« Sans la mort, il n’y aurait pas de philosophie »
Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, § XLI (PUF, p. 1203).
« La réalité et la solidité du monde humain reposent avant tout sur le fait que nous sommes environnés de choses plus durables que l’activité qui les a produites,
plus durables même, en puissance, que la vie de leurs auteurs.
La vie humaine, en tant qu’elle bâtit un monde, est engagée dans un processus constant de réification,
et les choses produites, qui à elles toutes forment l’artifice humain, sont plus ou moins du-monde
selon qu’elles ont plus ou moins de permanence dans le monde. »
Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne
« Le temps, à proprement parler, n’existe pas (sinon le présent comme limite), et pourtant c’est à cela que nous sommes soumis. telle est notre condition.Nous sommes soumis à ce qui n’existe pas. qu’il s’agisse de la durée passivement soufferte – douleur physique, attente, regret, remords, peur – ou du temps manié – ordre, méthode, nécessité -, dans les deux cas, ce à quoi nous sommes soumis, cela n’existe pas. Mais notre soumission existe. Nous sommes réellement attachés par des chaînes irréelles. Le temps, irréel, voile toutes choses et nous-mêmes d’irréalité. »
Simone Weil
La pesanteur et la grâce, 1947
« Les objets tangibles les moins durables sont ceux dont a besoin le processus vital. »
Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne