
cop. Mazenod
L’ART NOUVEAU n’est pas un style, mais une esthétique commune qui a inspiré au tournant des 19e et 20e siècles une partie des créateurs, voulant rompre avec la tradition. Ce renouveau de l’esthétique est passé par celui des techniques (le végétalisme à Nancy, le dynamisme végétal à Glasgow) car il se voulait art total, et s’est nourri de diverses sources d’inspirations :
- le baroque et ses lignes irrégulières pour traduire une sensualité érotique, un pathos funèbre, de la théâtralité, une impression de chaos, de vitalité, de jeunesse.
- le japonisme et ses lignes asymétriques, ondulantes et dynamiques
- l’orientalisme islamique
- et enfin l’Antiquité, surtout pour les artistes viennois.
L’Art Nouveau rompt avec les anciens codes et règles d’alors, d’où le terme « Nouveau », et va aider et préfigurer à la naissance de l’art deco puis de l’art moderne. En effet, s’il revêt différentes formes à travers le monde, en particulier l’Europe (France, Grande-Bretagne, Belgique, Espagne, Italie, Tchéquie, Autriche,…), que d’aucuns dédaigneront jusque dans les années 60, il marque une tendance à la simplicité des lignes et des formes dans certaines écoles (Otto Wagner), qui montreront l’exemple aux générations suivantes.
Il est rythmé par plusieurs temps forts que voici :
Ont aidé à sa propagation des hommes comme Julius Meier-Grafe, Samuel Bing, Harry Kessler, Henry Van den Velde, une société comme Liberty, mais aussi des revues : Studio (Londres, 1893), Pan (Berlin, 1895), Jugend (Munich, 1896), Art & décoration (Paris, 1897), Simplicissimus.
Dès l’introduction, dans son inventaire des lieux ayant abrité des créations art nouveau, l’auteur mentionne New-York, Roserio (Argentine), Oslo (Christiane), Helsinki, Istanbul, Äle sund (détruite en 1904 par un tremblement de terre (50 architectes, 400 constructions)) et Tunis (Jean Resplandy, théâtre 1902), pour ne plus les évoquer par la suite, si bien que l’ouvrage de Citadelles & Mazenod, pourtant considérable avec ses 619 pages, ne peut que paraître encore incomplet aux passionnés d’Art nouveau. De plus, certaines parties ne donnent pas à lire, à comprendre, mais à voir, à admirer de superbes photographies : les bijoux de Lalique, le mobilier Art Nouveau, huit lampes de référence, l’utilisation du fer forgé, la renaissance du vitrail, les affiches.
Ce sont les seules critiques qu’une passionnée d’Art nouveau peut émettre à l’encontre de cet ouvrage magnifique, à l’iconographie richissime, présentant l’Art nouveau sous son angle géographique, par écoles, pour nous offrir un splendide panorama de ce mouvement artistique de la Belle Epoque. Un vrai coup de coeur, avec ses 618 pages lues et contemplées d’un bout à l’autre.

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L’art nouveau / Jean-Michel Leniaud. - Paris : Citadelles & Mazenod ,2009. - 619 p. : ill. en coul., jaquette ill. en coul. ; 32 cm .- (L’Art et les grandes civilisations ; 39). - ISBN 978-2-85088-443-6 (rel. sous coffret) : 120 €.
Bibliogr. p. 603-606. Index.