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Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur

12.11
2014

cop. Métailié

Rien n’obligeait le petit escargot à partir du paisible Pays de la Dent-de-lion, le meilleur endroit possible pour toute sa colonie qui ne l’avait jamais quitté. Mais voilà, il pose décidément beaucoup trop de questions : pourquoi n’a-t-il pas de nom ? Pourquoi est-il si lent ? Agacés, les siens lui suggèrent d’aller voir ailleurs s’il trouve ses réponses. Rebelle, le petit escargot, entreprend alors un voyage riche de rencontres, avec une taupe, un hibou qui a trop vécu, une tortue Mémoire, pleine de sagesse, la Reine des fourmis, et rentre avertir les siens d’une grande menace devant laquelle ils doivent fuir…

Une bien belle histoire à raconter aux plus jeunes, qui me semble moins faire l’éloge de la lenteur que celle de la curiosité et du courage.

SEPULVEDA, Luis. - Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur / ill. de Joëlle Jolivet, trad. de l’esp. (Chili) par Anne-Marie Métailié. – Métailié, 2014. – 92 p. : ill. n.b. ; 23 cm. – EAN13 978-10-226-0133-7 : 12,50 €.

Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis de Sepulveda

24.03
2013

cop. Métailié

cop. Métailié

Max, l’enfant, et Mix, le chat, grandissent et vieillissent ensemble. Lorsque Max part vivre en appartement, sous les toits, il emporte Mix avec lui. Mais quand Mix devient aveugle, il n’est plus question pour lui de sortir sur les toits. Jusqu’à ce qu’un jour, Mix attrape une souris mexicaine…

Une très jolie fable sur le respect d’autrui, sur la solidarité et sur l’amitié, dans le même esprit que l’Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler.

SEPULVEDA, Luis. – Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis / dessins de Joëlle Jolivet, trad. de l’esp. (Chili) par Bertille Hausberg. – Métailié, 2013. – 78 p. : ill. n.b. ; 23 cm.. – EAN13 9782864249108 : 11 euros.

Histoires d’ici et d’ailleurs * à ** de Luis Sepulveda (2011)

19.06
2011

cop. Métailié

Titre original : Historias de aquí y de allá

Tout commence par l’histoire de deux photographies, les mêmes gosses de banlieue posant avant et après la dictature, quand Luis Sepulveda rentre de quatorze ans d’exil et part à la recherche de ces cinq gamins au sourire si pur et qu’il ne retrouve que quatre jeunes gens qui ont désappris à rêver… Vingt-cinq chroniques, à commencer par cette anecdote, jalonnent ce recueil, pour certaines publiées en 2009 dans La Montagne. Il en est certaines qui constituent en quelque sorte des hommages, faisant le récit de rencontres qui ont marqué sa carrière ou scellé des amitiés, telles celle avec un vieil ermite qui a donné naissance au Vieux qui lisait des romans d’amour, celle des frères Arancibia, imprimeurs, ou celle avec Anne-Marie Métailié, son éditrice. Si quelques-unes, bien rares, peuvent être tendres et amusantes, telles celle du chien libre Edward, ou celle de cette invention scatologique de la couche pour bébé qui permet la pousse d’un arbre (p. 57-58), la plupart sont virulentes : elles condamnent, sans appel et dans le désordre, un tourisme de masse peu soucieux de l’environnement, l’indifférence politique face à la fin des glaciers, les roueries du Vatican, l’incompétence de certains journalistes, la vision de la culture dans les programmes de télévision, les injustices sociales et l’exploitation des ressources de pays d’Amérique latine par l’Europe. Elles font l’éloge de tous ces exilés qui comme lui ont dû fuir une dictature, de tous ces résistants politiques, culturels ou intellectuels.

 

En 25 chroniques, Luis Sepulveda balance tout ce qu’il a sur le coeur. Un regard sans concession de l’écrivain sur la société contemporaine.

Luis Sepulveda au Salon du Livre de Paris


 

Autres textes de lui critiqués dans Carnets de Sel :

Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler * (1996)

La lampe d’Aladino * (2008)

L’Ombre de ce que nous avons été ** (2010)


 

SEPULVEDA, Luis. - Histoires d’ici et d’ailleurs / trad. de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg. – Paris : Métailié, 2011. – 147 p. ; 22 cm. – (Bibliothèque hispano-américaine). - EAN 9782864247784 : 17 €.

 

L’Ombre de ce que nous avons été de Luis Sepulveda (2010)

13.01
2010

cop. Métailié

Titre original : La sombra de lo que fuimos

« Je suis l’ombre de ce que nous avons été et nous existerons aussi longtemps qu’il y aura de la lumière. » (p. 19)

Au cours d’une scène de ménage, à Santiago, Conception Garcia fait tomber par la fenêtre le vieux tourne-disque de son mari. Erreur fatale puisque l’objet tue sur le coup un passant, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de Pedro Nolasco Gonzalès, plus connu sous  le nom de l’Ombre dans le milieu clandestin des opposants au régime dictatorial. Ce soir-là ce dernier était attendu pour organiser un gros coup par trois vétérans, trois anciens militants contraints à l’exil par le coup d’état de Pinochet et revenus, réunis de nouveau pour la première fois, trente-cinq ans après, dans un hangar désaffecté…L’incipit démarre avec des références musicales, deux chanteurs compositeurs, deux Carlitos : Santana et Gardel. Nous sommes au Chili et un homme, quelques pages plus loin, sera tué par accident par un tourne-disque qui sûrement aura permis d’écouter les chansons ou tangos de l’un et l’autre. Premier clin d’oeil, suivi de beaucoup d’autres.  Car on rit beaucoup dans ce nouveau roman de Luis Sepulveda rendu célèbre par son Vieux qui lisait des romans d’amour, et du même coup sa maison d’édition indépendante, Métailié, un message délivré au cours de cette histoire de vieux de la vieille,  car c’est tout ce qu’il reste quand on nous a tout pris, c’est ce qui permet de continuer à vivre.« Le vendeur lui indiqua une des trois tables recouvertes de toile cirée et abandonna son comptoir pour apporter une bouteille de vin et deux verres. Il les remplit, les deux hommes se regardèrent brièvement dans les yeux et y découvrirent les mêmes ombres, les mêmes cernes, le même glaucome historique qui leur permettait de voir des réalités parallèles ou de lire l’existence résumée en deux lignes narratives condamnées à ne pas coïncider : celle de la réalité et celle des désirs. » (p. 23)

Les ombres, ce sont aussi bien sûr ces vétérans dont on apprend l’histoire au fur et à mesure, ces célibataires sexagénaires, au crâne chauve ou dégarni, revenant au « pays de la mémoire ». L’Ombre, c’est enfin cet homme mystérieux qui connait toutes les ruses pour déjouer la surveillance, ce petit-fils d’anarchiste qui avec trois autres à visage découvert, un 16 juillet 1925, fit la « première attaque de banque dans l’histoire de Santiago« , un hold-up à la Robin des bois, contre le capitalisme et pour le « bonheur des damnés de la terre« . Car L’ombre de ce que nous avons été, c’est avant tout le roman d’un autre sexuagénaire en exil, Luis Sepulveda, un roman engagé qui dénonce les dictatures de toute tendance politique et rappelle l’existence de certains mouvements comme le MIR (Movimiento de Izquierda Revolucionaria). C’est ce qui en fait un bon roman, cette capacité à nous faire sourire et réagir, penser et réfléchir, et à nous faire rester vigilants : nous ne sommes pas à l’abri nous non plus de devenir un jour l’ombre de ce que nous avons été…

Ce roman a reçu en Espagne le PRIX PRIMAVERA 2009.

SEPULVEDA, Luis. – L’ombre de ce que nous avons été / trad. de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg. - Paris : Métailié, 2010. – 149 p. : couv. ill. en coul.. – (Bilbiothèque hispano-américaine). – ISBN 978-2-86424-710-4 : 17 euros.

La lampe d’Aladino de Luis Sepulveda (2008)

10.01
2009

cop. Métailié

Titre original : La Lampara de Aladino y otros cuentos para vencer al olvido
Traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg

 

Dans ce kaléidoscope d’histoires plus singulières les unes que les autres, on retrouve le Vieux qui lisait des romans d’amour parti retrouver avec le dentiste la Cathédrale aux murs de cannes et au toit de tôle ondulée en pleine Amazonie. On y découvre l’hôtel Z au croisement des frontières du Pérou, de la Colombie et du Brésil, « assiégé par son hôte le plus insistant et le plus fidèle : la forêt qui, lentement, prend possession des chambres. » (p. 25), mais plus le café Miramar. On y rappelle le souvenir des amis disparus, on y attend sans espoir à cause de sa petite taille, on y croise la mort qui se nomme Maria das Mortes, ou l’amour qui chantonne, disparait puis revient quelques années plus tard.

 

Toutes plus différentes les unes que les autres, tant sur leur longueur que sur leur thématique, ces nouvelles se lisent comme autant de romans possibles ou à venir sur le continent latino-américain, où le quotidien ne se lasse pas d’être effleuré par le mystère et le surnaturel.
SEPULVEDA, Luis. – La lampe d’Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli / trad. de l’esp. (Chili) par Bertille Hausberg. – Métailié, 2008. – 133 p.. – (Bibliothèque hispano-américaine). – ISBN 978-2-86424-670-1 : 16 €.

Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler * de Luis Sepulveda

20.09
2005

Engluée par une nappe de pétrole, une mouette vient mourir sur le balcon de Zorbas, un chat grand noir et gros dont le petit maître et sa famille sont partis deux mois en vacances. Avant de mourir, elle lui fait promettre trois choses : de ne pas manger son oeuf, de s’en occuper jusqu’à la naissance du poussin, et d’apprendre à voler à ce dernier. Zorbas promet… et aura besoin pour remplir ses promesses de tous ses amis matous, l’un restaurateur, l’autre rat de bibliothèque féru de l’encyclopédie, un dernier marin aguerri… et même d’un écrivain.


Ce petit conte jeunesse, drôle et tragique à la fois, distille au passage quelques leçons écologiques et documentaires, et une petite leçon à notre vision des choses anthropocentriste !