Tout commence au Japon par une rencontre entre un Mexicain, Guillermo, et Yûko dont le tatouage pourtant intimidant étonne moins que ses balafres dans le haut du dos, alors que le tsunami arrive… Partout dans le monde, des histoires se nouent ou se dénouent, avec comme seul point de convergence la médiatisation du tsunami au Japon.
Une même catastrophe vécue anonymement et différemment aux quatre coins du monde, voici le défi que s’est lancé Laurent Mauvignier dans ce nouveau roman pour évoquer la globalisation qui nous touche tous, plus ou moins directement. Partant, l’heure est au constat, et non plus à la révolte : en témoigne son écriture que l’on reconnaît à peine, tant elle s’est simplifiée, comme fondue dans l’anonymat, elle aussi. J’avoue ne pas avoir aimé ce roman qui me parait manqué : un roman choral sans prétendre l’être, dont j’ai suivi trop vite, trop peu, chacun des personnages, une mosaïque de destins lâchés par l’écriture auparavant si vive, si originale de Laurent Mauvignier. C’est dit : je le préfère dans le microcosme des vies singulières que noyé dans le macrocosme du tout et du rien. Pour autant, je salue son audace d’avoir volontairement coupé les ponts avec son confort d’écrivain, les thèmes et le style qui lui avaient acquis l’estime du public, pour s’aventurer ailleurs et autrement.
Mauvignier, Laurent. Autour du monde. PARIS : Éditions de Minuit, 2014. 371 p.. . ISBN 978-2-7073-2385-9