Voilà, le blog Carnets de Sel, c’est fini !

15.11
2020

 

69932925_376906172977933_212108205453475840_nJ’ai décidé d’achever l’aventure de ce blog littéraire qui s’appelait Carnets de Sel

après moultes réflexions depuis plus de deux ans,

depuis la désaffection des lecteurs pour les blogs,

se retrouvant désormais sur les réseaux sociaux comme Babelio ou Instagram,

depuis également la création de ma maison d’édition qui a repris son nom, les éditions Carnets de Sel,

et enfin pour retrouver davantage de temps pour écrire…

Au-revoir !

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La lenteur de Milan Kundera

28.08
2020

IMG_20200808_104659Vera et Milan Kundera séjournent dans un château où a lieu un colloque d’entomologistes. Un scientifique tire une larme à l’assistance avant d’être ridicule, un autre insulte son ex-maîtresse qui réalise un reportage sur lui, laquelle traite son amant cameraman comme un chien avant de se jeter à l’eau magistralement, un autre encore, Vincent, simule un coït en bord de piscine, mais tous ont besoin d’un public pour briller en se démarquant. Parallèlement, dans un récit de Vivant Denon au 18e siècle, un jeune chevalier passe une belle nuit d’amour avec madame de T., qui devra rester secrète, même en lui faisant rencontrer cet autre libertin du 20e siècle…

Réflexions et récit s’entremêlent pour évoquer la versalité du public, la relativité d’une expérience dite courageuse, l’égocentrisme et le besoin de briller, et puis un éloge de la lenteur versus la vitesse de notre époque contemporaine, à commencer par celle de nos déplacements, mais surtout celle de nos ébats amoureux, qui seraient bien davantage sauvés de l’oubli en cultivant l’art de la mise en scène, en ménageant le suspens et la diversité des espaces.

Mes passages préférés se trouvent aux pages 10, 12, 37, 44-45, 49, 51, 64, 86, 89.

J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian

22.08
2020

2020-08-22_20-43-20_379Lee Anderson arrive à Buckton, petite ville du sud des États-Unis, avec un dollar en poche, une lettre de recommandation et un petit revolver, pour devenir gérant de librairie. Mais son dessein est tout autre : il n’a qu’une seule idée en tête, venger son petit frère, lynché pour être tombé amoureux d’une petite blanche. Il commence alors à fréquenter une bande de jeunes et à s’envoyer en l’air avec les jeunes filles…

Un vrai coup de poing en pleine face, ce livre, ce récit d’une brutalité extrême. Mais cette violence sexuelle et physique exercée par le narrateur métis est moindre que celle, horrible et implacable, des blancs, ayant les forces de l’ordre et la justice pour eux. Quelques indices semés ici et là désignent un dénouement qui en aucun cas ne peut être un « happy end », tant la haine et l’écœurement sont partagés de part et d’autre. A déconseiller aux « âmes sensibles ».

J’irai cracher sur vos tombes

de Vernon Sullivan alias Boris Vian

219 p.

Publié en 1946

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Topo n°24

20.08
2020

Screenshot_2020-10-28 Carnets de lectures sur Instagram Topo juillet-août 2020, n°24, 146 p ill en coul EAN13 9781096256334[...]
Cet été, Topo s’ouvre sur le témoignage d’un Colombien qui a grandi dans un quartier bidonville de Medellin et qui est devenu graphiste. Il se penche ensuite sur la carrière de Billie Eilish, puis sur les statistiques de fréquentation de sites pornographiques et sur le fait qu’une pornographie différente émerge, “joyeuse, féministe, créative, où l’on voit des corps différents et, surtout, respectueuse de ses salariés.” Il se demande pourquoi on est accro aux séries et s’insurge contre la condition de la femme à Séoul. Enfin il nous fait découvrir le métier de parfumeur et l’écrivaine Toni Morrison.
Vraiment chouette pour les 15-20 ans.

Topo

juillet-août 2020, n°24, 146 p. : ill. en coul.
EAN13 9781096256334 : 12,50 €

Pandora : tome 5

19.08
2020

IMG_20200819_203341Pandora : tome 5
Revue de bande dessinée à lire avec des lunettes de soleil
Casterman, été 2020, 280 p. : ill. en coul.
19 €

Quelques pépites ont éclaté au soleil à la lecture de Pandora cet été, chaud de l’épaisseur de ses 280 pages : le biopic distancié d’Alexandre Jacob par Killoffer et Raphaël Meltz, “un été” sobre et graphique de Gabriella Giandelli, le peu politiquement correct “Francis Blaireau farceur” de Claire & Jake, le sublime “Vacances” de Daphné Collignon qui éveillera des échos chez plus d’un.e lecteur.lectrice, le surprenant “grenier” de Matthias Lehmann, l’horrible “Gentil coquelicot” de
Bastien Vivès, et par-dessus tout “L’éternité” de Bouzard.

Nouveaux Contes de Bustos Domecq De Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares

19.08
2020

IMG_20200727_132543Six courtes nouvelles composent ce recueil signé de deux grands auteurs argentins. Plusieurs d’entre elles sont des satires sociales où le narrateur – personnage apprend à ses dépens qu’on ne s’immisce pas par la petite porte dans les autres strates. « Par-delà le bien et le mal » notamment met en scène un personnage qui croit s’attirer les faveurs d’une riche famille française et surprend une curieuse manie du père…

Une fois de plus, ce n’était pas le moment opportun pour lire ces nouvelles. Toujours est-il que j’y ai goûté peu de plaisir à leur lecture, même intellectuel, alors que j’adore pourtant la plupart de leurs récits fantastiques. Tant pis !

Hiroshima mon amour de Marguerite Duras

16.08
2020

IMG_20200725_160347Hiroshima, août 1957. Une femme française d’une trentaine d’années y joue le rôle d’une infirmière dans un film international pour la Paix, dont le tournage s’achève pour elle. Mais c’est de sa brève rencontre avec un Japonais dont il s’agit, un homme marié lui aussi, de cette histoire d’amour brève, au cours de laquelle elle lui confie un secret, celui de son premier amour, de cet amour interdit avec l’ennemi à l’âge de vingt ans, après trois années à se regarder, celui de s’être couché sur son corps assassiné sur la place, celui d’avoir été fondée puis chassée de la ville par l’opprobre pour gagner Paris.

Subtilité toujours de Duras, d’évoquer Hiroshima par touches successives d’images chocs pour mieux raconter une histoire d’amour entre deux jeunes gens à l’âge d’aimer, par delà des camps ennemis. Un scénario qui donne envie de voir le film dès que possible.