Mots-clefs ‘Pablo Picasso’

Pablo : 2. Apollinaire

24.07
2013
cop. Dargaud

cop. Dargaud

La passion que voue Pablo à Fernande l’effraie un peu avant de la séduire tout à fait. Mais cette vie sans le sou finit par avoir raison de son attirance pour Pablo : elle le quitte. Durant cette séparation, Pablo rencontre un autre jeune poète, Guillaume Apollinaire, qu’il emmène au cirque. C’est le début d’un ménage artistique à trois, entre Pablo, Guillaume et Max, qui peinent à être reconnus. Survient le couple Stein, des Américains esthètes et éclairés, qui lui achète de nombreuses toiles. Picasso tente en vain de faire le portrait de Gertrude, qui le fascine trop, et finit par renoncer pour partir en train dans son Espagne natale avec Fernande, reconquise.

Second volet de cette biographie romancée de Pablo Picasso en quatre volumes, se déroulant au tout début du XXe siècle, il n’est toujours pas question ici de reconnaissance ni de gloire, mais d’amour et d’amitié dans la reconnaissance du talent de l’autre. Picasso s’affirme en opposition à certains, tout en admirant la voie prise par d’autres, comme Jean-Dominique Ingres. Une bien belle histoire de vie, dans le milieu artistique de la Belle Epoque. A suivre…

Challenge La Belle Epoque

Challenge La Belle Epoque

Pablo : 1. Max Jacob

10.07
2013
cop. Dargaud

cop. Dargaud

Le jeune artiste barcelonais Pablo arrive à Paris à l’automne 1900, avec son ami Carlos Casamegas. Pablo ne s’est pas encore fait un nom : tous deux sans le sou s’adaptent à la capitale dans les bras de poules parisiennes qui les font un peu tourner bourriques, au point de jeter dans le plus grand désespoir Carlos. Parallèlement, Fernande, la muse future de Pablo, tente tant bien que mal de s’arracher à une série de destins désenchantés…

Dans la tendance des biopics en bande dessinée, voici enfin la biographie de Pablo Picasso en quatre volumes. Le choix de la scénariste est d’évoquer la biographie de Picasso en parallèle de celle de sa muse, Fernande. Dans ce premier tome, elle met l’accent par le sous-titre avec l’importance capitale de sa rencontre avec le poète Max Jacob, le grand ami de Picasso et son premier véritable admirateur. J’avoue en revanche ne pas avoir été particulièrement emballée par le choix de ces planches en six cases, avec des aplats de dialogues, mais plutôt fascinée par la reconstitution historique de la bohème montmartroise et de l’Exposition universelle par Clément Oubrerie (le dessinateur de la série Aya de Yopougon). A suivre !

Challenge La Belle Epoque

Challenge La Belle Epoque

 

Le monde de Picasso de John Finlay

20.01
2012

 

cop. Larousse

 

Peintre de génie, mais aussi sculpteur, décorateur de théâtre, graveur et dessinateur, Pablo Picasso (1881-1973) est l’un des artistes qui a le plus révolutionné l’art au XXe siècle.

Après s’être détaché des sujets religieux que son père andalou trouvait plus lucratifs, Pablo Picasso fréquente « Els Quatre Gats », café barcelonais attirant de nombreux écrivains, intellectuels et artistes, souvent séduits par l’anarchie et par l’oeuvre de Friedrich Nietzsche, d’Oscar Wilde, de Paul Verlaine, de Wagner et de Kropotkine. Sa peinture est à cette période influencée par Munch. Monté à Paris à partir de 1904, il visite les expositions universelles, va voir Loïe Fuller, la très populaire « danseuse aux voiles », et fait un dessin de Sada Yacco, la danseuse japonaise : il assimile très vite les influences impressionnistes et expressionnistes avant d’élaborer un style qui commence déjà à être bien à lui :  »Les Bleus » de Barcelone illustrent sa vision pessimiste de l’art, que Picasso estime procéder de la tristesse et de la douleur. Locataire d’un atelier au Bateau-Lavoir à Montmartre, il a pour ami Guillaume Apollinaire avec lequel il partage comme sujets les artistes de cirque, arlequins et baladins.

Mais c’est son amitié avec Georges Braque et leur influence mutuelle qui vont se révéler déterminantes, puisqu’ils vont tous deux inventer leur propre mouvement, le cubisme, mouvement le plus controversé du XXe siècle, auquel le théâtre, l’art du cirque, la musique et la danse ne sont d’ailleurs pas étrangers.

 

1907 - Les demoiselles d'Avignon

Ce sont Les Demoiselles d’Avignon (1906-1907) intitulées à l’origine Le Bordel philosophique qui vont marquer une rupture et initier le mouvement. Sur ce tableau étaient prévus à l’origine sept personnages dont deux hommes, avec une nature morte : un marin, un étudiant en médecine et cinq prostituées. Finalement sept prostituées nues, a priori à la toilette, revisiteront le mythe intemporel de la femme à la toilette, de la naissance de Vénus, entre une promesse de sexe débridé et la peur de la maladie. On reconnait alors le statuaire ibérique et les masques africains qui vont durablement s’inscrire dans l’esthétique de Picasso. Nul besoin d’ajouter que ce tableau créa la stupéfaction, donnant l’impression aux spectateurs de quelque chose de fou et de monstrueux. Il ne fut d’ailleurs connu qu’après 1937.

Sa Femme nue aux bras levés (1907) fera à son tour voler en éclat les canons académiques de la beauté.

1917 - Parade

Le cubisme se traduit non seulement par son traitement du sujet, mais aussi par ses techniques - collage, papier collé et construction, par son introduction d’un objet étranger. Il devient même parfois hermétique (Ma jolie 1911-1912).

 

En 1917, Picasso, aux côtés de Guillaume Apollinaire et de Jean Cocteau, fait le pari fou de monter Parade.

Dans les années 20, il retourne bizarrement dans quelque chose de plus figuratif, mettant en scène des rêveuses, des lectrices, des bacchantes courant sur la plage, dans des fresques antiques et sculpturales.

1925 - La danse

 

 

Breton choisit La Guitare de Picasso pour le premier numéro de La Révolution surréaliste (1924). Pourtant, même si Picasso retourne avec La Danse (1925) aux thèmes d’hystérie et de sauvagerie des Demoiselles d’Avignon (1907), il est  »trop sage et indépendant » pour faire partie du groupe des Surréalistes et de leur culte de la démence.

 

De nouveau, il imagine le rideau, les décors et les costumes d’un ballet, Mercure, en 1924.

 

 

 

 

1937 - Guernica

 

Sans militer dans un quelconque parti politique, il dénoncera l’atrocité de la guerre dans d’immenses toiles comme Guernica (1937) et Massacre en Corée (1951).

1951 - Massacre en Corée

 

 

Dans sa dernière période, jaloux de Matisse, il privilégiera les sculptures (Tête de taureau 1942 conçue avec une selle et un guidon de vélo), avant de donner sa version des toiles des grands maîtres dans les musées. La question de sa postérité le taraudait toujours…

 

 

Un excellent documentaire retraçant période par période son cheminement artistique.

 

 

FINLAY, John. – Le monde de Picasso : un regard intime sur la vie et l’oeuvre de Picasso. – Larousse, 2011. – 180 p. : ill. en coul. ; 31 cm. – EAN 13 9782035861405 : 29,90 €.