Le château des destins croisés suivi de La taverne des destins croisés
« J’écarte un tarot, j’en écarte un autre, je me retrouve avec bien peu de cartes en main. Le Cavalier d’Épée, L’Ermite, Le Bateleur, c’est toujours moi tel que tour à tour je me suis imaginé que j’étais, cependant que je continuais d’être assis promenant ma plume sur la page de haut en bas. L’élan guerrier de la jeunesse s’éloigne au galop par des sentiers d’encre, avec l’anxiété existentielle et l’énergie de l’aventure, dépensés dans un carnage de ratures et de feuilles jetées au panier. » (p. 115)
Le résultat se lit pour ce qu’il reste : un jeu, un exercice de style, comme Georges Pérec a pu omettre la voyelle la plus utilisée en français dans un roman de 300 pages, La Disparition, ou Raymond Queneau composer d’innombrables variantes de style autour d’un même texte. Les histoires inventées à partir des motifs des cartes, ou plutôt puisées dans le répertoire folklorique existant, se répondent et s’entrecroisent, mais, à vrai dire, le lecteur admire le procédé, mais n’est pas captivé, voire s’ennuie. Une curiosité, à tenter entre amis, pourquoi pas, lors d’une veillée ?
CALVINO, Italo. – Le château des destins croisés / trad. de l’italien par Jean Thibaudeau et l’auteur. – Editions du Seuil, 1998. – 140 p.. – (Points). – ISBN 978-2-02-033425-9 : 5,50 euros.
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