
cop. Sarbacane
Non, non, il ne s’agit pas du Takashi Murakami, chef de file du néo-pop japonais, qui fit scandale à Versailles, mais bel et bien d’un homonyme mangaka.
L’histoire débute sur la découverte des cadavres d’un homme et d’un chien dans la carcasse d’une voiture.Le plus étrange, c’est que la mort du chien semble ne remonter qu’à trois mois environ, alors que celle de l’homme date d’il y a un an. Par le biais d’un flashback, le lecteur apprend le drame de cet homme, malade, licencié et quitté par sa femme et sa fille qui le laissent sans le sou. Son seul et dernier compagnon de vie ? Ce chien, très attaché à son « Papa » qui le sort tous les jours, se confie à lui et finira par prendre la route avec lui…
Un tantinet gentillet, dans la mesure où l’histoire est perçue par le chien dont on lit les pensées sommaires et souvent joyeuses, et mélodramatique, ce récit peut avoir plusieurs niveaux de lecture. C’est d’abord l’histoire émouvante d’une amitié indéfectible, le maître allant même jusqu’à renoncer à ses biens pour sauver la vie de son chien, Happy. On peut aussi y voir une critique de la société contemporaine, rejetant ce malade non-productif, licencié puis quitté, et ce jeune garçon démuni pris en auto-stop. C’est enfin un bel hymne à l’amour

cop. Sarbacane
d’autrui et à la vie, le personnage du père, ne se laissant jamais abattre par les drames qui jalonnent son parcours, poursuivant sa route, faisant de cette histoire un road trip faisant la part belle aux éléments naturels (la narration suit les changements de saisons, s’arrête sur les tournesols, la mer, les étoiles), qui va se poursuivre au présent à la fin du livre, avec un changement un peu brusque de narrateur. Cette histoire simple et émouvante, servie par un graphisme sobre, dans un bel objet-livre, pâtit tout de même de ce côté un peu « mignon » et gentillet qu’affectionnent les Japonais.

Apprécié