Mots-clefs ‘économie’

L’île aux fleurs de Jorge Furtado (1989)

08.01
2016

Ce court-métrage peut avoir quelque chose de déstabilisant par son approche humoristique et sa surabondance d’informations documentaires pseudo-pédagogiques. Mais très vite, plus le film avance, plus l’humour devient grinçant. Car si l’on suit la chaîne de la tomate, c’est bien le progrès de l’être humain qui est remis en question, sa liberté le réduisant à passer après le porc sans monnaie d’échange. La musique d’ailleurs s’électrise à la fin, sur cette île aux fleurs où les porcs passent avant les humains, car ils ont un riche propriétaire, et les fleurs absentes, à l’opposé de l’image idyllique de la famille modèle mangeant du cochon grâce à une vente de parfums.

Quelle liberté est possible dans la chaîne capitaliste ?

Quel est le coût d’une vie humaine ?

Ce sont les questionnements qui émergent de ce court-métrage fréquemment utilisé en cours de sciences économiques et sociales.

Les gaspilleurs de Mack Reynolds

29.03
2015

cop. Le Passager clandestin

Réputé comme étant l’un des meilleurs agents secrets au service des Etats-Unis, Paul Kosloff dérange lorsqu’un rapprochement entre les deux superpuissances est au goût du jour. Il est insidieusement mis au placard en étant chargé d’infiltrer un groupuscule de révolutionnaires d’extrême-gauche. Ce faisant, il est confronté à une vision de la société radicale qui va lui ouvrir les yeux…

Ce récit d’anticipation datant de 1967 n’a hélas pas pris une ride : ses dialogues, comme l’intrigue, permettent au narrateur/lecteur de découvrir une nouvelle lecture du monde, dépouillée du capitalisme, plus respectueuse du genre humain et des ressources naturelles. Une éthique politique au vernis fictif, vers laquelle il serait bon de se tourner, en ces années de repli sur soi.

 

REYNOLDS, Mack

Les gaspilleurs

trad. de l’amér. par J. de Tersac

Le Passager clandestin (2015).

106 p. ; 17*11 cm.

EAN13 9782369350293 : 7 €.

Épicure ou l’économie du bonheur

15.07
2013
cop. Le Passager clandestin

cop. Le Passager clandestin

Reprenant des extraits de la pensée d’Epicure, notamment l’ascèse épicurienne conduisant au bonheur, mais aussi de Lucrèce, de Diogène d’Oenoanda et de Philodème, le philosophe Etienne Helmer nous offre une réflexion sur l’importance du progrès et de la technique, et sur le fonctionnement de l’économie dans une société de décroissance. En effet, il se propose de démontrer les implications socio-économiques de l’éthique épicurienne, qui nous permettrait de revenir à des désirs naturels et nécessaires pour vivre, des besoins physiques et psychiques fondamentaux : et, pour cela, ne pas travailler plus pour gagner plus, mais travailler quatre à cinq heures par jour pour subvenir à nos besoins fondamentaux. Pour contrer notre société de consommation à outrance créée par le capitalisme, Epicure nous indiquerait la question à se poser avant tout achat par exemple :

« A tous les désirs il faut appliquer la question que voici : que m’arrivera-t-il si la chose qui est poursuivie par le désir s’accomplit, et qu’arrivera-t-il si elle ne s’accomplit pas ? » (Epicure, Sentences Vaticanes 71)

Une critique sous-jacente du capitalisme, miroir aux alouettes du bonheur, et une lecture édifiante sur la modernité des grands anciens.

HELMER, Etienne. – Épicure ou l’économie du bonheur. – Le passager clandestin, 2013. -91 p.. – (Les précurseurs de la décroissance). – EAN13 9782916952871 : 8 €.