Relecture
L’épicurisme fut l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité (à partir de – 306 avant JC), et sa pensée reste encore d’actualité. Hélas, de l’énorme corpus qu’Epicure écrivit, il ne nous reste aujourd’hui que trois lettres- Lettre à Ménécée, Lettre à Hérodote et Lettre à Pythoclès – et les 44 maximes qui composent ce recueil.
La première et la plus connue, la Lettre à Ménécée, pose les principes éthiques de l’épicurisme, bien différent de l’usage populaire du terme : il s’agit en effet, pour vivre sereinement, de ne pas craindre la mort, puisque, de toute façon, nous n’existerons plus pour l’éprouver, ni la douleur, puisqu’elle n’est jamais continue, et de préférer les plaisirs naturels, définis essentiellement comme « absence de douleur », aisés à se procurer, aux plus luxueux, dont la rareté décuplera le plaisir à les goûter.
Dans la seconde, concernant la physique, Epicure émet plusieurs hypothèses sur la nature de l’univers, infini, composé de corps et de vide, lequel permet le changement et le déplacement des premiers. Il expose alors la théorie de Démocrite à laquelle il apporte quelques modifications, du tout composé d’atomes insécables, immuables, éternels et en mouvement perpétuel.
Dans la troisième, Epicure s’exprime pour une connaissance empirique des choses de la nature : il faut sortir de l’interprétation mythologique pour saisir les phénomènes naturels, comme les levers et couchers du soleil, la lumière de la lune, les éclipses du soleil et de la lune, l’ordre régulier des saisons et des phases de la lune,…
En quête lui-même de la postérité de son nom, Epicure prônait pourtant une vie austère et frugale, fondée sur des besoins nécessaires, loin de tout désir de gloire et d’immortalité. C’est là peut-être la seule contradiction entre son discours et sa pratique de l’épicurisme. Si seulement on pouvait atteindre à cette sagesse, nous n’en serions certainement que plus heureux…