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Le dernier brame de Jean-Claude Servais

07.12
2011

cop Dupuis

Lors d’un salon du livre, au début des années 80, Claudine, la larme à l’oeil, serrant son livre préféré Monsieur Blanche entre ses bras, le fait dédicacer par son auteur, le célèbre Bernard Chalenton. Ce dernier, lui faisant un numéro de charme, lui suggère de se mettre à écrire, proposition qu’elle décline aussitôt, préférant placer tous ses espoirs dans sa future fille. Bernard Chalenton glisse donc l’allusion dans sa dédicace, ainsi que sa carte de visite… Vingt ans plus tard, Colette, qui a grandi dans une famille d’adoption, lie connaissance avec sa mère, vivant en hôpital psychiatrique, au moyen de ce fameux roman qui l’a hantée toute sa vie. Mais le seul moyen de la toucher vraiment, c’est de se mettre à écrire pour elle un roman…

En général, un festival de la BD invite à rencontrer des auteurs qu’on apprécie pour se faire dédicacer nos achats, mais aussi à en découvrir d’autres. Ne connaissant Servais que de nom sans jamais l’avoir lu, j’ai donc saisi l’occasion de sa présence au salon pour faire l’acquisition de sa toute dernière bande dessinée…

Nonobstant les dessins somme toute plutôt bien faits (même si la mère me semble avoir un corps bien trop parfait pour son âge), le scénario est consternant de banalités, comme ce parallèle entre la sexualité du cerf et celle de l’écrivain, et bourré de clichés. Mieux vaut ne pas s’étendre sur le sujet en poursuivant une critique blessante et en venir au fait : c’était assez mauvais.

SERVAIS, Jean-Claude. – Le dernier brame. – Dupuis, 2011. – (Aire libre).

Grisnoir * de Plessix & Dieter (1991)

26.01
2011

Julien Boisvert entame son séjour au calme à la pension Grisnoir, sur l’île de Guernesey, et propose à un autre pensionnaire d’emmener promener son fils Daniel, lequel disparait. Immédiatement les soupçons se portent sur la mère…

Certes, on s’attarde sur la précision des paysages et sur la tendresse des traits donnés à la plupart des personnages, Basset Hound ou humains, on s’émeut des réminiscences du personnage principal, mais l’intrigue en elle-même ne prend pas. On ne s’inquiète pas une seconde pour ce petit garçon. Impossible de le croire en danger, ni d’être tenu en haleine par un probable mystère, dont Julien Boisvert trouve des résonances dans sa propre enfance…

Bon, allez, on tente un autre tome de la série, qui mérite bien une seconde chance.


Grisnoir / scénario Dieter et Plessix ; dessins Michel Plessix…. – Paris : Delcourt, 1991. – 48 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 33 cm. – (Julien Boisvert. ; 2) (Collection Conquistador). - ISBN 2-906187-56-9 (rel.) : 72 F.

Les morsures de l’amour ** à *** de Michel Monnereau (2009)

21.01
2009

Marre d’aller travailler chaque matin pour payer ses factures, marre de sa femme… Fuir, partir ? Non, Benjamin a une meilleure idée : il va se transformer tout bonnement… en chien ! Mais la vie de chien est-elle si facile ? C’est ce que l’on va découvrir avec lui, d’abord reparti habiter à l’essai chez ses parents dans leur pavillon banlieusard, puis devenu chien errant recherché pour morsures à la tendre cheville de toutes les jolies brunes trouvées sur son chemin lui rappelant Jacqueline, contre qui il doit bien avoir une dent. Après un passage à la fourrière et à la SPA, il croira son bonheur trouvé aux côtés de son pote routier lors de ses virées à travers la France avant d’être abandonné sur une station d’autoroute, comme un chien…

Après Carnet de déroute * et On s’embrasse pas ?***, voici le troisième roman écrit par ce publicitaire à l’ironie mordante. C’est bien le moins que l’on puisse dire de lui avec cette nouvelle histoire de vie de chien à la fois tendre et légère, pleine d’humour et de réflexions douces-amères. Tout y est imaginé dans les moindres détails, avec ce style qu’on lui connait si bien, aux phrases incisives et savoureuses, pleine d’une intelligence fine des gens et des choses. On dévore ce petit roman d’une traite, hésitant entre sourire et moquerie à toutes ses trouvailles ingénieuses et ses anecdotes croustillantes. A croquer ce mois-ci, pour passer un bon moment.
ici.
MONNEREAU, Michel. – Les morsures de l’amour. – La Table Ronde, 2009. – 231 p.. – ISBN 978-2-7103-3102-5 : 19,50 €.

Terre des rêves * de Jirô Taniguchi

11.09
2005

Exceptée la dernière, ces petites histoires mettent toutes en scène nos amies les bêtes : Taniguchi a ici voulu rendre ce profond attachement qui peut souder à jamais les hommes avec leur chien ou leur chat.

Taniguchi semble avoir beaucoup donné de lui-même dans ce manga, nous faisant partager aussi bien sa passion pour les animaux que celle pour l’alpinisme dans les dernières pages. J’avoue, n’ayant pas moi-même de chien ni de chat, avoir beaucoup moins apprécié ce manga que les précédents, même si je concède le fait que ces récits soient particulièrement touchants.