On découvre avec surprise cette bande dessinée de Jirô Taniguchi au format européen, qui se lit néanmoins à la japonaise, de droite à gauche. C’est le onzième opus de la collaboration entre les éditions Futuropolis et le musée du Louvre.
Jirô Taniguchi revisite ici le syndrome de Stendhal à travers un personnage à forte empreinte autobiographique, qui profite de cinq jours à Paris pour visiter le Louvre. Et ce n’est autre que la Vénus de Samothrace qui le guide dans les méandres du musée pour voir la Joconde le premier jour. Le second, il satisfait alors son désir de voir les peintures de Corot, qu’il admire profondément, et se retrouve dans la forêt à dessins du peintre. Le troisième jour, il part à Auvers-sur-Oise sur les traces de Vincent Van Gogh, qu’il retrouve. Le quatrième, ce sont sur les paysages de Daubigny qu’il s’arrête. Et enfin, le dernier jour est consacré à un hommage à Pierre Schommer qui en 1939 décida de mettre à l’abri les oeuvres d’art avant que des mains nazies ne s’en emparent. Le dernier jour, toujours entre rêve et réalité, il finit par y retrouver sa défunte bien-aimée…
Si ses réflexions sur les trois peintres français et sur leur influence au Japon sont enrichissantes, l’histoire elle-même paraît bien décousue, sans véritable trame, la Vénus étant le mince fil conducteur entre les paysages de peintres, les histoires à peine ébauchées de gardiens du Louvre, le déménagement de 1939 et l’amour perdu du personnage principal. Un scénario trop mince et décevant pour moi, qui me fait dire que Taniguchi n’a pas vraiment réussi à relever le défi, contrairement à ses prédécesseurs, comme Marc-Antoine Mathieu ou Eric Libergé par exemple.
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