). – EAN13 9782203048546 : 16,50 €.

Bjorn le Morphir : tome 3 de Thomas Gilbert

08.02
2012

cop. Casterman

 

Le jeune Bjorn, qui s’est découvert « Morphir », c’est-à-dire héros invincible, doit descendre aux enfers pour retrouver le prince Sven avant le prince Dar. D’étage en étage, avec l’aide de ses fidèles compagnons de route et parfois celle des infernautes avec lesquels il a sympathisé, il suit les traces de son ennemi qui l’a devancé : « Le prince Dar possède une avance que tu ne pourras pas rattraper, ou alors il faudrait que tu te mettes à voler comme un oiseau… »

Coédité par Casterman et L’école des loisirs, Björn le morphir constitue l’adaptation en bande dessinée par Thomas Gilbert de la série de romans jeunesse éponyme, écrite par un autre Thomas, Thomas Lavachery. Les péripéties, dépeintes de couleurs vives, s’enchaînent sans que l’on prenne le temps de s’attarder sur les personnages ou sur leur quête. De l’heroïc fantasy relativement divertissante, mais je suis sûrement injuste dans la mesure où il aurait fallu que je lise les deux premiers tomes pour m’en faire une idée peut-être meilleure.

Voyages de Gulliver *** de Jonathan Swift (1726)

03.06
2011

Rien de tel que de découvrir un classique. Chacun, en utilisant l’adjectif lilliputien, entré dans le langage courant, songe aux Voyages de Gulliver, sans jamais avoir lu ce roman de Jonathan Swift. Mais ce satiriste irlandais ne s’était pas contenté d’imaginer Lilliput, et j’étais curieuse de lire comment, tel un Montesquieu dans les Lettres persanes, il avait pu dénoncer, au travers de ses récits de voyage imaginaires, les coutumes de ses contemporains.

Pour ce faire, Jonathan Swift fait chavirer à chaque fois les différents navires sur lesquels exerce le chirurgien Lemuel Gulliver, ou le rend victime d’une sédition qui le fait atterrir livré à lui-même sur un radeau. S’ensuit entre chacune de ces aventures une pause dans sa patrie, auprès de sa femme et de ses enfants, à la campagne. Sur chacune des contrées étrangères découvertes, il est à noter que non seulement ses interlocuteurs intelligents sont différents de lui physiquement, que ce soit par la taille (minuscules à Lilliput, gigantesques à Brobdingnag),

« rien n’est grand ni petit que par comparaison. »

leur immortalité

« Tout le monde désire vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux. »

ou leur appartenance à l’espèce animale, en l’occurrence celle des chevaux pour les Houyhnhnms, mais que toute la faune et la flore sont à l’image de ces mondes étranges, de même cette île volante habitée de savants farfelus. Ainsi Gulliver peut-il mettre des moutons dans sa poche, tout comme il peut être ailleurs emporté par un aigle, ou  enfin considérer ses homologues, appelés Yahoos par les chevaux, comme des animaux répugnants.


Bien entendu, l’intérêt de ces récits de voyages imaginaires ne se limite pas à ces inventions, ce qui donnerait raison à ceux qui les considèrent à tort comme des contes pour enfants. De même, ses descriptions de traversées et de voyages sont réduites à peu de choses, sans aucun souci de vraisemblance. Car l’intérêt de ces récits réside ailleurs que dans l’exotisme : les attaques de Swift en l’encontre de son gouvernement et de sa société y sont virulentes, la satire féroce, si bien que le récit de ces aventures est bien plutôt un prétexte pour condamner sans fard, par le truchement de personnages imaginaires et sous couvert de l’anonymat à la publication, l’intolérance religieuse, l’injustice sociale (p. 312), l’appareil judiciaire (p. 97), la corruption politique (p. 166-171 ; p. 174-179) d’une l’Angleterre du 18e siècle, qui opprime l’île voisine, l’Irlande (p. 74-76, p. 305-306, p. 367) ; d’ailleurs Swift le moraliste ne se contente pas d’attaquer, il suggère aussi un meilleur système judiciaire (p. 80-81), de meilleurs critères d’ascension sociale (p. 82-83) : en cela les Voyages de Gulliver s’apparentent bien davantage au genre du conte philosophique, tout comme Candide. Pacifisme, tolérance, liberté des peuples, transparence et vérité, voilà le message délivré par Swift au travers de ses récits, en particulier dans celui qui clôt toutes les aventures de Gulliver, où il prend modèle sur les beaux chevaux Houyhnhnms qui se montrent philosophes et vertueux, et le changera à jamais.

Écrit d’une plume sobre, les Voyages de Gulliver se lit avec beaucoup de curiosité et d’amusement. J’enchaîne à présent sur un autre roman peuplant notre imaginaire, qui fut davantage adapté : Alice au pays des merveilles.

Voyages de Gulliver / Jonathan Swift ; traduit et annoté par Jacques Pons d’après l’édition de Émile Pons ; préface de Maurice Pons. – [Paris] : Gallimard, 1976. – 443 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. – (Collection Folio ; 597). – . – Trad. de : Gulliver’s travels. – ISBN 2-07-036597-2 (réimpr. 1989).