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Diogène et les cyniques ou la liberté dans la vie simple

09.02
2015

 

cop. Le passager clandestin

« Platon le voyant laver ses légumes s’approcha de lui et lui dit tranquillement :

- Si tu te mettais au service de Denys, tu ne laverais pas des légumes.

- Et toi, répondit Diogène tout aussi tranquillement, si tu avais su laver des légumes, tu ne serais pas au service de Denys. »

Figure centrale du cynisme antique, Diogène semble être celui qui a le mieux incarné cette pensée, qui l’a appliquée à son existence-même. Etienne Helmer souligne la radicalité des changements et des renoncements qu’implique le fait de devoir se suffire à soi-même pour accéder au bonheur par une vie simple, vertueuse, d’une frugalité extrême et un retour complet à la nature, en deçà de toutes les conventions et coutumes… quitte à créer le scandale en autorisant l’anthropophagie, l’inceste et le parricide, et en abolissant les rites funéraires. Précurseur de la décroissance, Diogène cherche ainsi à réduire au maximum la distance entre l’appétit et son objet, le besoin et sa satisfaction, et donc la dépendance sociale, créée par le travail et le commerce, pour parvenir à une espèce d’autarcie ou d’autosuffisance libératrice.  

« A cette question « Quelle est la chose la plus belle dans l’homme ? » Il répondit : « La liberté de parole ». »

Proche finalement de la pensée épicurienne, Diogène s’en démarque par son comportement volontairement provocateur, propre à éveiller les consciences, qui, de nos jours, semblerait inimaginable.

 

 

HELMER, Etienne.

Diogène et les cyniques ou la liberté dans la vie simple

Le passager clandestin (Les précurseurs de la décroissance ; 2014)

103 p.

EAN13 9782369350194 : 8 €.

 

Épicure ou l’économie du bonheur

15.07
2013
cop. Le Passager clandestin

cop. Le Passager clandestin

Reprenant des extraits de la pensée d’Epicure, notamment l’ascèse épicurienne conduisant au bonheur, mais aussi de Lucrèce, de Diogène d’Oenoanda et de Philodème, le philosophe Etienne Helmer nous offre une réflexion sur l’importance du progrès et de la technique, et sur le fonctionnement de l’économie dans une société de décroissance. En effet, il se propose de démontrer les implications socio-économiques de l’éthique épicurienne, qui nous permettrait de revenir à des désirs naturels et nécessaires pour vivre, des besoins physiques et psychiques fondamentaux : et, pour cela, ne pas travailler plus pour gagner plus, mais travailler quatre à cinq heures par jour pour subvenir à nos besoins fondamentaux. Pour contrer notre société de consommation à outrance créée par le capitalisme, Epicure nous indiquerait la question à se poser avant tout achat par exemple :

« A tous les désirs il faut appliquer la question que voici : que m’arrivera-t-il si la chose qui est poursuivie par le désir s’accomplit, et qu’arrivera-t-il si elle ne s’accomplit pas ? » (Epicure, Sentences Vaticanes 71)

Une critique sous-jacente du capitalisme, miroir aux alouettes du bonheur, et une lecture édifiante sur la modernité des grands anciens.

HELMER, Etienne. – Épicure ou l’économie du bonheur. – Le passager clandestin, 2013. -91 p.. – (Les précurseurs de la décroissance). – EAN13 9782916952871 : 8 €.