Théodore Géricault entreprend, deux ans après, de peindre le drame qui s’est joué après le naufrage de la Méduse près du Sénégal le 2 juillet 1816, et qui fit scandale en France. Contre l’avis de son oncle royaliste, avec la femme duquel il a une liaison, il consulte les archives, écoute les témoignages des rescapés, fait revivre le procès de son commandant, le royaliste Hugues Duroy de Chaumareys, dont l’incompétence envoya à la mort 160 personnes, dont 147 hommes abandonnés sans vivres sur un radeau de fortune. Décidant de rompre avec sa tante Alexandrine, il laisse le sujet le dévorer tout entier et expose son gigantesque tableau en 1819.
Pour relater l’histoire de ce chef d’œuvre de la peinture romantique, Jean-Christophe Deveney choisit d’entremêler le récit biographique du jeune peintre Théodore Géricault, cherchant à s’éloigner d’un amour interdit et à marquer les esprits par son tableau, avec celui des rescapés du radeau, réchappant de peu à la mort et à la folie en se livrant à des actes d’anthropophagie. Le résultat est brillant : son histoire tout comme les dessins de Jean-Sébastien Bordas nous transportent à cette époque et nous tiennent en haleine durant 170 pages. Un album superbe, qui peut toutefois heurter les sensibilités.
Les naufragés de la méduse de Jean-Sébastien Bordas & Jean-Christophe Deveney
Casterman, 2020
170 p. : ill. en coul. ; 29*22 cm
EAN13 9782203132429 : 26 €
Théodore Géricault / drame / 19e siècle