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Le monde de Picasso de John Finlay

20.01
2012

 

cop. Larousse

 

Peintre de génie, mais aussi sculpteur, décorateur de théâtre, graveur et dessinateur, Pablo Picasso (1881-1973) est l’un des artistes qui a le plus révolutionné l’art au XXe siècle.

Après s’être détaché des sujets religieux que son père andalou trouvait plus lucratifs, Pablo Picasso fréquente « Els Quatre Gats », café barcelonais attirant de nombreux écrivains, intellectuels et artistes, souvent séduits par l’anarchie et par l’oeuvre de Friedrich Nietzsche, d’Oscar Wilde, de Paul Verlaine, de Wagner et de Kropotkine. Sa peinture est à cette période influencée par Munch. Monté à Paris à partir de 1904, il visite les expositions universelles, va voir Loïe Fuller, la très populaire « danseuse aux voiles », et fait un dessin de Sada Yacco, la danseuse japonaise : il assimile très vite les influences impressionnistes et expressionnistes avant d’élaborer un style qui commence déjà à être bien à lui :  »Les Bleus » de Barcelone illustrent sa vision pessimiste de l’art, que Picasso estime procéder de la tristesse et de la douleur. Locataire d’un atelier au Bateau-Lavoir à Montmartre, il a pour ami Guillaume Apollinaire avec lequel il partage comme sujets les artistes de cirque, arlequins et baladins.

Mais c’est son amitié avec Georges Braque et leur influence mutuelle qui vont se révéler déterminantes, puisqu’ils vont tous deux inventer leur propre mouvement, le cubisme, mouvement le plus controversé du XXe siècle, auquel le théâtre, l’art du cirque, la musique et la danse ne sont d’ailleurs pas étrangers.

 

1907 - Les demoiselles d'Avignon

Ce sont Les Demoiselles d’Avignon (1906-1907) intitulées à l’origine Le Bordel philosophique qui vont marquer une rupture et initier le mouvement. Sur ce tableau étaient prévus à l’origine sept personnages dont deux hommes, avec une nature morte : un marin, un étudiant en médecine et cinq prostituées. Finalement sept prostituées nues, a priori à la toilette, revisiteront le mythe intemporel de la femme à la toilette, de la naissance de Vénus, entre une promesse de sexe débridé et la peur de la maladie. On reconnait alors le statuaire ibérique et les masques africains qui vont durablement s’inscrire dans l’esthétique de Picasso. Nul besoin d’ajouter que ce tableau créa la stupéfaction, donnant l’impression aux spectateurs de quelque chose de fou et de monstrueux. Il ne fut d’ailleurs connu qu’après 1937.

Sa Femme nue aux bras levés (1907) fera à son tour voler en éclat les canons académiques de la beauté.

1917 - Parade

Le cubisme se traduit non seulement par son traitement du sujet, mais aussi par ses techniques - collage, papier collé et construction, par son introduction d’un objet étranger. Il devient même parfois hermétique (Ma jolie 1911-1912).

 

En 1917, Picasso, aux côtés de Guillaume Apollinaire et de Jean Cocteau, fait le pari fou de monter Parade.

Dans les années 20, il retourne bizarrement dans quelque chose de plus figuratif, mettant en scène des rêveuses, des lectrices, des bacchantes courant sur la plage, dans des fresques antiques et sculpturales.

1925 - La danse

 

 

Breton choisit La Guitare de Picasso pour le premier numéro de La Révolution surréaliste (1924). Pourtant, même si Picasso retourne avec La Danse (1925) aux thèmes d’hystérie et de sauvagerie des Demoiselles d’Avignon (1907), il est  »trop sage et indépendant » pour faire partie du groupe des Surréalistes et de leur culte de la démence.

 

De nouveau, il imagine le rideau, les décors et les costumes d’un ballet, Mercure, en 1924.

 

 

 

 

1937 - Guernica

 

Sans militer dans un quelconque parti politique, il dénoncera l’atrocité de la guerre dans d’immenses toiles comme Guernica (1937) et Massacre en Corée (1951).

1951 - Massacre en Corée

 

 

Dans sa dernière période, jaloux de Matisse, il privilégiera les sculptures (Tête de taureau 1942 conçue avec une selle et un guidon de vélo), avant de donner sa version des toiles des grands maîtres dans les musées. La question de sa postérité le taraudait toujours…

 

 

Un excellent documentaire retraçant période par période son cheminement artistique.

 

 

FINLAY, John. – Le monde de Picasso : un regard intime sur la vie et l’oeuvre de Picasso. – Larousse, 2011. – 180 p. : ill. en coul. ; 31 cm. – EAN 13 9782035861405 : 29,90 €.

 

 

 

L’Art nouveau de Jean-Michel Leniaud

16.12
2011

cop. Mazenod

L’ART NOUVEAU n’est pas un style, mais une esthétique commune qui a inspiré au tournant des 19e et 20e siècles une partie des créateurs, voulant rompre avec la tradition. Ce renouveau de l’esthétique est passé par celui des techniques (le végétalisme à Nancy, le dynamisme végétal à Glasgow) car il se voulait art total, et s’est nourri de diverses sources d’inspirations :

  • le baroque et ses lignes irrégulières pour traduire une sensualité érotique, un pathos funèbre, de la théâtralité, une impression de chaos, de vitalité, de jeunesse.
  • le japonisme et ses lignes asymétriques, ondulantes et dynamiques
  • l’orientalisme islamique
  • et enfin l’Antiquité, surtout pour les artistes viennois.

L’Art Nouveau rompt avec les anciens codes et règles d’alors, d’où le terme « Nouveau », et va aider et préfigurer à la naissance de l’art deco puis de l’art moderne. En effet, s’il revêt différentes formes à travers le monde, en particulier l’Europe (France, Grande-Bretagne, Belgique, Espagne, Italie, Tchéquie, Autriche,…), que d’aucuns dédaigneront jusque dans les années 60, il marque une tendance à la simplicité des lignes et des formes dans certaines écoles (Otto Wagner), qui montreront l’exemple aux générations suivantes.

Il est rythmé par plusieurs temps forts que voici :

  • 1883 le cercle des XX : La Libre Esthétique à Bruxelles
  • 1886 le Palau Güell d’Antoni Gaudi à Barcelone
  • 1892 la naissance du mouvement « Sécession » à Munich
  • 1892 la construction par Victor Horta de la maison Tassel à Bruxelles
  • 1894 illustrations d’Aubrey Beardsley dans The Yellow Book, Salomé d’Oscar Wilde, affiche pour l’Avenue Theater
  • 1895 le Castel Béranger d’Hector Guimard à Paris
  • 1895 les 6 tapisseries d’Hermann Obrist
  • 1895 décembre Samuel Bing, marchand d’art allemand, ouvre à Paris une galerie sous le nom de Salon de l’Art nouveau
  • 1895-1903 Affiches de Mucha pour le théâtre parisien avec Sarah Bernardt
  • 1897 « The Four » : affiche, chaise de Argyle Tea Room
  • 1897 c’est la Sécession viennoise – Olbrich
  • 1898-1902 Villa Jika à Nancy : manifeste de Louis Majorelle et verrier Jacques Gruber et Bigot.
  • 1900 l’Exposition universelle de Paris avec des pavillons Art Nouveau (Bing, théâtre de Loïe Füller)// métro de Guimard // escalier et coupole du Grand Palais (Louis-Albert Louvet)
  • 1900 Charles Rennie Mackintosch de l’école de Glasgow bouleverse l’Autriche-Hongrie et Joseph Hoffmann.
  • 1902 Carlo Bugatti explose à l’exposition d’art décoratif de Turin
  • 1902-1903 Hill House de Charles Rennie Mackintosch
  • 1902-1903 Cycle d’or de Gustav Klimt
  • 1907 le palais Gresham d’Ödön Lechner à Budapest
  • 1907-1911 le palais Stoclet de Joseph Hoffmann
  • L'ART NOUVEAU sur Mackintosh et sous Klimt

Ont aidé à sa propagation des hommes comme Julius Meier-Grafe, Samuel Bing, Harry Kessler, Henry Van den Velde, une société comme Liberty, mais aussi des revues :  Studio (Londres, 1893), Pan (Berlin, 1895), Jugend (Munich, 1896), Art & décoration (Paris, 1897), Simplicissimus.

Dès l’introduction, dans son inventaire des lieux ayant abrité des créations art nouveau, l’auteur mentionne New-York, Roserio (Argentine), Oslo (Christiane), Helsinki, Istanbul, Äle sund (détruite en 1904 par un tremblement de terre (50 architectes, 400 constructions)) et Tunis (Jean Resplandy, théâtre 1902), pour ne plus les évoquer par la suite, si bien que l’ouvrage de Citadelles & Mazenod, pourtant considérable avec ses 619 pages, ne peut que paraître encore incomplet aux passionnés d’Art nouveau. De plus, certaines parties ne donnent pas à lire, à comprendre, mais à voir, à admirer de superbes photographies : les bijoux de Lalique, le mobilier Art Nouveau, huit lampes de référence, l’utilisation du fer forgé, la renaissance du vitrail, les affiches.

Ce sont les seules critiques qu’une passionnée d’Art nouveau peut émettre à l’encontre de cet ouvrage magnifique, à l’iconographie richissime, présentant  l’Art nouveau sous son angle géographique, par écoles, pour nous offrir un splendide panorama de ce mouvement artistique de la Belle Epoque. Un vrai coup de coeur, avec ses 618 pages lues et contemplées d’un bout à l’autre.

J'ai Adoré

L’art nouveau / Jean-Michel Leniaud. - Paris  : Citadelles & Mazenod ,2009. - 619 p.  : ill. en coul., jaquette ill. en coul.  ; 32 cm .- (L’Art et les grandes civilisations  ; 39). - ISBN 978-2-85088-443-6 (rel. sous coffret) : 120 €.
Bibliogr. p. 603-606. Index.

 

 

 

Salamanque et ses alentours ** (août 2007, mai 2011)

21.05
2011

Aperçu de Valladolid, de Salamanca, d’Avila, de Ciudad de Rodrigo, d’un élevage de taureaux, du Guggenheim de Bilbao…. et de la douceur de vivre là-bas, agrémentée de quelques appétissantes tapas  !

Prenez le temps de profiter de la beauté du site de Salamanque quelques jours, mangez quelques tapas en terrasse ou en descendant les marches du Bamboo près de la Plaza Mayor et rayonnez dans les autres villes le temps d’une demi-journée.

Le dialogue des arts de Gérard Denizeau

17.06
2008

 

cop. Larousse

On n’a pas oublié les correspondances de Baudelaire : Gérard Denizeau l’imite en ceci qu’il s’attache au moyen d’oeuvres – phare, du Moyen-Âge à nos jours, à montrer combien les différents arts se font écho au sein d’un même mouvement artistique.

Un véritable voyage visuel que cet ouvrage de référence, qui nous invite à réécouter, relire ou revoir des chefs-d’oeuvre littéraires, musicaux, picturaux, cinématographiques, etc… pour en saisir la résonnance et l’influence dans une époque donnée.

Pas assez précis pour les amateurs déjà éclairés, il intéressera essentiellement le grand public néophyte.

DENIZEAU, Gérard. - Le dialogue des arts. – Larousse, 2008. – 239 p.. – (Comprendre et reconnaître). – ISBN 978-203-583669-4 : 29 €.

Initiation à la sculpture sur pierre tendre d’Aline Fayet

28.01
2006

cop. Dessain & Tolra

La stéatite, dite pierre à savon, présente la particularité de ressembler au marbre tout en étant très tendre, très douce au toucher, et donc très facile à sculpter. Après avoir présenté le matériel nécessaire et décrit les techniques à maîtriser, l’auteur détaille les différentes étapes photographiées nécessaires à chacune des 20 réalisations mises en scène. Avis aux amateurs.

 

FAYET, Aline. – Initiation à la sculpture sur pierre tendre. – Dessain et Tolra, 2005. – 63 p. : 100 photogr. en coul. ; 21*30 cm.. – (Les initiations). – ISBN : 2-295-00022-X : 11,90 €.

Lire l’art contemporain : dans l’intimité des œuvres d’Isabelle Ewig, Guitemie Maldonado

23.11
2005

cop. Larousse

Lorsqu’on entre dans un musée d’art contemporain ou une galerie d’art, il ne suffit plus de regarder l’œuvre ni de lire sa légende pour l’appréhender. Or, sans clé de lecture, on risque de passer complètement à côté du projet de l’artiste. Tel est l’objectif de cet excellent documentaire dont l’objet d’étude dépasse toute limite géographique et porte aussi bien sur la peinture et la sculpture que sur la photographie, l’installation et la vidéo. Cette entreprise de décodage s’articule en six entrées : dans « caractériser » sont abordées les œuvres subvertissant les caractéristiques techniques (légende, signature,…) ; « se rappeler » pointe les différentes filiations et sources d’inspiration des siècles passés ; « informer » évoque le traitement du sujet, « faire » les stratégies de réalisation, « regarder » la prise en compte du regard du visiteur par l’artiste, et enfin « montrer » les modalités d’exposition des œuvres et leur influence sur la perception des spectateurs. Au fil de ce décryptage émaillé d’exemples et d’illustrations, quatorze œuvres emblématiques sont analysées dans le détail. Un index des artistes permet de trouver immédiatement quelques pistes aidant à la  compréhension de leur œuvre.

J'ai beaucoup aimé

Un excellent documentaire à emporter avec soi à chacune de vos visites dans les musées d’art contemporain ou moderne.

EWIG, Isabelle, MALDONADO, Guitemie. – Lire l’art contemporain : dans l’intimité des œuvres. – Larousse, 2005. – 239 p. : ill. en n.b. + coul.. – (Comprendre et reconnaître). – ISBN : 2-03-505558-X : 27 €.