
cop. Le passager clandestin
« Platon le voyant laver ses légumes s’approcha de lui et lui dit tranquillement :
- Si tu te mettais au service de Denys, tu ne laverais pas des légumes.
- Et toi, répondit Diogène tout aussi tranquillement, si tu avais su laver des légumes, tu ne serais pas au service de Denys. »
Figure centrale du cynisme antique, Diogène semble être celui qui a le mieux incarné cette pensée, qui l’a appliquée à son existence-même. Etienne Helmer souligne la radicalité des changements et des renoncements qu’implique le fait de devoir se suffire à soi-même pour accéder au bonheur par une vie simple, vertueuse, d’une frugalité extrême et un retour complet à la nature, en deçà de toutes les conventions et coutumes… quitte à créer le scandale en autorisant l’anthropophagie, l’inceste et le parricide, et en abolissant les rites funéraires. Précurseur de la décroissance, Diogène cherche ainsi à réduire au maximum la distance entre l’appétit et son objet, le besoin et sa satisfaction, et donc la dépendance sociale, créée par le travail et le commerce, pour parvenir à une espèce d’autarcie ou d’autosuffisance libératrice.
« A cette question « Quelle est la chose la plus belle dans l’homme ? » Il répondit : « La liberté de parole ». »
Proche finalement de la pensée épicurienne, Diogène s’en démarque par son comportement volontairement provocateur, propre à éveiller les consciences, qui, de nos jours, semblerait inimaginable.
HELMER, Etienne.
Diogène et les cyniques ou la liberté dans la vie simple
Le passager clandestin (Les précurseurs de la décroissance ; 2014)
103 p.
EAN13 9782369350194 : 8 €.
Tags: Antiquité, cynisme, décroissance, Diogène, Etienne Helmer, Philosophie