Categorie ‘*** J’ai adoré

Le livre de sable de Borges

29.05
2020

97787062_10158193608502999_2512162981731631104_oUn jour, un vendeur de bibles frappe à la porte de l’appartement d’un bibliophile. Il lui présente un livre sacré, un livre dont le nombre de pages est infini. Le narrateur pense faire une affaire, mais ce livre l’obsède tant qu’il se résout à s’en débarrasser…

Bizarre, je n’ai aucun souvenir de la façon dont j’ai pu faire l’acquisition de ce petit objet-livre retrouvé dans mes piles à lire, qui m’a permis de relire cette nouvelle achevant le recueil du même nom de Borges. Le plaisir à sa lecture ne s’est pas émoussé, loin de là. Rien de trop, rien d’omis dans cette nouvelle fantastique évoquant le concept d’un livre infini, d’un livre qui n’aurait ni début ni fin comme les grains de sable que l’on ne peut dénombrer. L’une de mes nouvelles favorites.

 

 

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Les petits chevaux de Tarquinia de Marguerite Duras

21.05
2020

IMG_20200521_204206Sara passe ses vacances dans un village italien au bord de la mer, avec son mari, son fils, sa bonne, son amie et un couple d’amis. La chaleur est écrasante, leur rituel composé de baignades, de bitter campari, de poissons grillés en terrasse de l’hôtel et de jeux de boules. Même la mort d’un jeune démineur dans la montagne perturbe à peine ces vacances. Seul le désir de l’homme au bateau parvient à la troubler…

« L’homme », « l’enfant » : Marguerite Duras préfère aux prénoms fantoches leur désignation. Comme dans Moderato Cantabile, la mère se distingue par son amour pour son fils, constant et inaltérable, contrairement au lien amoureux avec son mari qui se délite. Ne connaitre qu’un amour absolu est-il possible ? La tentation d’une aventure l’effleure, se savoir désirée et donc exister aux yeux d’un autre la rassure. Son mari, qui l’a apparemment souvent trompée, lui, éprouve pour la première fois la douleur d’être le témoin de cette tentation. Leur couple d’amis italien se déchire continuellement, mais à l’opposé n’envisage pas d’autre partenaire. La torpeur de ces vacances qui les plonge dans l’inertie gagne aussi la lectrice que je suis, qui s’imagine parfaitement se rafraîchir dans la mer ou avec des apéros entre amis pour se reposer du train social et professionnel. J’ai adoré ce roman, dans la filiation duquel naîtra le formidable Moderato cantabile. A lire sur la plage cet été !

Gallimard, 1953
220 p.
EAN13 978207036187X

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L’enfant penchée de Schuiten et Peeters

02.05
2020

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Ce 2 septembre 747 après la Tour, la famille de Mary se rend au parc d’attraction d’Alaxis. Mary exaspère ses parents par son tempérament qui détone avec leur sérieux et leur « normalité ». Or elle redescend de l’attraction la plus spectaculaire en restant penchée à 45 degrés ! Envoyée par le médecin de famille dans un internat, dont les professeurs et la directrice la réprimandent sans cesse, harcelée par les autres jeunes pensionnaires, elle s’enfuit. Rejetée de tous, elle finit par se produire dans un cirque, au milieu des autres « freaks », jusqu’au jour où le rédacteur en chef de l’Echo des cités lui parle d’un certain Axel Wappendorf qui pourrait l’aider… Parallèlement, en 1899, sur les Hauts plateaux de l’Aubrac, un peintre, Augustin Desombres, est hanté par des images de fusée et de sphères…

Sixième album de l’univers fascinant des « Cités obscures », L’enfant penchée reste mon coup de cœur, même s’il est l’un des rares à ne pas évoquer l’architecture, notamment « art nouveau » belge. En effet cet album mêle avec brio fantastique et récit d’apprentissage, le dessin réaliste alternant avec le roman photo pour mieux différencier un univers parallèle imaginaire du monde réel. Il me fait songer au poème l’Albatros de Baudelaire, au poète incompris, à l’artiste rejeté, à la personne « hors-norme » maltraitée. Mais chut…. je n’en dirai pas plus : lisez ce chef d’œuvre !

Relecture pour donner MON coup de cœur absolu à Livressedesbulles sur insta

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Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes

19.03
2020

Des fleurs pour Algernon

Malgré ses 32 ans, Charlie Gordon est toujours un « enfant » attardé, et s’apprête à subir une opération chirurgicale, volontaire pour une expérience scientifique prétendant lui donner l’intelligence qu’il n’a pas, et bien plus. Les deux chercheurs de l’institut Beekman, le Docteur Strauss et le Professeur Nemur, lui demandent de noter sous la forme de compte-rendus tout ce qu’il pense avant et après cette opération. C’est donc son journal fictif que nous lisons, d’abord truffé de fautes d’orthographe et de grammaire, d’incompréhensions. Comme Algernon, la souris cobaye avant lui, Charlie devient rapidement un génie et surpasse les apprentis sorciers. Mais cette intelligence ne va pas de pair avec sa maturité psychologique et surtout émotionnelle : Charlie passe de l’ombre à la lumière, de l’ignorance des railleries de ceux qu’ils considéraient comme ses amis à la connaissance ; il souffre du manque d’affection de sa mère jadis, dont il se remémore alors les coups et les plaintes, et surtout il n’a jamais connu l’amour…

Difficile, une fois commencée, d’arrêter la lecture de ce classique de la science-fiction. Il me semble l’avoir lu il y a très longtemps mais je ne m’en souvenais plus. Partant d’une idée originale simple mais intéressante, celle de faire d’un homme simplet un génie, Daniel Keyes relate l’histoire à la première personne du singulier, et le journal reflète ainsi le niveau intellectuel de cet homme qui a subi un énorme manque affectif dû à son état, et qui aimerait simplement qu’on le considère comme étant une personne lorsqu’il en prend conscience. Puissant.

La petite marmotte qui ne voulait pas dormir d’Emmanuelle Halland

03.03
2020

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Une lapine dans son terrier raconte à l’un de ses lapereaux l’histoire de la petite marmotte qui ne voulait pas dormir, et qui s’échappe de son terrier l’hiver alors que sa famille hiberne. Mais après les plaisirs de la liberté viennent la faim et la peur…

Cette mise en abime d’une histoire dans l’histoire permet de laisser la fin libre d’une interprétation à plusieurs niveaux, puisque cette fin n’est pas visible, dessinée, mais racontée par la lapine. Cette mise en abime est également triple puisqu’il s’agit d’un récit raconté par un parent à un enfant, et pourquoi pas du coup trois enfants n’ayant pas envie de dormir : l’humain, le lapereau et la marmotte, cette dernière risquant sa vie en désobéissant à sa mère. C’est enfin un récit qui permet d’appréhender les manières de vivre et les prédateurs des marmottes. Le format de l’album, la qualité du papier et des illustrations achèvent de séduire les parents. C’est l’un de mes albums préférés pour les tout-petits.

 

 

 

Formica de Fabcaro

22.01
2020

La côte d’Azur (de 1993 à Noël 2011, juillet 2017, août 2018)

14.08
2018

Oui, oui, trop bétonnée à mon goût, trop peuplée, et par des gens cultivant leur paraître pour la majorité, mais que voulez-vous, elle demeure malgré tout une belle région…

Cliquez sur le diaporama pour le voir en plein écran.
Où se promener ?

De la frontière italienne à Théoule :

  • Menton, pour sa fête du citron et ses ruelles fleurant déjà bon l’Italie !
  • Eze, dont vous aurez un point de vue magnifique de la route, mais pas du village : allez donc boire un verre en terrasse afin de pouvoir contempler la mer !
  • Au plus bel endroit de la côte, sur la presqu’île du Cap Ferrat, où le béton n’a pas fait de ravages puisque seuls les riches semblent y avoir élu domicile.
  • Promenez-vous dans les 7 jardins (espagnol, exotique,…) de la Villa Ephrussi de Rothshild, et visitez la Villa Kerylos de Beaulieu-sur-mer, reconstitution exacte d’une villa de la Grèce antique.
  • Dans les ruelles du vieux Nice pour y goûter une pissaladière « chez Thérésa » et croquer dans un fruit en passant au marché du cours Saleya,
  • Sur la promenade des Anglais, à Nice, avec le palais de la Méditerranée dont seule la façade a été conservée, son palace Negresco de la belle époque et son immeuble jumeau dans lequel on aimerait bien avoir un appartement avec vue sur la mer…. Ah doux rêve….
  • Tentez d’éviter la foule en déambulant très tôt le matin ou après dîner dans Saint-Paul-de-Vence.
  • Découvrez, après avoir contemplé le panorama donnant sur toute la côte, de magnifiques pièces au musée d’Arts Décoratifs du château de Gourdon, spécialisé dans l’art déco et l’art nouveau,
  • Arrêtez-vous au village de Bar-sur-Loup, aux ruelles bordées de hautes maisons anciennes, mais aussi à Tourettes-sur-Loup.
  • Faites donc une petite promenade dans le vieux village de Biot,
  • Prenez l’apéritif sur la place des Arcades dans le vieuxValbonne,
  • et dînez dans le Vieux Mougins, sur sa place à la fontaine,
  • Prenez plaisir à vous croire seuls au monde dans les ruelles tortueuses du village méconnu d’Auribeau sur Siagne,
  • Flânez dans les vieilles rues d’Antilles, visitez le musée Picasso, à l’intérieur du château Grimaldi, qui offre une superbe vue depuis sa terrasse sur la mer Méditerranée,
  • Longez la côte, cheveux au vent, à moto ou en cabriolet, le long du Cap d’Antibes,
  • Passez une journée sur l’île Sainte-Marguerite : faites-en le tour, sans négliger quelques haltes pour vous baigner en face de l’île Saint-Honorat : l’eau est turquoise, la flore et la faune protégées et bien expliquées, les sentiers pédestres bien aménagés, offrant quelques fontaines bienvenues pour étancher notre soif et remplir nos gourdes.
  • Passez-en une autre sur l’île Saint-Honorat, plus petite, moins propice à la baignade, mais tout aussi préservée, où vous découvrirez un monastère fortifié surplombant la mer.

  • Promenez-vous sur le massif de l’Esterel, jusqu’à Notre-Dame-d’Afrique. Vous achevez ainsi votre découverte de toute la côte des Alpes-Maritimes !
Où se baigner ?
  • Baignez-vous dans les calanques du magnifique massif de l’Esterel ou à la pointe l’esquillon de Théoule sur mer : un sentier aquatique vous est proposé à la pointe de l’Aiguille, vous permettant d’admirer avec masque et tuba une variété intéressante de la faune et de la flore sous-marines : oursins, étoiles de mer, murènes, barracudas.
  • Avec des enfants en bas âge, jouez la sécurité en lui préférant la plage des Mineurs, où les petits pourront aller dans l’eau sans crainte et faire de beaux châteaux de sable.
  • Un conseil : allez à la plage le matin si vous voulez voir les poissons dans l’eau transparente que les nageurs n’ont pas encore troublée.
  • Vous fuyez les touristes ? Essayez donc l’eau fraîche de la Siagne ou du Loup.
Où se loger ?

Si vous êtes très riches, prenez donc une suite vue sur la mer à

L’hôtel CARLTON ****

Indubitablement le plus beau de France, du moins sa façade de la Belle Epoque.

 

Où se restaurer ?

Un coup de coeur pour le restaurant

La Zucca Magica (http://www.lazuccamagica.com/)

Ne cherchez pas le menu ni son prix : c’est la même chose pour tout le monde, le menu du marché, et vous en aurez pour à peine seize euros pour un repas (le midi uniquement) que vous n’êtes pas prêt d’oublier. Ici, on vert sert une cuisine végétarienne, à base de cucurbitacées qui décorent la petite salle (on se croirait à Halloween), de pâtes, de pois chiches et de gorgonzola… Car ce sont des Italiens qui tiennent la boutique, et, midi et soir, la salle est toujours comble, qu’il s’agisse de touristes ou d’habitués.

et pour le bar à soupe d’Antibes, une adresse totalement improbable dans cette jet-set de la frime, où une grande tablée de 10 personnes, surtout pas plus, vous accueillera à un prix défiant toute concurrence pour une cuisine simplicissime avec de bons produits, souvent italiens : pour 7 euros vous avez votre bol d’une soupe excellente, une assiette de charcuterie et de fromages et un dessert, le tout servi par une patronne qui n’ouvre que les 6 mois hors-saison, pour fuir les touristes l’été. Une cuisine chaleureuse et conviviale, sans chichi, fortement appréciée des locaux. Là-bas, c’est comme à la maison !

A quelle librairie faire ses provisions intellectuelles ?


- la librairie Privat Sorbonne de Cannes

- la librairie Masséna de Nice.

Où lire ?


- sur le banc de pierre au coeur d’Auribeau sur Siagne,

- sur la plage de Théoule sur mer.