Categorie ‘Musique

John Cage

24.02
2012
cop. Scéren

 

« L’art, comme la vie, est un immense cirque. »

John Cage, un nom pareil on s’en souvient : ça tape ! John Cage (1912-1992), justement, vous devez le connaître au moins de nom, en tant qu’artiste ayant révolutionné la musique au XXe siècle. Destiné aux professeurs enseignant l’histoire des arts en terminale, ce livret s’attache à nous montrer toutes les facettes interdisciplinaires de cet artiste ancré dans son époque.

Sa vie durant, il aura accompagné les oeuvres chorégraphiques de son compagnon de vie Merce Cunningham (« Le sujet de la danse, c’est la danse elle-même« ), en composant des musiques toujours liées à l’idée d’un déroulement du mouvement dans l’espace et inscrites dans une dimension spatio-temporelle.

Plus connu pour sa musique expérimentale, John Cage a pourtant aussi renversé les codes établis au travers de ses compositions et ses créations plastiques aléatoires, à la fin des années 60. Objets, dessins, gravures et aquarelles sont inspirés de la philosophie bouddhiste zen et du taoïsme, notamment du livre de sagesse chinois, le Yi-King, dont il va user du principe du tirage au sort (River rocks and smoke, 1990).

Quelles ont été ses autres sources d’inspiration ? D’abord la lecture de L’Art des bruits du futuriste Luigi Russolo (1916), Jean Arp, jongleur du hasard, Satie, Dada et Duchamp (ready-made), dont les objets et images tirés du quotidien témoignent non plus d’un savoir-faire chez l’artiste, mais d’un savoir-choisir. Erik Satie, qu’il apprécie, compose le premier happening, création interdisciplinaire, Le Piège de Méduse. En littérature, ce sont Rimbaud et Mallarmé, et surtout James Joyce, à l’écriture fragmentaire, qu’il a le plus admirés. En philosophie politique, il est marqué par la pensée de Thoreau et de Wittgenstein, et donc par l’anarchie et le principe d’indétermination.

En 1952, ces influences aboutissent à Water music pour piano, où se mêlent bruits d’écoulement d’eau, de sifflet et de radio, tel un collage sonore d’éléments réels du quotidien. La même année, il ose enfin écrire la pièce de musique sans sons dont il avait parlé lors d’une conférence en 1947, la composition 4’33 » de silence. Le « geste banal », sans jugement esthétique, fait place au concept.

 

 

 

John Cage

 

 

John Cage a ouvert la voie à d’innombrables artistes, brisant les codes établis, les frontières entre le quotidien et la scène artistique, entre les arts, entre la vie et l’art, en véritable anarchiste dans le vrai sens du terme. Un grand Monsieur.

 

John Cage : un artiste dans son temps / dossier réalisé par Ulrike Kasper. – Scéren-CNDP, 2009. – 79 p. : ill. en cool.. – (Baccalauréat ; Histoire des arts). – EAN13 9782240030481 : 15,90 €.

Les Inrockuptibles ** (1986-)

24.03
2011

copyright Les Inrockuptibles

Parce que la lecture, c’est aussi lire la presse :

Un magazine d’actualité culturelle !

Pour la petite histoire

A l’origine, Les Inrockuptibles, hebdomadaire culturel, était un magazine trimestriel français consacré au rock, d’où son titre, mot-valise, contrepèterie inspirée du fameux film Les Incorruptibles. Peu à peu d’autres rubriques culturelles ont fait leur entrée, comme la littérature et le cinéma, quelques brèves aussi. En mars 1992, la revue devient mensuelle, et en 1995, hebdomadaire. Désormais le magazine se veut généraliste, et accompagne régulièrement ses numéros de compilations sous forme de CD.

Les Inrocks aujourd’hui

Changeant plusieurs fois de formules, le magazine se dit toujours généraliste culturel.

Qu’en est-il ?

Sur 122 pages en couleurs de ce magazine dont d’aucuns regrettent le côté branchouille parisien, on compte en moyenne désormais

  • 39 pages consacrées à l’actualité, soit près d’un tiers de la revue, avec un point de vue divers gauches,
  • une rubrique magazine donnant un coup de projecteur sur une actualité culturelle un peu brûlante,
  • un best-of en dernière page de tout ce qu’il faudrait aller voir, lire ou écouter en ce moment,
  • et 24 pages de publicité, généralement culturelles, en accord avec les rubriques concernées.

Toujours plus d’actualités, de décryptage de look, de buzz,… plus les années passent, et les directeurs de la rédaction changent, plus le magazine perd de sa pertinence : l’actualité culturelle passe bien après, au sens propre comme au figuré, l’actualité politique tout court, « infos » peu fouillées que l’on peut lire par ailleurs dans les quotidiens et hebdos, lesquels proposent des articles de fond. C’est bien dommage car il n’y a pas énormément de presse culturelle digne de ce nom par ailleurs.

Je prise peu en outre certains choix bien marqués des Inrocks, péremptoires, ses chouchous qu’il porte à bouts de bras, de la « jet-set intello culturelle » du tout-Paris, fréquemment : Michel Houellebecq, Frédéric Beigbeder en littérature, la Palme d’or Oncle Boonmee, le groupe Revolver, les Versaillais qui ont déjà la grosse tête, et les groupes anglo-saxons plutôt que les groupes français (d’où le quiproquo créé par le groupe Cheveu), les critiques ayant été pris dans leur propre piège…

N’empêche que je le feuillette chaque semaine, glanant ici et là quelques idées, intéressée par les sorties ciné, un article sur Céline et les pamphlets, un autre sur The King of Limbs, le nouveau Radiohead, vendu en téléchargement, testant un nouveau modèle économique et vexant la critique musicale logée à la même enseigne que n’importe quel internaute pour le juger,… mais d’année en année l’intérêt va s’amenuisant : ne subsiste que l’attrait des compilations de CD accompagnant régulièrement le magazine.

Sortant chaque mardi, ce mensuel est disponible en kiosque (2,50 euros) et sur abonnement. Vous pouvez retrouver le magazine en ligne sur www.lesinrocks.com.

Miles Davis * de Jacques Ferrandez (2006)

16.03
2011

Copyright Editions Nocturne

Jacques Ferrandez retrace ici les débuts de Miles Davis à New-York. Parti pour y poursuivre ses études à la Julliard School, Miles Davis fait chaque soir la tournée des bars musicaux, à la recherche de Dizzy et de Freddie Bird, pour pouvoir jouer avec eux. Il finit par rentrer avouer à son père qu’il a interrompu ses études où on n’apprenait que « des trucs de blancs« … lequel lui donne ce conseil : « Ne sois personne d’autre que toi-même, Miles !«   Suit une biographie bilingue de Miles Davis, trompettiste, compositeur et chef d’orchestre.

A l’image du récit retraçant les débuts de Miles Davis, les 2 CD qui accompagnent la BD couvrent sa première période, aux titres beaucoup moins connus. On reconnaît bien ici la patte de Jacques Ferrandez dans cette histoire où les clichés sur les Noirs s’opposent à la figure du père, dentiste et compréhensif, même si, dans le milieu des musiciens, quelle qu’en soit la couleur, il souligne leur addiction au sexe et à la drogue.

Miles Davis / [dessins et scénario de] Jacques Ferrandez ; Miles Davis. – Paris : Nocturne, cop. 2006. – 36 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 26 cm. – 2 disques compacts (1 h 17 min 20 s, 1 h 11 min 57 s). – (BD jazz ; 36).
Réunit : Whispering : 1949-1954 ; Walkin’ : 1954-1955 . – Biographie en français et en anglais. - Bibliogr. p. 29. Discogr. p. 29. - EAN 0826596070360

Cab Calloway * de Cabu et Pitet (2010)

28.02
2011

Copyright BDMusic-Cabu

Cabu, féru de jazz, et Jean-François Pitet, qui a consacré un documentaire et un site internet à ce jazzman, se sont associés pour ce nouvel opus des éditions BDMusic.

Par le biais d’une rencontre imaginaire entre le Grand Duduche et « Monsieur Calloway », Cabu relate à grands traits vifs et colorés, de sa naissance en 1907 à sa mort en 1994, le parcours de cet amoureux des femmes, des canassons, des belles voitures et des belles fringues, en passant par ses débuts à Chicago avec Louis Armstrong, son succès au Cotton Club grâce à la chanson Minnie the Moocher et sa tournée mondiale en jouant dans l’opéra de Gerschwin, Porgy and Bess.

A la suite de ce récit est proposé un extrait illustré du lexique d’argot des musiciens de jazz imaginé par Cab Calloway.

Jean-François Pitet complète cette BD biographique par cinq pages documentaires illustrées d’affiches, de programmes et de partitions de l’époque, doublées d’une version en langue anglaise.

Deux CD de 72 et 75 minutes donnent un aperçu de son oeuvre entre 1930 et 1953, dont vous pouvez écouter l’intégralité sur la playlist ci-dessous.

Une BD idéale pour une première découverte de ce jazzman, dont les titres sont particulièrement joyeux et dansants.

Découvrez la playlist Cab Calloway

Billie Holiday * de Claire Braud (2003)

14.02
2011

copyright BDMusic

Quoi de plus émouvant que d’écouter Billie Holiday chanter une  » love song » ?

C’est ce que permet cette série, proposant, bien calé dans son fauteuil, d’écouter quarante chansons de cette grande chanteuse de jazz, tout en découvrant un épisode marquant le début de sa carrière traduit à l’aquarelle en bande dessinée.

Sa vie commence tragiquement, avec une enfance difficile livrée à la prostitution, le premier CD en reflétant le côté sombre, tandis que devenue célèbre, elle s’abîme à coups de drogues et de stupéfiants.

Le second CD évoque un autre trait de son caractère, son énergie, son envie de « swinger ».

L’anecdote relate comment Billie Holiday se fait engager par le big band blanc du clarinettiste Artie Shaw, et sort victorieuse d’un marché qu’elle propose au propriétaire raciste, qui refuse la présence d’une « négresse » dans son dancing, même pour nettoyer son hôtel.

Mais écoutons plutôt trois de ses titres :

Découvrez la playlist Billie Holiday avec Billie Holiday
Billie Holiday / [dessins et dialogues de] Claire Braud ; Billie Holiday, chant. – Paris : Éd. Nocturne, impr. 2003. – 1 vol. (23 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 26 cm. – 2 disques compacts (1 h 02 min 55 s, 58 min 07 s). – (BD jazz ; 4).
Comprend : Bluesy Billie (CD 1) ; Swingin’ Billie (CD 2). – Prod. : Paris : Nocturne, P 2003
Bibliogr. Discogr. p. 21
ISBN 2-84907-004-1. – EAN 9782849070048

Les grands compositeurs de Gérard Denizeau

31.05
2010
Les grands  compositeurs

« Ce qui distingue en vérité le grand compositeur, c’est moins son importance que sa nécessité historique. Privez-en l’histoire musicale, elle perd sa cohérence et une bonne part de son intelligibilité. » (p. 5)

Voici éclairci l’intitulé de cet essai qui va donc nous présenter un peu moins d’une centaine de ces grands compositeurs passés à la postérité, qui ont jalonné l’histoire musicale de la musique occidentale,  avec une sélection de leurs œuvres marquantes, d’abord par ordre alphabétique, d’Adam de la Halle à Iannis Xenakis, puis, en fin d’ouvrage par ordre chronologique. Index des noms.

 

DENIZEAU, Gérard. – Les grands compositeurs. – Larousse, 2010. – 263 p. : ill. en coul. ; 15*25 cm. – (Comprendre et reconnaître). – ISBN 978-2-03-584338-8 / 27 euros.

Histoire de la musique de Bernard Wodon

15.11
2008

cop. Larousse

Depuis le XXe siècle s’est creusé un fossé entre les amateurs de musique dite « classique » et les autres, écoutant du jazz, de la musique de variété, du rock, du rap ou de la musique de film. Ce clivage n’était pas autrefois aussi prononcé, les chansons médiévales s’écoutant aussi bien dans la rue qu’au château. Cet ouvrage entreprend la synthèse des grandes étapes de la musique occidentale depuis… 4000 ans ! Il présente ainsi les compositeurs dans un ordre chronologique, qui se limite géographiquement au Proche-Orient et à la Méditerranée pour l’Antiquité, à l’Europe pour le Moyen-Âge et les Temps modernes, à l’Europe et au continent américain pour l’époque contemporaine.

 

Un ouvrage de référence, incontournable pour les mélomanes, les enseignants, les étudiants, les chercheurs, comme pour les amateurs de musique ancienne ou moderne, contemporaine ou actuelle. Un regret toutefois : l’absence d’index en fin d’ouvrage.

Apprécié

WODON, Bernard. – Histoire de la musique. – Larousse, 2008. – 479 p.. – (in extenso). – ISBN 978-2-03-583960-2 : 26 €.