Mots-clefs ‘argent’

La planète des riches : la bourse et la vie

22.07
2018
cop. Fluide glacial

cop. Fluide glacial

 

Quelques milliardaires se sont réfugiés sur une station spatiale, loin du chaos des pauvres de la Terre. Mais eux aussi peuvent avoir des angoisses ou des désillusions…

Avec un rare cynisme, Mo/CDM, l’auteur entre autres de Cosmik Roger, nous livre une flopée de gags sur les soucis de milliardaires bien gratinés en termes d’avarice et de cupidité.

 

MO/CDM

La planète des riches : la bourse et la vie

Fluide glacial, 2018

48 p. : ill. en coul.

EAN 9782378780241

Gatsby le magnifique

11.06
2013

gatsby-le-magnifique

Mardi cinéma

C’est la cinquième adaptation cinématographique du roman Gatsby le Magnifique (The Great Gatsby) de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald, publié en 1925.

Après avoir co-écrit pour le réalisateur australien Baz Luhrmann les scripts de Roméo + Juliette sorti en 1996, Moulin Rouge ! en 2001, inspiré en partie par La Dame aux camélias de Dumas fils, Craig Pearce s’est attaché cette fois à l’adaptation d’un grand classique, une adaptation fidèle du roman original, et servie par l’interprétation de Leonardi Di Caprio :

Proche de la trentaine, Nick Carraway choisit de venir travailler dans la finance à New York, ville effervescente. Il emménage alors dans une petite maison à West Egg, cachée par l’immensité du château de Gatsby, où sont données de fastueuses réceptions. Il peut voir de chez lui les palais d’en face, à East Egg, parmi lesquels celui du milliardaire Tom Buchanan qu’a épousé une cousine éloignée, Daisy, et chez qui il va dîner. Lorsqu’il fait enfin la connaissance du mystérieux Jay Gatsby, il accepte de lui rendre le service qu’il lui demande… celui d’inviter au thé sa cousine Daisy, dont il est follement épris, chez lui.

J'ai beaucoup aimé

J’ai beaucoup aimé

Craig Pearce et Baz Luhrmann ont cru bon d‘ajouter au synopsis ce récit encadrant d’un Nick Carraway, en pleine cure de repos thérapeutique, racontant toute l’histoire. Tout à fait superflu à mon sens. Une voix off utilisée avec parcimonie aurait suffi. Mais ils ont choisi de passer outre le véritable dénouement du roman : la rencontre du père de Gatsby, de l’homme aux yeux de hibou, l’explication avec Jordan puis avec Tom… ce qui à vrai dire aurait un peu cassé l’émotion finale. Excellent choix. Un drame sentimental magnifique, où la classe sociale, plus que l’argent encore, triomphe de l’amour.

 

La muraille de lave d’Arnaldur Indridason

06.05
2012

cop. Métailié

 

Titre original : Svörtuloft
Traduit de l’islandais par Eric Boury

Sortie en librairie le 3 mai 2012

Le commissaire Erlendur étant parti en vacances sans donner de ses nouvelles depuis La Rivière noire, c’est à son adjoint Sigurdur Oli, en pleine séparation, que s’adresse André, déjà rencontré lors de l’affaire de pédophilie de La Voix, la quarantaine usée par l’alcoolisme et par une vie d’errance, semblant lancer un appel de détresse. Ce jour-là, un ami lui demande aussi d’aider un couple, pratiquant l’échangisme, que l’on fait chanter. Seulement, le soir où Sigurdur Oli va trouver chez lui le couple maître-chanteur pour l’en dissuader, il tombe sur un encaisseur qui vient de porter un coup mortel à la femme avant de s’enfuir. Obligé de donner l’alerte, il va lui falloir expliquer les raisons de sa présence sur les lieux du crime…

« Il avait attrapé au fond du sac en plastique le masque de confection grossière et imparfaite. Ce n’était pas un chef-d’oeuvre, mais il ferait l’affaire.

Bien que redoutant de croiser un flic en chemin, il était passé inaperçu. Le sac qu’il portait à la main contenait également deux bouteilles provenant du Rikid, la boutique d’alcools, ainsi qu’un gros marteau et un poinçon d’acier, achetés dans un magasin de bricolage.

La veille, il s’était procuré tout le matériel nécessaire à la confection du masque chez un importateur de cuir et peaux, et s’était soigneusement rasé avant d’enfiler sa tenue la plus convenable. Sachant ce qu’il lui fallait, il avait tout trouvé sans difficulté, le cuir, le fil ou l’alêne de cordonnier. (…) » (incipit)

 

Vengeance, pédophilie, chantage pour échangisme, … Arnaldur Indridason aborde dès le début des sujets assez glauques, mais a le bon goût tout au long du roman de ne jamais tomber dans le voyeurisme ou l’effusion de sang. Tout est savamment distillé pour faire monter la tension. Tout est davantage suggéré que décrit. Arnaludur Indridason est passé dans l’art de ménager le suspens car, au bout du compte, c’est l’incipit et le dénouement de cette sombre histoire de pédophilie et de vengeance qui tient le plus en haleine le lecteur durant tout le roman, distillée à point nommé pour retenir son attention, alors qu’Arnaldur Indridason va savamment compliquer une affaire en apparence simple, en mettant son enquêteur sur de multiples pistes, pour dénoncer la cupidité de banquiers prêts à tout pour s’enrichir. Nonobstant c’est sa qualité de fin psychologue qui continue à donner de la valeur ajoutée à son huitième polar, plongeant le lecteur dans les états d’âme de différents protagonistes, et en particulier dans celui d’André, pour qui va toute sa compassion. Un Arnaldur Indridason pur jus, qu’on lâche difficilement avant de l’avoir achevé.

 

INDRIDASON, Arnaldur. – La muraille de lave / trad. de l’islandais par Eric Boury. – Métailié, 2012. – 317 p. ; 22 cm. – (Métailié noir). – EAN13 978-2-86424-872-9 : 19,50 €.

 

Cette vie mensongère de Giuseppe Montesano

26.10
2005

cop. Métailié

 

Roberto refuse l’une après l’autre les propositions d’emploi sensées et « lucratives » de sa famille : de cet univers petit-bourgeois, il ne veut pas. Aussi, lorsqu’il lit une annonce demandant « quelqu’un disposé à laisser derrière soi le monde de la vulgarité, la fange conformiste du présent », il entre au service de Cardano, un artiste, gendre dandy d’une grande famille de Naples, les Negromonte. Dans cette vaste demeure où le patriarche fait loi, chacun courbe l’échine, même Cardano, dont la lâcheté n’a d’égale que la cupidité. Tous excepté Andrea, le cadet, qui préfère partir. Roberto apprend alors l’immense projet que fomentent les fils Negomonte : s’approprier jardins, places, églises et musées de Naples pour transformer la ville toute entière en un immense parc de loisirs, avec le consentement des habitants abrutis par une propagande satisfaisant leur petit confort matériel.

Giuseppe Montesano imagine l’avènement d’une monarchie libérale, néo-fasciste, d’un monde gouverné par d’imbéciles nantis, détournant la moindre citation, le moindre objet d’art, à leur profit et donc à la vacuité de son sens, un monde où tout va à vau-l’eau. La critique est acerbe, le message ironique et virulent, le contexte sous-entendu, le grotesque omniprésent. Un reproche tout de même, et de taille : à force de donner sans cesse la parole aux inepties de personnages creux, qui plus est s’exprimant fort mal dans un mélange de patois et de formulations lapidaires, Guiseppe Montesano finit par réduire la narration à une peau de chagrin. Dommage.

 

MONTESANO, Giuseppe. – Cette vie mensongère. / trad. de l’italien par Serge Quadruppani. – Métailié, 2005. – 209 p.. – (Bibliothèque italienne). – ISBN : 2-86424-554-X : 18 €.

La musique du hasard de Paul Auster (1990)

21.09
2005

Titre original : The Music of Chance
Traduit de l’américain par Christine Le Boeuf

Jim Nashe parcourt tout le pays au volant de sa belle Saab rouge, îvre de cette liberté d’aller et venir, et de sillonner les routes. Il fend l’espace, immobile dans sa voiture et bien réel, au milieu de ce paysage fugitif qui défile à chaque instant. Il se vide la tête et les neurones.Il avait du mal à joindre les deux bouts, devant rembourser les derniers versements dûs à la pension de retraite de sa mère décédée. Alors sa femme l’a quitté, lui laissant leur petite fille qu’il a déposée chez sa soeur, en attendant. Et puis soudain, cet héritage de son père inconnu qui lui est tombé dessus, ces deux cent mille dollars comme désormais inutiles. Et le voilà qui quitte son boulot, vend sa maison, liquide son passé et prend la route. Seulement, la source avait beau être fabuleuse, au bout de plus de treize mois, elle se tarit et il lui faut songer à arrêter son périple. C’est alors qu’il prend un matin sur le bord de la route Jack Pozzi, un joueur de poker, qui lui parle d’une très bonne partie à faire avec Flower et Stone, deux milliardaires, dans leur château. Jim Nashe risque tout ce qui lui reste dans cette partie, même sa voiture, mais Jack perd. Les deux milliardaires fous leur proposent alors un marché…

Je suis heureuse d’avoir relu ce roman, l’un des premiers que j’ai pu lire de Paul Auster (était-ce Mr Vertigo ou lui ?) et je me suis rendu compte que j’en avais gardé le goût bileux, l’atmosphère oppressante et absurde d’irréalité, mais que j’en avais oublié la chute (tant mieux !). Voilà quelqu’un qui sait raconter des histoires, nous amener tout doucement là ou il veut, avec le souci minutieux du détail. Ce n’est pas tant le style qui nous plaît chez lui mais son art de raconter, d’imaginer ces récits angoissants mais vraisemblables qui poussent leurs personnages à leurs dernières limites, de nous transporter dans une logique absurde mais pourtant si logique et rationnelle en même temps ! A quelles extrémités en arrivent par hasard ses personnages, se retrouvant plus ou moins de fil en aiguille dénués de tout, de leur liberté, par un contrat qui les lie à une sorte de bagne avec un mirador zélé et presque sympathique. L’un de ses meilleurs.

« Le véritable avantage de la richesse, ce n’était pas la possibilité de satisfaire ses désirs, c’était celle de ne plus penser à l’argent. » (p.22)


Quel cruel renversement de situation par la suite, une dette de jeu conditionnant leur vie !

AUSTER, Paul.- La musique du hasard / trad. par Christine Le Boeuf. – La Librairie Générale Française. – 223 p.. – (Le Livre de Poche ; 13832). – ISBN : 2-253-13832-0.

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