Categorie ‘Ecritures créatives
Danse contemporaine et littérature
2017
Entre fictions et performances écrites
Partant du constat que « les scènes de la danse contemporaine composent de plus en plus leurs partitions à partir de textes de différentes natures, textes philosophiques, chansons et histoires personnelles« , Magali Nachtergael et Lucille Toth ont voulu cet ouvrage collaboratif qui traite de littérature et de danse contemporaine. Beaucoup de chorégraphes lisent en amont, écrivent eux-mêmes, laissent derrière eux des carnets ou invitent des écrivains sur scène, comme Carlotta Ikeda et Pascal Quignard.
A priori, il existerait trois manières de croiser les deux disciplines artistiques :
- le « danseur parlant », avec une mise en voix des textes : essoufflé par le texte, encombré par lui, le danseur danse quand même, malgré tout.
- les « danseurs versus récitants » : sur scène les comédiens côtoient les danseurs sans se mêler à eux.
- « l’absence de texte » : le texte, écrit en amont, est réécrit par la danse, absent de la scène, digéré et restitué autrement, comme Maguy Marin transposant Beckett dans May B..
Trois options distinguant le corps et l’esprit, la danse et la littérature, comme capables d’interactions mais irréductiblement opposées. L’art littéraire s’apparenterait ainsi à « l’art du geste de la trace« , et l’art chorégraphique à « l’art du geste sans la trace« . Ainsi, sur scène ce qui est dit n’est pas ce qui est montré, et ce que l’on peu comprendre, on ne peut pas le voir. Et la danse montre l’indicible. Etrange dichotomie entre ces deux arts, comme s’il y avait une collision entre l’écoute intérieure du corps et l’assujettissement du corps à la musique envahissante. Notons au passage l’existence du Festival Concordanses, qui favorise précisément « une aventure singulière où un écrivain rencontre un chorégraphe ».
Une lecture qui invite à découvrir les différents spectacles chorégraphiques mettant en exergue la littérature.
Lecture dans le cadre de mon Challenge danse
Evaluer un scénario d’Yves Lavandier
2014
Après avoir démonté une petite dizaine d’idées fausses (« le cinéma est avant tout un art de l’image », « La mise en scène en dit plus que le scénario. », « Le dialogue doit être réduit au strict minimum. »), Yves Lavandier met en garde les futurs lecteurs de scénarios : à la première lecture, il faut noter les émotions ressenties, et seulement après, en deuxième lecture, proposer une analyse en établissant des diagnostics généraux, liés au sens, au conflit et aux obstacles, à l’unité, au protagoniste, à la caractérisation, à la structure, à la préparation, à l’ironie dramatique ou encore à l’activité, aux dialogues et aux effets. Et surtout, surtout, toujours considérer le scénario comme un travail en cours, ne pas le comparer à un film, à une œuvre achevée. Au final, il faut d’abord utiliser le « je » et pas le « on » car notre avis n’est pas celui de l’humanité, ensuite dire ce qui plaît dans le travail de l’auteur, ce que beaucoup ont tendance à oublier, car « si les commentaires critiques ouvrent des pistes de réécriture, les commentaires positifs fournissent l’énergie nécessaire à cette réécriture » !
La meilleure formation à la lecture de scénario, conclut Yves Lavandier, ce n’est pas de se contenter de ce livre, c’est encore de participer à un atelier d’écriture. Bien vu !